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Nous avons vu que se forment des anticorpsanticorps pour la défense de l'organisme et en particulier que certains d'entre eux, les IgM, interviennent très vite au début de l'infection. Puis ce seront les IgG qui prennent le relais pour la deuxième vaguevague. Nous abordons maintenant les vaccinsvaccins proprement dits.
La seringue est l’un des principaux accessoires utilisés pour la vaccination. © KPG_Payless, Shutterstock
Les anticorps
Nous savons aussi que l'on ne peut pas contracter à nouveau une maladie tout de suite après l'avoir eue. Ce sont les lymphocytes B mémoire qui permettent une défense quasi immédiate lors d'une deuxième infection avec le même antigèneantigène, que celui-ci soit une cellule ou une toxinetoxine. Tout se passe comme sur le graphique ci-dessous.
Un premier contact provoque l'apparition des IgM d'abord, des IgG ensuite. Un deuxième contact, ultérieur (15 jours, voire 30 ans pour certains antigènes), donne une deuxième réponse rapide, efficace et intense, surtout en IgG. © DR
C'est sur ce double constat que se base le vaccin (pour la partie historique, voir les pages suivantes).
Le vaccin
On a donc décidé d'essayer d'améliorer les défenses de l'organisme contre des agents infectieux particulièrement dangereux, par exemple la diphtériediphtérie (une toxine antigénique) ou la tuberculosetuberculose (bacille de Kochbacille de Koch), en obligeant l'organisme à mettre en place tous les mécanismes de défense lors d'une première infection dans des conditions qu'on essaie de contrôler, en introduisant dans l'organisme cet agent, ou une fraction de cet agent (antigène), rendu inoffensif pour l'Homme. Le vaccin doit conférer l'immunitéimmunité sans que l'on tombe malade. Il y a malgré tout souvent une réaction au vaccin, l'organisme devant « faire un effort » considérable pour mettre en place les mécanismes de défense.
Le processus de vaccination peut nécessiter plusieurs injections à intervalles donnés pour être efficace. © DP
Cependant le corps a mis en place des lymphocyteslymphocytes B mémoire qui seront utiles en cas d'infection vraie et donc permettront une réaction immédiate de l'organisme qui empêchera la maladie de se développer de façon grave. Le vaccin est donc une méthode préventive, même si elle n'est pas toujours efficace à 100 % ni ne reste active sur un délai prolongé, comme c'est le cas pour le choléracholéra par exemple (validité de 6 mois). En revanche, pour d'autres, la protection est excellente et durable, comme pour la rougeolerougeole.
Carte de distribution du choléra dans le monde. La vaccination contre le choléra n'est plus disponible en France, compte tenu de sa faible efficacité. © DP
À partir de ce principe, de nombreux types de vaccins aux modes de fabrication variés ont été développés. Ainsi, on distingue les vaccins constitués :
- d'agents infectieux sous forme atténuée, de vaccins vivants atténués (oreillonsoreillons, rougeole, rubéole, poliomyélitepoliomyélite oral, fièvre jaunefièvre jaune, varicellevaricelle) ;
- de bactériesbactéries atténuées (BCGBCG) ;
- d'agents infectieux tués par un traitement chimique ou physique, de virus ou de fractions virales inertes (grippegrippe, ragerage, poliomyélite injectable, hépatitehépatite A, encéphalite japonaiseencéphalite japonaise) ;
- de bactéries ou de fractions bactériennes inertes (diphtérie, tétanostétanos, coqueluchecoqueluche, Haemophilus influenzae b, méningocoqueméningocoque, typhoïde, pneumocoque) ;
- de vaccins recombinants, de protéinesprotéines nécessaires à la sensibilisation du système immunitaire : on limite ainsi les principaux risques liés aux vaccins traditionnels. Le principal exemple est le vaccin contre l'hépatite Bhépatite B.
Des banques de germes
La fabrication commence par une banque de germesgermes, obtenue par la culture d'un agent infectieux, avec des règles et dans des conditions très rigoureuses, de manière à obtenir une grande quantité de germes identiques. Le choix de la souche cultivée dépend du type de vaccin.
