Crus, frits, séchés, bouillis… mais mangez-les entiers ! Ces tout-petits poissons sont en effet des réservoirs de micronutriments dès lors qu’ils sont consommés entiers avec la tête, leurs arêtes et leurs organes internes, c'est ce qu'avancent des chercheurs qui se sont intéressés à la consommation fréquente de tout petits poissons chez les Japonais. Leur étude suggère qu’elle est associée à une mortalité plus faible, et donc à une augmentation de l'espérance de vie.
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Les scientifiques sont-ils parvenus à trouver la recette de la jeunesse éternelle ? Rien n'est moins sûr, mais une équipe de chercheurs japonais suggère toutefois qu'un mets bien spécifique pourrait contribuer à prolonger l'espérance de vie. Les fruits ? Les légumes ? Les aliments fermentés ? L'huile de foie de morue ? Aucun de ceux-là : ce sont les petits poissonspoissons, consommés intégralement, qui pourraient jouer un rôle sur la mortalité. Voici pourquoi.
On connait aujourd'hui le rôle de l'alimentation sur la santé et notamment l'importance d'adopter des habitudes alimentaires saines et équilibrées pour réduire le risque de développer certaines maladies. Nombreuses sont les études qui pointent du doigt la « malbouffe » et autres aliments ultra-transformés, tandis que d'autres vantent les mérites de certaines diètes comme le régime méditerranéen ou le régime de santé planétaire, qui serait aussi bénéfique pour l'environnement que pour la santé.
Des chercheurs japonais viennent renforcer cette idée selon laquelle certains aliments pourraient impacter, positivement ou non, la santé. Leurs travaux suggèrent que la consommation régulière de petits poissons entiers, comme ceux qui composent la friture, serait bénéfique pour prolonger l'espérance de vie.
Quelle que soit la recette, manger des petits poissons entiers aurait un effet protecteur sur la santé et réduirait le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers. © Chinatsu Kasahara
Les scientifiques ont spécifiquement basé leur travail sur une association potentielle entre la consommation de petits poissons et le risque de mortalité chez des adultes japonais. Pas moins de 80 802 personnes âgées de 35 à 69 ans, dont 34 555 hommes et 46 247 femmes, ont été intégrées à ces travaux. Les chercheurs ont non seulement évalué la fréquence de leur consommation de petits poissons (baret, capelan de l'Atlantique, éperlan japonais et petites sardines séchées) mais les ont aussi suivies pendant neuf ans. Ils ont noté le décès de 2 482 participants, dont plus de la moitié résultat d'un cancer.
Un risque de mortalité réduit chez les femmes
Publiées dans la revue Public Health Nutrition, leurs conclusions font état d'une baisse de la mortalité, toutes causes confondues et par cancers, chez les participants ayant consommé régulièrement des petits poissons. Mais cette association était bien plus significative chez les femmes, et ce, même si les résultats n'indiquent pas un lien proportionnel avec la fréquence de consommation. Autrement dit, les scientifiques n'ont pas trouvé d'écart significatif dans la réduction du risque de mortalité entre les femmes consommant des petits poissons 1 à 3 fois par mois ou 3 fois ou plus par semaine.
« Le risque de mortalité toutes causes confondues et par cancer chez les hommes a montré une tendance similaire à celle des femmes, bien qu'elle ne soit pas statistiquement significative. Les raisons [...] ne sont pas claires, mais les chercheurs avancent que le nombre limité de sujets masculins ou d'autres facteurs non mesurés dans l'étude, tels que la taille des portions de petits poissons, peuvent également entrer en ligne de compte. Selon les chercheurs, la différence dans le type de cancer à l'origine de la mortalité par cancer entre les sexes peut être liée à une association spécifique au sexe », souligne l'étude.
Consommés régulièrement, les petits poissons, comme les sardines séchées, permettraient de prolonger significativement l'espérance de vie, selon la science. © VadimZakirov, Getty Images
Les petits poissons, un moyen d'augmenter l'espérance de vie
Ce n'est pas la première fois que des chercheurs s'intéressent aux bienfaits des mets à base de poisson et leurs effets sur la santé ont déjà été prouvés. En France, par exemple, le Programme national nutrition santé (PNNS) préconise de s'inspirer du régime méditerranéen, notamment pour sa richesse en Oméga-3 liée à l'inclusion de poisson gras. Un élément qui serait indispensable « au bon fonctionnement [du] corps », car « ils préviennent des maladies cardiovasculaires et ont un effet positif sur le maintien de la santé mentale ».
Si cette étude japonaise tend à confirmer les effets de la consommation de poisson et davantage encore des petits poissons que l'on peut manger intégralement, des recherches plus approfondies sont nécessaires sur d'autres populations. Un problème se pose également au regard de ces conclusions : ce type d'aliments n'est pas accessible au plus grand nombre. « L'habitude de manger du petit poisson est généralement limitée à quelques pays côtiers ou maritimes, comme le Japon. Cependant, nous pensons que la consommation de petits poissons dans n'importe quel pays peut être considérée comme un moyen de prolonger l'espérance de vie », conclut le professeur Takashi Tamura, l'un des principaux auteurs de ces travaux.
Notons qu'en parallèle de ces travaux, une étude publiée le 12 juin dans la revue Science Advances a tenté d'élucider l'un des nombreux mystères entourant l'espérance de vie, à savoir la plus longue longévité des femmes. Après avoir mené une expérience sur des killies, des petits poissons d'eau douceeau douce, des chercheurs japonais ont suggéré que les cellules germinales, à l'origine de la formation des ovulesovules et des spermatozoïdesspermatozoïdes, pouvaient expliquer ce phénomène.