Peindre en blanc les toits permettrait de limiter l’absorption du rayonnement solaire de 90 %, donc une diminution en moyenne de 6 °C dans les bâtiments.

Et si l'une des solutions pour lutter contre le changement climatique venait d'en haut ? Par exemple par un rafraîchissement passif : utiliser une peinture blanche fortement réfléchissante sur les toits. Cette technique dite de « cool roofing » existe depuis longtemps, notamment dans les pays du pourtour méditerranéen et d'Amérique du Sud, habitués aux fortes chaleurs. « Nous avions la chance en France jusqu'à maintenant d'avoir un coût de l'énergie pas très élevé, mais les choses changent avec la spirale inflationniste actuelle, mais aussi les nombreux épisodes caniculaires qui nous forcent à réfléchir à des alternatives plus durables », explique Julien Martin-Cochet, directeur général de Cool Roof France.

Julien Martin-Cochet, directeur général de Cool Roof France. © Cool Roof France
Julien Martin-Cochet, directeur général de Cool Roof France. © Cool Roof France

Allier performance réflective et impact écologique

L'entreprise a été créée en 2015 par Frédéric Lachêvre, un Finistérien gérant d'un parc immobilier confronté à ce problème. Après deux années d'études et de recherches, est mise au point une solution qui va faire de l'entreprise un des leaders du domaine en Europe. « Nous sommes les seuls à avoir intégrer un laboratoire et un bureau d'études pour mener une analyse complète du cycle de vie de nos produits et adopter une démarche d'éco-conception pour réduire la quantité de pigments, intégrer une source renouvelable de carbonate de calcium, la coquille d'huîtres, tout en maintenant une haute performance réflective », se félicite Julien Martin-Cochet. Cool Roof France a même rempli une fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) pour apporter toutes les garanties nécessaires à leurs clients.

Réduire la température, l’énergie et les émissions de gaz à effet de serre

Résultat : trois solutions sont disponibles pour toutes les surfaces, Cool Roof pour les toits, Cool Wall pour les murs et même Cool Glass pour les vitres. Les revêtements limitent l'absorption du rayonnement solaire de 90 %, donc l'accumulation de chaleur dans les bâtiments, ce qui représente une diminution en moyenne de 6 °C dans les bâtiments. Qui dit baisse des températures, dit aussi utilisation moindre des systèmes de climatisation, avec une consommation énergétique réduite de 20 à 50 %, une facture moindre jusqu'à 70 Wh.m2/jour selon cette étude, et une atténuation des émissions de gaz à effet de serre. En plus, les revêtements permettent de diminuer la dilatation et la contraction de la toiture, de protéger des UV et donc d'augmenter leur durabilité.

La toiture d'un bâtiment GRDF repeinte en blanc. © Cool Roof France
La toiture d'un bâtiment GRDF repeinte en blanc. © Cool Roof France

Le cool roofing en complément de la végétalisation et du photovoltaïque

Faut-il pour autant repeindre tous les toits en blanc au détriment d'autres solutions comme la végétalisation ? « On a tendance à les mettre en concurrence alors qu'elles sont complémentaires. Tout dépend de la toiture en fait, puisque la végétalisation peut représenter un poids de 100 à 150 kg au m², et le photovoltaïque entre 20 à 30 kg au m² », répond Julien Martin-Cochet. Le free cooling, donc la ventilation du bâtiment peut aussi représenter un solution de refroidissement de l'air tout en participant à sa régénération. Sachant que le bâtiment compte à hauteur de 43,87 % de la consommation annuelle d'énergie en France, dont 20,9 % concernent le secteur tertiaire avec ses 950 millions m² de toiture, il y a de la place !

La toiture d'un supermarché à Quimper. © Cool Roof France
La toiture d'un supermarché à Quimper. © Cool Roof France

Une formule DIY open-source

Parce que tout le monde n'a pas forcément les moyens d'investir un budget pour adopter les solutions de Cool Roof France, l'entreprise propose une alternative de rafraîchissement passif sans discrimination de revenus par une formule « open-source » réalisable soi-même avec des ingrédients disponibles en supermarché. Applicable aussi simplement qu'une peinture classique, elle est économique, environ 3 euros du m², et écologique car elle ne contient pas de polluant, donc sans risque pour la santé des individus ou l'environnement.

La recette du Cool Roof DIY pour protéger votre toit et l’intérieur de votre maison des fortes chaleurs estivales. © Cool Roof France