C'est une découverte probablement majeure de 2023, celle d'un ADN intact préhistorique qui a été isolé sur un bijou fabriqué il y a 20 000 ans. Trouvé en Sibérie au sein de la fameuse grotte de Denisova, le pendentif fabriqué à partir d'une dent de wapiti a été étudié grâce à des méthodes poussées et non destructrices. Une première en paléogénétique.


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    En découvrant un ADNADN préhistorique sur un pendentif en dent de wapitiwapiti, une équipe de recherche internationale dirigée par l'Institut Max-PlanckPlanck d'anthropologie évolutive de Leipzig, en Allemagne, a fait un pas de géant dans l'étude de nos ancêtres. Les dents utilisées comme des bijoux, par exemple, sont d'excellents supports pour tenter de récupérer le précieux ADN. En effet, non seulement les bijoux peuvent être portés à même la peau, mais leur matière poreuse est idéale pour emprisonner des fluides corporels, même vieux de 20 000 ans. Une découverte issue d'un article publié dans la revue Nature.

    Une fouille minutieuse

    Comme dans le cadre médico-légal, la contaminationcontamination d'un environnement ou d'objets peut être très rapide sans précautions. Pour tenter leur expérience, les scientifiques ont choisi de sélectionner un ensemble d'objets en cours de fouilles afin de limiter les contaminations, tout en portant des gants et des masques pour réduire le risque. En sélectionnant des bijoux par exemple au contact de la peau, la probabilité qu'ils aient capturé de la sueur s'avère plus élevée. Cette précaution a été prise par les chercheurs en amont de leurs tests.

    Isoler pour ne pas détruire

    La peur principale de l'extraction de données sensibles sur des objets archéologiques est de détruire lesdits objets. Ainsi, les scientifiques se sont penchés sur des méthodes non destructives. En plongeant la dent de wapiti percée dans une solution avec du phosphatephosphate et à température contrôlée, ils ont pu contrôler la libération de l'ADN pris dans l'artefact sans le détruire. Ce qui est un pas majeur et encourageant pour de futures études, à condition de limiter les contaminations lors des fouilles. Des extractions ADN plus complexe sur des outils en pierre par exemple.

    Une femme préhistorique

    Les premiers résultats de cet ADN ont donné une datation entre 19 000 et 25 000 ans. Le pendentif aurait été fabriqué et/ou porté par une femme dont la génétiquegénétique se rapproche des peuples contemporains qui vivent actuellement à l'est de la Sibérie. C'est une avancée importante que de pouvoir relier un individu si ancien avec un objet de son quotidien. Si cette méthode peut être reproduite sur divers objets du quotidien des hommes et femmes préhistoriques, cela permettrait d'avoir des éléments plus tangibles sur la répartition genrée des tâches par exemple (avec prudence), mais aussi sur l'âge et le genre des personnes utilisant certains objets retrouvés lors de fouilles.

    Avec de telles avancées, l'étude des populations anciennes promet de belles avancées et découvertes pour des périodes où les interprétations sont nombreuses et parfois orientées.