au sommaire


    On les appelle des poils, des soies, des vibrissesvibrisses, autrement encore, mais tous les animaux, ou presque, ont des poils. En revanche, la structure et la formation du poil animal ne sont pas forcément les mêmes que chez l'Homme, mais, quand la nature invente quelque chose « qui marche » elle s'en sert abondamment et pour tous usages.

    Les poils d'araignée. © ROverhate, Pixabay, DP
    Les poils d'araignée. © ROverhate, Pixabay, DP

    Vous en trouverez confirmation dans les « bricolages » de la nature mentionnés par des auteurs célèbres comme François JacobFrançois Jacob ou Stephen Jay GouldStephen Jay Gould, pour ne citer que deux auteurs !

    Les invertébrés

    Petit survolsurvol rapide en quelques exemples :

    • la paramécieparamécie : elle est pourvue de cilscils, mais ici, il n'est pas inutile de préciser que nous avons affaire à un unicellulaire et donc en aucun cas à un organe ou une cellule modifiée puisqu'il n'y en a qu'une en tout. Il s'agit d'une structure chimique particulière dont est pourvue la cellule, même si les fonctions de ces cils sont les mêmes que celles de poils : mobilité, capture, sensibilité, etc.
    Chez les invertébrés les poils sont, le plus souvent, constitués de composés apparentés à la chitine.
    Chez les invertébrés les poils sont, le plus souvent, constitués de composés apparentés à la chitine.
    • la chitinechitine est un hydrate de carbone complexe formé d'un arrangement linéaire d'unités de N-acétyl-glucosamine. La chitine est aussi caractéristique de la paroi cellulaire des champignonschampignons et de la cuticulecuticule externe des arthropodesarthropodes.

    L'exemple des soies des copépodes

    Elles peuvent être sensorielles ou non de différentes formes suivant les espècesespèces : en lancette, en pinceau, falciformes ou dentées. Elles peuvent aussi devenir des épines plus ou moins dures et de formes variées : en écusson, pointues, en rangées contiguës, composées d'une épine principale dentée, etc.

    Daphnia. © Wikipedia
    Daphnia. © Wikipedia

    Puis, tous les autres invertébrésinvertébrés plus ou moins poilus feront partie des anonymes en ce qui concerne ce paragraphe sur les poils animaux, tant il y a à dire, sauf les arthropodes : certaines araignées sont poilues à l'image des mygales.

    Certaines araignées sont poilues, ici une mygale.
    Certaines araignées sont poilues, ici une mygale.

    Tout le monde a vu un bourdon, bien poilu et bien dodu, la plupart des insectesinsectes ont des poils de toutes sortes et des poils agglomérésagglomérés pour former, par exemple, les écailles de papillons à fonction aérodynamique... Ils ont aussi des poils sur les pièces buccales, probablement à fonction sensitive, mais globalement on ne sait pas trop à quoi peuvent servir tous les poils d'un bourdon !

    Trompe de papillon.
    Trompe de papillon.

    Les vertébrés

    En ce qui concerne les oiseaux, les plumes sont des écailles transformées (rappelons que les oiseaux sont des reptilesreptiles « évolués » au sens strict du terme, mais sans jugement de valeur) par l'évolution, les poils aussi, donc on peut, à notre niveau, dire que les plumes sont une sorte de poil avienavien en kératinekératine chez les vertébrésvertébrés.

    Les mammifères

    Ce sont les animaux dont le signe distinctif est justement qu'ils sont recouverts de poils (par opposition, ici, avec les écailles et les plumes). Et les poils de mammifères sont des organes complexes avec glandesglandes, terminaisons nerveuses et corpusculescorpuscules tactiles.

    Ces poils sont faits de kératine : les kératines entrent dans la constitution des éléments cornés de la peau, du cheveu et des onglesongles chez tous les mammifèresmammifères. Ces protéinesprotéines fibreusesfibreuses et insolubles dans l'eau assurent l'imperméabilité et la protection vis-à-vis des agents extérieurs. On distingue la kératine molle, que l'on trouve dans l'épidermeépiderme, de la kératine dure, présente dans les poils et dans les ongles.

