Au cas où vous seriez dans l’incapacité de communiquer au moment de votre fin de vie, vous pouvez rédiger des directives anticipées. De quoi s’agit-il exactement ? Comment les rédiger ?


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    Vous êtes atteint d'une maladie grave, vous avez bien réfléchi et vous ne souhaitez pas être réanimé en cas d'arrêt cardiaque. Vous êtes en pleine santé, mais vous ne souhaitez pas être maintenu en vie artificiellement en cas de coma irréversible après un grave accident de la route. Vous avez la possibilité de consigner vos souhaits dans des directives anticipées.

    Définition des directives anticipées

    Les directives anticipées existent dans de nombreux pays européens. Elles sont apparues en France avec la loi Léonetti, le 22 avril 2005. Depuis le 2 février 2016 (loi Claeys-Léonetti), elles ne sont plus seulement consultatives mais contraignantes. Cela signifie qu'elles prévalent sur l'opinion du conjoint, des parents ou de toute personne de confiance préalablement désignée.

    Seuls les majeurs peuvent rédiger des directives anticipées. Celles-ci doivent être rédigées par la personne elle-même. Le document doit être daté et signé, avec mention du prénom, du nom, de la date et du lieu de naissance de la personne. En cas d'impossibilité de rédiger soi-même, deux témoins doivent attester que le document est bien l'expression de la volonté de la personne concernée. Les personnes sous tutelle peuvent aussi rédiger des directives anticipées, avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille.

    Rédiger des directives anticipées pour faire connaître sa volonté. © Free-Photos, Pixabay
    Rédiger des directives anticipées pour faire connaître sa volonté. © Free-Photos, Pixabay

    Deux modèles sur le site de la HAS

    Sur le site de la Haute Autorité de santé (HAS), deux modèles de directives anticipées sont disponibles :

    • un pour les personnes se sachant atteintes d'une maladie grave et qui souhaitent exprimer leur volonté concernant leur fin de vie, au cas où ce ne serait un jour plus possible ;
    • un pour les personnes en bonne santé qui souhaitent exprimer leur volonté au cas où elles seraient victimes d'un accident grave ou d'une pathologiepathologie aiguë (AVC, infarctus...).

    Les directives anticipées peuvent aussi être rédigées sur papier libre, le formulaire de la HAS n'est pas indispensable. Il est à noter que la rédaction des directives anticipées n'est pas obligatoire. Elles peuvent être annulées ou révisées à tout moment.

    Les directives anticipées peuvent être annulées ou révisées à tout moment

    Dans le cas d'une pathologie chronique avec risque d'aggravation, il est recommandé de se faire accompagner par son médecin référent. Si les directives anticipées sont trop vaguesvagues et imprécises, elles ne seront d'aucune utilité le moment venu. Le professionnel de santé expliquera au patient les différentes situations possibles, les traitements envisageables avec leurs chances de réussite et leurs risques associés.

    Contenu des directives anticipées

    Dans les modèles de la HAS, des formulations sont proposées pour aider la personne à envisager les différentes situations et les traitements associés, dans le cas où ceux-ci n'auraient d'autre but que de maintenir artificiellement la vie, sans retour possible. Par exemple, la personne a la possibilité de s'exprimer sur la mise en place d'une réanimation cardiorespiratoire en cas d'arrêt cardiaque et/ou respiratoire, sur la mise en place d'une alimentation ou hydratationhydratation par voie artificielle en cas d'état végétatif, sur une intubation, sur la mise en place d'une dialysedialyse chronique... Dans tous les cas, les soins de confort continueront toujours d'être administrés.

    La personne a également la possibilité de renseigner sa volonté concernant son décès : le lieu, les personnes présentes, le souhait d'une incinération... Les directives anticipées sont aussi l'occasion de communiquer sur le don d’organes.

    Une fois les directives anticipées rédigées, le patient doit en remettre un exemplaire à une personne de confiance. L'idéal est également de donner un exemplaire à son médecin afin que celui-ci soit consigné dans le dossier médical (et le dossier médical partagé s'il existe), à disposition le moment venu.