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En France, l'espérance de vieespérance de vie à la naissance - c'est-à-dire le nombre d'années que peut espérer vivre une personne si les conditions de mortalité ne changent pas au cours de sa vie - de la population était estimée à 83 ans en 2019. Mais avec la crise du coronavirus, elle a diminué de 0,7 an, soit un peu plus de huit mois.
Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, a observé cette tendance dans la plupart des pays européens. Dans la grande majorité d'entre eux, l'espérance de vie a chuté de plusieurs mois et même de plus d'un an pour l'Espagne (1,6 an), la Bulgarie et la Pologne (1,4 an) ou encore l'Italie (1,2 an).
Ces estimations signifient que les enfants nés en 2020 vivront, en moyenne, huit mois de moins que ceux nés en 2019 en France si les conditions de mortalité dont celles dues à la Covid-19 perdurent jusqu'à la disparition de cette génération.
Estimation de la durée de vie à la naissance entre 2019 et 2020 selon Eurostat. © Eurostat
La pandémie de coronavirus a fait perdre 20,5 millions d'années de vie à l'humanité
Article de Céline DeluzarcheCéline Deluzarche, publié le 23 février 2021
Les morts prématurées dues à la Covid-19Covid-19 ont fait perdre 20,5 millions d'années de vie à l'humanité, selon une nouvelle étude parue dans le magazine Nature. Soit 16 années de vie perdues par patient décédé. Les chercheurs ont calculé la différence entre l'âge d'un individu au moment de sa mort et son espérance de vie normale pour plus de 1,23 million de victimes de la Covid dans 81 pays dans le monde. Les années de vie perdues concernent principalement la tranche d'âge 55-75 ans (44,9 %), où les individus ont en principe plus de temps à vivre. On retrouve ensuite les moins de 55 ans (30,2 %) et les plus de 75 ans (25 %), bien plus nombreuses à mourir de la Covid mais avec un reste d'espérance de vie moindre. On constate également que les hommes perdent 45 % d'années de vie en plus comparé aux femmes, parce qu'ils sont plus nombreux à être touchés et parce qu'ils meurent plus jeunes.
Les chercheurs ont également comparé la Covid-19 avec d'autres causes de mort prématurée. Ils ont ainsi constaté que le coronaviruscoronavirus ôte deux à neuf fois plus d'années de vie que la grippegrippe saisonnière, deux à huit fois plus que les accidentsaccidents de la route, et entre 25 % et 50 % de plus que les maladies cardiovasculaires. « Nos résultats montrent que si la majorité des décès de Covid-19 concernent les personnes âgées, le préjudice en vie perdue est plus important chez les plus jeunes », insistent les auteurs.
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