    Molécule de kératine.
    Molécule de kératine.

    La kératine est produite par les kératinocyteskératinocytes, cellules de l'épiderme. On observe dans les kératines une concentration élevée de cystéinecystéine, un acide aminéacide aminé soufré (14 à 16 % de la masse totale des acides aminés) et une faible teneur en hydroxyproline et lysinelysine. La forme hélicoïdale de la chaîne polypeptidique avec une séquence moyenne de 3,6 acides aminés par enroulement. La structure hélicoïdale de la molécule de kératine contribue notablement à sa solidité. La kératinisation est un processus continu depuis les cellules souchescellules souches, tout au long de la maturation cellulaire, de la profondeur vers la superficie.

    Les mammifères ont donc ce que l'on appelle un pelage (ou une fourrure, mais gardons ce terme pour le paragraphe suivant), c'est-à-dire un ensemble de poils de variétés différentes qui recouvre pratiquement tout le corps de l'animal. Je vous rappelle que, quoique en pense une partie de l'Amérique créationniste, nous sommes compris dans l'ensemble en question même si notre « pelage » ne mérite plus vraiment ce nom.

    Échidné.
    Échidné.

    Les mammifères les plus « primitifs », les monotrèmesmonotrèmes, oviparesovipares, ont un pelage parfaitement constitué, malgré l'apparence un peu particulière des échidnés, due à leurs nombreux piquants. L'ornithorynqueornithorynque a un bec de canard, un corps de loutre, une queue de castor, des grandes pattes avant palmées et un pelage à double épaisseur.

    La fourrure consiste habituellement en deux couches principales (auxquelles il faut ajouter les vibrisses) :

    • le duvet proche du corps, dense et court ;
    • le poil de garde ou jarre qui dépasse du duvet et qui donne la couleur.

    La fourrure a plusieurs fonctions :

    • la thermorégulation ;
    • le camouflage : couleur et dessins du pelage ;
    • les vibrisses pour l'équilibre et l'information sensorielle.

    On utilise les poils de nombreux animaux à beaucoup d'autres fins que la fourrure, comme :

    • faire des brosses en poil de sangliersanglier ou en soies de porc ;
    • faire des balais en crin de cheval ;
    • faire des pinceaux en poil de martre ;
    • la laine.

    L'exemple de l’ours blanc adapté à l'Arctique

    L'ours blanc s'est séparé des ours bruns à la fin du PléistocènePléistocène. La séparationséparation entre grizzlygrizzly et l'ours blanc ne remonte qu'à 150.000 ans. L'ours polaireours polaire s'est merveilleusement adapté au milieu marin et arctiquearctique. Il est devenu presque exclusivement carnivorecarnivore. Les mâles ont un poids moyen de 500 kg, les femelles que 250 kg, 90 % du régime alimentaire de l'ours est constitué de phoques. L'ours blanc est le seul ours à ne pas hiverner, à l'exception de la femelle qui va mettre bas.

    Les poils de l'ours blanc, un véritable camouflage adapté à l'Arctique.
    Les poils de l'ours blanc, un véritable camouflage adapté à l'Arctique.
    • L'ours blanc, adapté à l'Arctique, possède des pattes palmées jusqu'à la moitié des doigts. Cela lui permet de mieux nager. Ses doigts sont prolongés de griffes courbes de 5 à 7 centimètres. Ces griffes lui permettent d'attraper ses proies, de les sortir de l'eau et lui servent de crampons pour ne pas glisser. Ses énormes pattes lui servent de raquettes et de pagaies. 
    • Il possède un bon odoratodorat et sent une proie à 10 kilomètres.
    • Il a une bonne vue contrairement à ses cousins bruns ou noirs. 
    • Il a conservé sa peau noire pour mieux absorber l'énergie solaire.
    • Le sous-poil est très dense et court. Le poil de couverture est dru et raide de 12 à 15 centimètres et couvre tout le corps, sauf la truffe et les coussinets plantaires. Ces seconds poils sont creux et ont une double fonction : ils emprisonnent de l'airair, ce qui isole mieux, et, comme ils sont creux, ils permettent à la lumièrelumière d'aller jusqu'à la peau noire et de la chauffer. Il muemue entre mai et juillet. L'été, il a un pelage blanc jaunâtre. L'hiverhiver, son pelage est totalement blanc. Cette mue lui sert à se cacher de ses proies. 
    • En plus de son pelage, il possède une épaisse couche de graisse sous la peau qui augmente la protection thermique. Cette couche de graisse le protège tellement qu'il a toujours une attitude nonchalante, pour éviter l'hyperthermiehyperthermie ?

