Votre enfant refuse de goûter les aliments qu’il ne connaît pas ? Réticent à manger des mets non familiers, il manifeste du dégoût pour tout nouvel aliment. Il vous dit : « j’aime pas ça ». Pas de panique ! Faites preuve de patience. Il s’agit d’une phase normale et transitoire du développement de l’enfant appelée néophobie alimentaire, de « néo », nouveau et de « phobie », la peur. Examinons comment elle se manifeste, quelles en sont les causes et quelles attitudes adopter.
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Quelque 77 % des enfants français sont concernés à un moment ou à un autre de leur développement par le refus de goûter un aliment. Cette phase « j'aime pas ça » est très courante entre 18 mois et 6 ans avec un pic en moyenne entre 18 mois et 3 ans. Vous suspectez une néophobie chez votre enfant ? Voici les principaux signes. À l'approche des aliments, l'enfant repousse l'assiette, détourne la tête quand il voit la cuillère s'approcher, ne veut pas ouvrir la bouche, sent l'aliment, refuse l'aliment sans le goûter, observe et examine les aliments, grimace, trie les aliments s'ils sont mélangés, mâchemâche longuement, recrache la nourriture.
Quelles sont les causes d'une néophobie ?
Diverses hypothèses sont avancées concernant les causes d'une néophobie :
- l'opposition aux parents pour s'affirmer ;
- la recherche de sécurité ;
- la recherche d'autonomieautonomie ;
- l'attirance vers les aliments sucrés ;
- la peur générale de l'inconnu ;
- la résistancerésistance au changement dans l'alimentation.
Que faire ? Comment agir ?
Voici quelques attitudes simples que vous pouvez adopter. Laissez l'enfant explorer la nourriture : toucher, sentir, manger avec ses doigts... Donnez l'exemple en vous servant devant lui. Incitez l'enfant à goûter, en déposant un tout petit morceau, un tout petit bout vraiment infime dans son assiette.
Présentez les nouveaux aliments de manière attrayante, ludique et créative. Vous pouvez ajouter un aliment connu dans son assiette.
Créez un cadre serein et accueillant. Adoptez une attitude chaleureuse. Ce n'est pas dramatique si votre enfant mange très peu lors d'un repas. Laissez-le manger ce qui lui convient s'il n'a pas de problème de croissance.
Faites consommer les nouveaux aliments en famille ou avec des proches pour apaiser, rassurer et créer un environnement positif. En effet, si ses parents, ses frères et sœurs, ses copains les absorbent avec plaisir, il sera tenté de les imiter et sa peur diminuera. Reconnaissez les efforts de l'enfant en le valorisant et le félicitant.
Faites-le participer à la préparation des mets en l'amenant au marché ou en faisant pousser des herbes sur votre balconbalcon ou en cuisinant avec lui. Les ateliers culinaires dans les crèches peuvent être d'une grande aide car ils permettront à l'enfant de se familiariser avec les nouveaux aliments qu'il aura préparés lui-même.
En résumé, la néophobie alimentaire est une phase de transition tout à fait courante chez l'enfant. Elle n'aura aucune incidence sur son futur comportement alimentaire. Si cette situation devait perdurer et vous inquiéter, n'hésitez pas à consulter votre pédiatre ou médecin traitant qui vous orientera si nécessaire vers un spécialiste, notamment un orthophoniste, en cas de troubles de l'oralité.