Dans sa volonté d’améliorer la santé à l’échelle mondiale via sa fondation, Bill Gates a investi dans Savor, une start-up qui utilise un processus thermochimique pour créer des graisses d'origine animale.


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    Fin, salé, demi-sel, allégé, cru : le beurre se décline selon les goûts. Surtout en France, qui en est le premier consommateur au monde avec huit kilos par habitant et par an. Bénéfique pour la santé dans certaines conditions selon les nutritionnistes, sa production a en revanche un impact indéniable sur l'environnement puisque l'élevage laitier représente aujourd'hui 6,4 % des émissionsémissions nationales de GES, selon le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel)). D'autant que l'Organisation pour l'alimentation et l'agricultureagriculture (FAOFAO) prévoit une hausse de 19 % de la consommation mondiale de beurre à l'horizon 2026.

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    Un processus thermochimique pour créer des graisses d'origine animale

    La solution est peut-être entre les mains du milliardaire Bill Gates qui, depuis 2007, se consacre à sa fondation, celle-ci ayant pour mission d'améliorer la santé à l'échelle mondiale. Il a en effet investi dans une start-up de la Silicon Valley, Savor, qui utilise un processus thermochimique pour créer des graisses d'origine animale -- qui n'ont pas l'empreinte écologiqueempreinte écologique de l'industrie laitière -- et des alternatives végétales.

    La France est en tête de la consommation de beurre à l'échelle mondiale. © Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation
    La France est en tête de la consommation de beurre à l'échelle mondiale. © Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation

    Il explique sur son blog qu'« ils sont partis du fait que toutes les graisses sont constituées de différentes chaînes d'atomesatomes de carbonecarbone et d'hydrogènehydrogène. Ils ont ensuite entrepris de fabriquer ces mêmes chaînes de carbone et d'hydrogène, sans faire appel à des animaux ou à des plantes. Ils ont finalement mis au point un processus qui consiste à prélever du dioxyde de carbonedioxyde de carbone dans l'airair et de l'hydrogène dans l'eau, à les chauffer et à les oxyder pour déclencher la séparationséparation des acides grasacides gras, puis la formulation des graisses ».

    Du beurre produit à partir d'un processus thermochimique. © Bill Gates

    Le potentiel de synthèse des graisses alimentaires

    Les travaux de Savor ont d'ailleurs fait l'objet d'une publication scientifique dans la revue Nature Sustainability, qui présente l'éventail des options permettant de produire des aliments sans intrantsintrants agricoles et le potentiel de synthèse des graisses alimentaires. Cela permettrait de pouvoir agir significativement contre les vastes superficies de terres indisponibles pour les écosystèmesécosystèmes naturels, les ressources en eau utilisées et polluées, et les gaz à effet de serregaz à effet de serre émis dans l'atmosphèreatmosphère à cause de l'industrie laitière.

    Reste le problème de l'acceptation du consommateur, amateur de beurre. Ce que défend Bill GatesBill Gates qui prétend que « le processus n'émet aucun gaz à effet de serre, n'utilise pas de terres agricoles et moins d'un millième de l'eau utilisée par l'agriculture traditionnelle. Et le plus important, c'est qu'il a vraiment bon goût -- comme le vrai, parce que c'est chimiquement le cas ».