    L'exemple du dromadaire adapté aux déserts chauds

    L'ancêtre du dromadaire serait apparu en Amérique il y a 50 millions d'années. Ils donnèrent deux branches : le chameau de Bactrianechameau de Bactriane qui a deux bosses et de longs poils et qui vit dans les désertsdéserts froids d'Asie, et le dromadaire qui préfère l'ouest et le soleilsoleil. Le dromadaire (Camelus dromedariusCamelus dromedarius)), existait à l'état sauvage dans une région qui allait de la Mauritanie à l'Arabie. Il semble avoir été domestiqué il y a environ 4.000 ans. Bien plus tard, au VIIe siècle, il apparaît en Inde et en Mongolie et en Espagne. Le dromadaire est un grand mammifère mesurant jusqu'à deux mètres aux épaules, pesant jusqu'à 690 kilogrammeskilogrammes et qui vit jusqu'à 40 ou 50 ans.

    Beige, caramel, gris ou sable sont les couleurs du pelage du dromadaire. © John O'Neill, Wikipedia
    Beige, caramel, gris ou sable sont les couleurs du pelage du dromadaire. © John O'Neill, Wikipedia
    • Il a de très longues pattes, ceci lui permet d'avoir moins chaud, étant plus haut.
    • Sa bosse est emplie de graisse, de 9 à 14 kilogrammes. Quand la graisse est utilisée, deux litres d'eau sont produits pour un kilogramme de graisse consommée, ce qui freine la déshydratationdéshydratation.
    • Il adapte la température de son corps pour éviter la transpirationtranspiration (entre 34 et 41,7 °C).
    • Il peut supporter une déshydratation de 30 % (un taux de 15 % est en général mortel).
    • Cet herbivoreherbivore peut manger des herbes sèches et des plantes salées. Le sel lui permet de fixer l'eau (il lui faut 6 à 8 fois plus de sel qu'un autre animal).
    • La couleur de son pelage peut varier : beige, caramel, gris, sablesable, il a de longs poils sur le dosdos, le cou et la bosse. Son pelage très fin et très serré a la même fonction d'isolation thermiqueisolation thermique pour le chaud que pour le froid.
    • Ses gros yeuxyeux sont protégés du ventvent et du sable par une double rangée de cils et il ferme ses narinesnarines en cas de tempêtetempête de sable.

    Le cas des « minettes » tricolores

    Seules les femelles peuvent avoir ce pelage tricolore et c'est une particularité génétiquegénétique.

    • Un chat « écaille de tortuetortue » est un animal dont la robe contient à la fois du roux du noir et du blanc.
    • Si les couleurs, blanc, noir et roux, se présentent sous forme de taches, il sera appelé « tricolore ».
    Le pelage tricolore de cette chatte, une particularité génétique.
    Le pelage tricolore de cette chatte, une particularité génétique.
    • Les écailles et les tricolores sont des femelles, les couleurs et leur répartition résultant de l'inactivation du gènegène concerné sur un des chromosomeschromosomes X dans les cellules qui produisent du roux et des deux chromosomes X dans les cellules qui produisent du blanc.
    • Si un mâle naît de cette couleur, il sera certainement stérile.