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Depuis de nombreuses années, l'aviation est à la recherche de carburants alternatifscarburants alternatifs qui ne proviendraient plus des réserves fossilesfossiles d'hydrocarbures. Le maïsmaïs et bien d'autres végétaux, comme les alguesalgues ou le jatropha, ont été mis à contribution pour produire des formulations diverses venant compléter le kérosène, Jet A1 pour les aviateurs, voire le remplacer. Mais ces agrocarburants ont leurs limites, surtout ceux dits « de première génération », tirés des céréalescéréales et venant donc concurrencer des productions vivrières.
Depuis 2011, une entreprise américaine, Lanzatech, collabore avec la compagnie aérienne Virgin Atlantic pour mettre au point un carburant qui serait produit à partir des gaz émis par différents sites industriels, en particulier les aciéries, et qualifié de « bas carbone ». Riches en dioxyde de carbone (CO2), en monoxyde de carbonemonoxyde de carbone (CO), en hydrogène (H2), en méthane (CH4) et en disulfure d'hydrogène (H2S), ces émanations sont des polluants et représentent aussi une injection de carbone dans l'atmosphèreatmosphère.
Une représentation schématique du procédé de Lanzatech. Les gaz émis par différentes installations industrielles sont amenés dans un bioréacteur où un micro-organisme, par fermentation, produit de l'alcool (ici représenté en jaune) et d'autres composés, permettant de synthétiser des hydrocarbures (en vert). Plusieurs types de carburant peuvent donc être produits. © Lanzatech
Une bactérie fabrique de l'alcool
C'est aujourd'hui fait, affirme la société, qui a produit 1.500 gallons US (5.678 litres) de « Lanzanol » dans une usine chinoise. Le procédé passe par l'aimable collaboration d'une bactériebactérie anaérobie (qui vit sans oxygèneoxygène, donc), Clostridium autoethanogenum. Elle conduit une forme de fermentationfermentation qui produit de l'éthanol, l'alcoolalcool de nos boissons. « C'est la voie métabolique ancestrale des micro-organismesmicro-organismes qui vivaient sur Terre avant que l'atmosphère ne devienne riche en oxygène », commente, en substance, Lanzatech dans une présentation de son procédé. Cet éthanol peut être directement utilisé comme carburant mais peut aussi servir à synthétiser des hydrocarbures pour conduire à un équivalent du Jet A1, baptisé AtJ, pour Alcohol-to-jet.
Peu prolixe sur les détails et le prix de revient de ce carburant, Lanzatech explique qu'il pourrait réduire de 65 % des émissionsémissions de carbone dans l'atmosphère par rapport au Jet A1. À l'échelle mondiale, l'entreprise estime que les deux tiers des aciéries pourraient être équipées d'une unité de récupération des gaz. La production atteindrait 16 milliards de litres, soit 20 % de la consommation annuelleannuelle de l'aviation. Pour l'instant, ce carburant n'a pas été validé et n'a encore jamais volé. Lanzatech explique seulement que des « tests de performance » ont été menés et qu'ils sont positifs. Un vol est espéré en 2017. Les essais de carburants alternatifs n'ont pas manqué ces dernières années mais aucun n'a franchi toutes les étapes qui mèneraient à une généralisation à l'aviation civile mondiale.