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    Les causes d'un sinistre sont parfois difficiles à établir avec certitude. Pour les déterminer, des enquêtes de terrain sont menées après chaque incendie. La base de donnéesbase de données Prométhée permet une approche globale du phénomène en région méditerranéenne : 65 % des causes de feux y ont été identifiées, contre 35 % dans les autres départements soumis aux feux de forêt.

    L'orage peut être l'un des facteurs de départ de feu de forêt. © Comfreak CC0
    L'orage peut être l'un des facteurs de départ de feu de forêt. © Comfreak CC0

    Parmi ces causes, on distingue les facteurs naturels de déclenchement, liés aux conditions du milieu, et les facteurs anthropiques, liés aux activités humaines.

    L'influence des facteurs naturels

    Les conditions météorologiques et les caractéristiques de la végétation conditionnent le développement des incendies, les premières pouvant avoir une influence non négligeable sur les secondes. Dans certaines situations (forts ventsvents par exemple), la topographie du site peut également favoriser le développement des incendies.

    • Les conditions météorologiques

    Les périodes de sécheressesécheresse et les épisodes de vents forts, sont favorables à l'éclosion des incendies. Ainsi le vent accélère le dessèchement des sols et des végétaux et augmente les risques de mises à feu, par la dispersion d'éléments incandescentsincandescents et d'arcs électriquesarcs électriques. La chaleur dessèche les végétaux par évaporation et provoque, lors des périodes les plus chaudes, la libération d'essences volatiles, à l'origine de la propagation des flammes. De même, la foudre est à l'origine de 4 % à 7 % des départs de feux, notamment en plein cœur des massifs et lors des mois les plus chauds de l'année. Dans la forêt des Landes, ce facteur peut même atteindre 20 %, mais les fortes pluies qui accompagnent généralement ce phénomène, limitent l'étendue des surfaces détruites.

    • Les caractéristiques de la végétation

    La prédispositionprédisposition de la végétation aux incendies est souvent liée à sa teneur en eau, elle-même déterminée par les conditions météorologiques. L'état général de la zone forestière, c'est-à-dire les conditions de peuplement de la forêt (disposition des stratesstrates, état d'entretien, densité, essences présentes, passage récent d'un incendie), et la composition chimique de la végétation (teneur en essences volatiles ou en résines) jouent également un rôle déterminant dans l'éclosion des incendies.

    • Les conditions orographiques

    Dans une zone sans relief, un départ de feu est facilement soumis à l'accélération du vent. En zone de relief irrégulier, la progression du feu est accélérée dans les montées et ralentie dans les descentes.

    L'influence des facteurs anthropiques

    Les facteurs anthropiques ont un rôle prépondérant dans le déclenchement des incendies de forêt. Dans la zone étudiée par Prométhée, plus de 80 % des incendies sont causés chaque année par des activités humaines, contre 70 % en dehors de la zone méditerranéenne.

    Image du site Futura Sciences

    On peut classer les causes d'origine humaine en cinq grandes catégories :

    • les causes accidentelles provenant des infrastructures de transport comme les chemins de fer ou les automobilesautomobiles, des lignes électriques et des dépôts d'ordures, dans lesquels des feux peuvent couver ;
    • l'imprudence par des jets de mégots, des pique-niques en forêt ou des jeux d'enfants ;
    • les travaux agricoles et forestiers au cours desquels des feux mal maîtrisés peuvent se propager ;
    • la malveillance ;
    • les loisirs qui accroissent le risque de départ de feux lorsqu'ils sont pratiqués dans la forêt ou la garriguegarrigue (comme les Calanques dans la région de Marseille).

    À ces causes directes viennent s'ajouter des phénomènes aggravants :

    • la déprise agricole : le déclin des activités agricoles et pastorales et l'abandon des espaces ruraux favorisent l'extension des friches, zones potentielles de départs d'incendie.
    • l'urbanisation : le mitage, par l'expansion des habitations aux abords des zones boisées, voire au sein même de la forêt, multiplie les points potentiels de départs d'incendies accidentels. De plus avec l'extension urbaine, l'interface entre les zones d'habitat et les zones sensibles de forêts se réduit progressivement. Ceci a pour conséquence de limiter les zones tampon à de faibles périmètres, insuffisants pour stopper la propagation d'un feu.
    Image du site Futura Sciences

    On appelle mitage la dispersion de constructionsconstructions ou de lotissements en milieu rural. Dans les massifs forestiers, on assiste à un « grignotage » de la forêt par les espaces urbanisés ou l'implantation de maisons individuelles.

    Tous ces facteurs anthropiques sont bien sûr aggravés par les facteurs naturels, tels le vent ou la sécheresse.

    Quelques précisions

    Prométhée est une base de données sur les incendies de forêts (nombre, surfaces concernées, répartition spatiale, type de feu, etc.) de la région méditerranéenne, soit quinze départements du Sud-Est. Conçue en 1973, cette opération regroupe l'ensemble des organismes concernés par la gestion des incendies de forêt (ministères, sapeurs-pompiers, forestiers, gendarmesgendarmes, météométéo, etc). Site Internet : Prométhée 

    Prométhée est la base de données officielle pour les incendies de forêts dans la zone méditerranéenne française.
    Prométhée est la base de données officielle pour les incendies de forêts dans la zone méditerranéenne française.

    Les végétaux et le feu

    Quand leur teneur en eau est faible, les végétaux s'enflamment à des températures relativement basses. La température d'inflammationinflammation varie entre 260 °C et 450 °C. Cette température est fournie par des sources de chaleur telles que les allumettes enflammées, les cigarettes incandescentes et la foudrefoudre. Parmi les essences d'arbresarbres, on distingue :

    • les essences pyrophilespyrophiles (pin sylvestrepin sylvestre, bruyère, cisteciste de Montpellier), dont les caractéristiques (résine, faible teneur en ligneux hauts, essences) favorisent le développement du feu ;
    • les essences pyrorésistantes (bruyère arborescente, pin d'Aleppin d'Alep, chêne vertchêne vert, châtaignierchâtaignier ou chêne-liègechêne-liège), capables de résister aux incendies.
    Le feu, un ennemi pour de nombreux végétaux. Ici, un ciste.
    Le feu, un ennemi pour de nombreux végétaux. Ici, un ciste.