Les vaccins obligatoires chez l'enfant en France protègent contre de nombreuses infections, dont certaines peuvent encore être contractées à l’âge adulte, comme la coqueluche. © DP
Les besoins en vaccins conjugués augmentent
Confrontés à une insuffisance de certains stocks de vaccins plus importante que prévu, certains pays se voient obligés de faire des choix. Lorsque les gouvernements ont commencé à définir les plans vaccinaux, la plupart d'entre eux ont indiqué qu'ils voulaient avoir recours aux nouveaux vaccins conjuguésvaccins conjugués -- c'est-à-dire à des vaccins qui protègent l'enfant contre quatre ou cinq maladies à la fois -- plutôt qu'à deux ou trois vaccins séparés. Les bénéfices à en retirer sont évidents : moins d'aiguilles, moins de protocolesprotocoles, moins de contraintes pour les personnels médicaux, les enfants et les parents (ce qui est particulièrement intéressant pour les pays africains par exemple). On doit constater que l'offre des vaccins de ce type est encore loin de répondre à la demande, et qu'il est possible qu'il faille attendre encore plusieurs années avant que tous les pays demandeurs voient leurs besoins couverts.
Le pistolet est l’un des moyens de lutte contre les infections dues à la vaccination. Il est plus rapide et plus propre qu’une seringue classique et demande moins de maintenance, tout en générant moins de déchets. © DR
Les différents vaccins disponibles en France, liste non exhaustive
- Agrippal : virus inactivé de la grippe de type A et B
- Avaxim : virus inactivé hépatite A
- BCG Pasteur : BCG atténuéatténué
- BCG SSI : BCG atténué
- Cervarix : vaccin recombinant -- 16 et 18 -- du papillomavirus
- DT Polio : anatoxine diphtérique, virus poliomyélitiques de type 1-2-3 inactivés, anatoxine tétanique
- Fluarix : virus inactivé grippe type A et B
- Fluvirine : virus inactivé grippe type A et B
- Gardasil : vaccin recombinant quadrivalent -- 6, 11, 16, 18 -- du papillomavirus
- Genhevac B : antigène HBS recombinant
- Gripguard : virus inactivé de la grippe de type A et B
- Havrix : virus hépatite A inactivé
- HBVAXPRO 10 : antigène AgHBs du virus hépatite B
- Immugrip : virus inactivé de la grippe de type A et B
- Infanrix Quinta : anatoxines diphtérique, coquelucheuse, tétanique et virus polio de type 1-2-3 inactivés
- Meninvact : fraction antigénique bactérienne de Neisseiria meningitidis du groupe C et de Corynebacterium diphteriae (CRM197)
- Menomune : fraction antigénique bactérienne de Neisseiria meningitidis des groupes A, Y (6306 Y), C (C11) et W135 (S-3233)
- Monovax : BCG atténué
- Mutagrip : virus inactivé de la grippe de type A et B
- Pentavac : anatoxines tétaniques, diphtériques, et coquelucheuse, virus de la poliomyélite de type 1 -2-3 inactivés
- Pneumo 23 : antigène purifié de Streptococcus pneumoniaeStreptococcus pneumoniae
- Prevenar : polyosidepolyoside pneumococcique sérotype 14, 19F, 23F, 4, 6B, 9V, 18C
- Previgrip : virus inactivé de la grippe de type A et B
- Repevax : anatoxines diphtériques et tétaniques, virus poliomyélitiques de type 1-2-3 inactivés et antigènes coquelucheux
- ROR VAX : virus des oreillonsvirus des oreillons, de la rougeole, de la rubéole
- Rotarix : rotavirusrotavirus vivant
- Rouvax : virus de la rougeolevirus de la rougeole
- Rudivax : virus de la rubéole
- Stamaril : virus atténué de la fièvre jaune
- Tetagrip : virus inactivé de la grippe de type A et B, anatoxine tétanique
- Ticovac : virus encéphalite à tiques de souche Neudoerfl
- Twinrix : virus de l'hépatite A inactivé, antigène HBS recombinant adsorbé
- Tyavax : fraction antigénique de SalmonellaSalmonella typhi, virus de l'hépatite A inactivé
- Typherix : polyosides de Salmonella typhi
- Typhim Vi : polyosides de Salmonella typhi
- Vaccin méningococcique A et C
- Vaccin rabique Pasteur : virus rabique inactivé
- Varivax : virus de la varicelle
Attention : il n'y a pas de vaccin contre le paludismepaludisme, prenez vos précautions.