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Ils peuvent être prescrits par un médecins et pourtant, les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments. D'ailleurs, si les bénéfices de certains sont scientifiquement avérés, d'autres sont véritablement dangereux.
Avant toute chose, « même si l'étude NutriNet-Santé montre que, dans 55 % des cas, ces produits sont conseillés ou prescrits par un médecin, il faut bien comprendre que ce ne sont pas des médicaments », souligne Mathilde Touvier, de l'équipe de coordination de l'étude NutriNet-Santé.
Des produits en complément du régime normal
Légalement, selon la directive européenne du 10 juin 2002 transposée en droit français le 20 mars 2006, « par compléments alimentaires, on entend les denrées dont le but est de compléter le régime normal et qui constituent une source concentrée de nutrimentsnutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, telles que les gélulesgélules, les pastilles, les comprimés, les pilules, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis d'un compte-gouttes et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité ».
Vitamines et minéraux
Ce cadre général énoncé, la loi française définit les composants autorisés. Pour les nutriments, elle a établi une liste de 13 vitamines et 15 minérauxminéraux, et « contrairement à la directive européenne, [elle, NDLRNDLR] en précise pour chacun la dose journalière maximale autorisée », indique Guillaume Cousyn, chargé de mission Nutrition à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Préparations de plantes, caféine, acides aminés, pollen...
Pour les plantes et les préparations de plantes, jusque-là, la loi excluait juste celles « possédant des propriétés pharmacologiques et destinées à un usage exclusivement thérapeutique ». Mais, « un arrêté du 24 juin 2014, prenant effet le 1er janvier 2015 et pour lequel nous nous sommes énormément investis, fixe une liste de 540 plantes autorisées, ainsi que les conditions de leur emploi et de leur production », complète Guillaume Cousyn.
À cela s'ajoutent d'autres substances « à but nutritionnel ou physiologique » qui ne sont ni des vitaminesvitamines, ni des minéraux, ni des plantes, ni des produits à visée pharmacologique, comme la caféinecaféine, des acides aminésacides aminés, le pollen, etc.
Les compléments alimentaires classés selon leur dangerosité
Cependant, « on peut dire que ces deux études ont mis la puce à l'oreille des chercheurs qui ont alors décidé d'évaluer plus précisément les compléments alimentaires au sens large, pointe la chercheuse Mathilde Touvier. Des études qui, aujourd'hui, permettent de les classer en trois grandes catégories :
- ceux dont les bénéfices sont scientifiquement avérés ;
- ceux pour lesquels les études donnent des résultats contradictoires ;
- ceux qui sont véritablement dangereux ».