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Cet étrange objet phallique a été découvert dans le fort romain de Vindolanda, un édifice antique situé près du murmur d'Hadrien dans le nord de la Grande-Bretagne. Celui-ci a déjà livré de nombreux objets fragiles bien préservés comme des tablettes de boisbois gravées ou des gants de boxe en cuir, car les matériaux organiques sont conservés grâce aux conditions anaérobies du site archéologique.
Le phallus de bois a initialement été trouvé en 1992, et a récemment fait l'objet d'une réinterprétation dans la revue Antiquity. Les chercheurs ont effectué une analyse de l'usure de l'objet pour déterminer son utilisation, et l'ont croisée avec des données archéologiques et contextuelles. Les représentations de phallus en Rome antique sont courantes mais on les retrouve souvent à échelle réduite, par exemple en pendentif. Celles-ci ont pour la plupart probablement une fonction magique, symbolique ou apotropaïque (destinées à éloigner le danger, le mauvais œilœil).
Ce phallus est plus ambigu, « [sa] taille et le fait qu'il ait été sculpté dans du bois amènent plusieurs questions quant à son utilisation dans l’antiquité », indique Robert Collins, premier auteur de l'étude. Ses proportions et l'usure concentrée sur ses deux extrémités soulèvent plusieurs hypothèses plausibles. Il pourrait s'agir d'une partie d'un HermèsHermès, sculpture anthropomorphe apotropaïque, ou un pilon symbolique, dont l'extrémité la plus large servirait à broyer des matériaux. L'hypothèse de l'objet sexuel antique est également sérieusement envisagée par les archéologues, mais même en adoptant cette perspective, il serait anachronique de le considérer forcément comme un « jouet ». Son utilisation pourrait également être rituelle ou ne pas être destinée à apporter un quelconque plaisir sexuel.
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