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La drôle de vie de Ruth Westheimer, 95 ans, ne la destinait certainement pas à endosser le poste qu'elle occupe depuis le 9 novembre, celui d'ambassadrice de la solitude. C'est elle qui a suggéré à la gouverneure de New York de créer ce titre honorifique afin d'endiguer l'épidémieépidémie qui frappe l'État américain. Et pour cause : dans un rapport publié en mai dernier, l'administrateur de la Santé publique, Vivek H. Murthy, appelait ainsi les citoyens à passer plus de temps les uns avec les autres.
De fait, plus d'un tiers souffrirait de solitude quand, d'après les auteurs du rapport, « le risque de mort prématurée causée par la déconnexion sociale est comparable à celui causé par le fait de fumer 15 cigarettes par jour ». La tâche qui incombe à Ruth Westheimer peut donc sembler lourde à porter pour une dame quasi centenaire... mais ce serait bien mal la connaître !
La vie rocambolesque de Ruth Westheimer
Fille d'un couple juif allemand assassiné pendant l’Holocauste, elle rejoint un temps l'armée secrète du futur État israélien où elle reçoit une formation d'éclaireuse et de tireuse d'élite avant de s'installer en France en 1950 pour y étudier la psychologie. Elle émigre ensuite aux États-Unis, où elle obtient un doctorat en éducation, et deviendra finalement... la sexologue la plus célèbre du pays ! Sexologue qui affirmera des années plus tard, en 2019, recevoir davantage de messages des jeunes sur la solitude que sur la sexualité. Ne reste plus qu'à espérer que les Américains (re)trouveront dans son travail de sensibilisation de bonnes raisons de s'ouvrir aux autres.
