Que ce soit pour l’alimentation, la médecine, l’énergie, la biodiversité, la décarbonation…, l’algue n’en finit pas de surprendre par toutes ses qualités. On en parle avec Alvyn Severien, cofondateur d'Algama.
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Parmi les premiers végétaux apparus sur Terre il y a plus d'un milliard d'années, l'alguealgue a encore de beaux jours devant elle tant ses vertus peuvent représenter un allié de poids pour faire face aux défis actuels, par exemple en alternative d'ingrédients alimentaires avec Algama, que soutient Alvyn Severien, son cofondateur.
Que propose exactement Algama ?
Alvyn Severien : Algama développe des produits alimentaires à base de microalgues très riches en protéinesprotéines, vitaminesvitamines et oligoélémentsoligoéléments. Elles sont produites de plus en plus grande quantité, mais il faut maintenant montrer aux industriels comment passer de la biomassebiomasse à l'ingrédient. C'est la pièce manquante du puzzle pour passer à la vitessevitesse supérieure. L'ambition est de nourrir 10 milliards de personnes d'ici 2050, avec des alternatives alimentaires de meilleure qualité, tout en préservant la Planète, en remplaçant par exemple l'utilisation des œufs dans les recettes.
Pourquoi est-ce important de proposer une alternative aux œufs ?
Alvyn Severien : L'usage des œufs pose de nombreuses questions. En ce concerne la durabilitédurabilité, le produit connaît des fluctuations importantes au niveau des prix qui ont été récemment multipliés par 7 aux États-Unis et par 2 en Europe. Au niveau de la santé, c'est notamment un des allergènesallergènes majeurs et il est riche en cholestérol. Enfin, la plupart des œufs que nous consommons sont issus de poules élevées en batteries, avec tout ce que ça implique en matièrematière d'impact environnemental et de bien-être animal. L'algue, elle, n'apporte que des éléments positifs surtout que l'on en maîtrise la production.
Pourquoi votre startup va changer le monde ?
Alvyn Severien : L'algue a des pouvoirs assez magiques : c'est un organisme unicellulaire qui se développe rapidement et qui est une source importante de vitamines, de minérauxminéraux et nutrimentsnutriments comme les protéines, les acides aminésacides aminés ou encore les acides grasacides gras polysaturés. L'algue est donc une ressource alimentaire très intéressante pour nourrir une population mondiale de plus en plus nombreuse. D'autant que sa production et sa transformation sont à faible impact environnemental. En plus d'être le premier maillon de la chaîne alimentairechaîne alimentaire, l'algue présente des propriétés très intéressantes en matière de stockage de carbonecarbone et de production d'oxygène, de l’ordre de 30 à 50 % de l'oxygène produit à l'échelle mondiale ! L'algue a aussi des vertus en pharmacologie dans la lutte contre le cancercancer, l'obésitéobésité ou encore pour ralentir des maladies neurodégénérativesmaladies neurodégénératives. Elle peut être aussi une ressource très intéressante pour les énergies vertesénergies vertes comme les biocarburantsbiocarburants.
Comment est né le projet ?
Alvyn Severien : Pour ma part, j'ai eu plutôt un parcours professionnel dans l'innovation et la finance mais avec toujours un véritable intérêt pour les sujets scientifiques et positifs. Consommateur de microalgues en tant que compléments alimentaires comme la spiruline, je me suis intéressé à leur composition et me suis aperçu qu'il manquait un acteur pour révéler le potentiel des algues pour les faire passer de la biomasse à l'ingrédient final à échelle industrielle et ainsi proposer des alternatives à la protéine d'origine animale. En 2013, je me suis alors associé à deux amis d'enfance pour se lancer dans cette aventure au long courslong cours, d'abord en incubation puis en accélération ; puis, nous avons noué des partenariats avec des instituts de recherche publics et privés.
À quoi va ressembler le monde en 2050 ?
Alvyn Severien : Je constate une prise en considération grandissante sur les préoccupations de notre époque. L'été 2022 a été paradoxalement salutaire pour ça avec tout ce que nous avons connu, Covid-19Covid-19, incendies, caniculescanicules... Mais, malheureusement, ça retombe et, finalement, il n'y a pas de changement notable. Il faudrait être capable d'avoir un effet élastique pour le détendre plus significativement dans la bonne direction, déformer nos paradigmes et changer nos façons de consommer. C'est possible aujourd'hui, notamment grâce à la technologie, mais il va falloir accepter certaines concessions.
Si vous étiez Premier ministre, quelle mesure phare mettriez-vous en place ?
Alvyn Severien : Le cadre réglementaire n'est pas avantageux pour les nouveaux produits et ne permet pas d'informer en toute transparencetransparence le consommateur sur leur composition. Le faire évoluer permettrait de faire bouger les grands acteurs industriels avec des produits pas forcément plus chers mais en tout cas plus sains.
Par ailleurs, quel sujet d'actualité de Futura vous a passionné ?
Alvyn Severien : L'article sur la régulation de la température de la Terre dans le passé est intéressant car il souligne l'importance de comprendre les mécanismes climatiques et la complexité du système climatique. En comprenant mieux ces mécanismes, nous pouvons mieux mesurer l'impact de nos choix alimentaires (notamment le véganisme soutenu par notre solution Tamalga) et d'autres choix de vie sur l'environnement et travailler à réduire notre empreinte carbone.
