au sommaire
Surtout, ne tentez pas de rivaliser avec Ayumu. Le champion, c'est lui.
Pourquoi, durant quelques mois ou plusieurs années, la science avance-t-elle plus vite dans certaines directions que dans d'autres ? Il doit bien exister un facteur aléatoire, ou d'entraînement, une découverte en entraînant d'autres. Ce fut peut-être le cas en 2007 pour les études sur les performances cognitives des animaux, singes et corvidés, avec à la clé des résultats stupéfiants.
Parfois, sans doute, la science progresse-t-elle poussée par une volonté collective. Les préoccupations sur l'environnement et sa dégradation ont sûrement motivé les multiples recherches sur la biodiversitébiodiversité et les études d'écosystèmesécosystèmes. L'écologieécologie politique stimule l'écologie scientifique... Et quand on cherche, on trouve. La preuve avec ces belles moissons de résultats.
29 janvier : Des bactéries venues de Mars, c'est possible !
On ne sait pas si l'événement s'est produit. Mais on ne pourra plus dire qu'il est impossible. Des bactéries ont été soumises à des conditions extrêmes, similaires à celles d'un tel voyage. Manifestement, elles peuvent survivre au choc d'un astéroïdeastéroïde qui arracherait de la matièrematière à la planète Mars (ce qui se produit de temps à autre) ainsi qu'à la rentrée dans l'atmosphèreatmosphère terrestre.
5 mars : Un écosystème inconnu mis au jour sous la glace
En se brisant, un pan de banquisebanquise antarctiqueantarctique a découvert un écosystème entier, étonnamment varié et riche d'espècesespèces inconnues. Même si l'on croit bien connaître la planète, ce genre de trouvaille n'est pas si rare. Au nord-ouest des Etats-Unis, à 2.000 mètres de profondeur, dans l'écosystème vivant autour d'une source hydrothermalesource hydrothermale bien connue, des chercheurs ont appliqué une technique inédite pour analyser l'ADN. Bilan : quarante mille espèces nouvelles de micro-organismes. La vie terrestre reste encore à découvrir...
29 mars : On a trouvé la boussole du pigeon
Elle est cachée dans son bec, sous la forme d'un ensemble de cellules sensibles au champ magnétiquechamp magnétique. L'organe lui indique même l'angle dans le plan vertical : mieux qu'une boussole !
20 avril : Le tyrannosaure avait la chair de poule
Un Gigantoraptor, arborant des plumes bien avant les oiseaux.
On sait depuis longtemps que les oiseaux descendent d'une lignée de dinosauresdinosaures. Mais leur parenté est plus forte que ce que l'on pensait : un peu de collagène (une protéine), retrouvé dans les restes d'un TyrannosaurusTyrannosaurus rex s'est révélé identique à celui des oiseaux. En 2007, plusieurs résultats importants sont venus améliorer notre connaissance de la grande famille des dinosaures, et tous les rapprochent un peu plus de leurs descendants. Certains respiraient comme des oiseaux, le Gigantoraptor courait comme eux et le Velociraptor avait des plumes.
8 juin : Des cellules souches embryonnaires obtenues au départ de banales cellules de peau
Extraordinaire exercice de déprogrammation-reprogrammation génétique : des cellules de la peau sont dédifférenciées, c'est-à-dire transformées en cellules souchescellules souches, semblables à celles d'un embryonembryon et capables, ensuite, de devenir n'importe quel type cellulaire. De telles cellules souches pourraient servir, en chirurgiechirurgie, à coloniser une région détruite par une lésion, en reconstituant le tissu disparu. Jusque-là, on ne savait obtenir des cellules souches qu'à partir d'un embryon.
5 juillet : Le génie de l'orang-outan
Ajouter de l'eau dans un tube en verre pour approcher de l'orifice des noixnoix appétissantes, qui flottent : il n'a fallu que quelques minutes à des orangs-outans pour trouver la solution, à la grande surprise des chercheurs. Cette année 2007 a, curieusement, fourni une longue série de découvertes étonnantes sur les performances intellectuelles de nos cousins. On sait désormais que les macaques savent compter. Quant aux chimpanzéschimpanzés, leur mémoire immédiate, d'une extraordinaire puissance, laisse pantois, surtout quand on la compare aux piètres performances d'humains effectuant la même expérience. Devant ces beaux résultats, il n'est que plus juste de rendre hommage à Washoe, la guenon qui parlait le langage des signes, morte cette année.
Loin du labo, dans la nature, les spécialistes du comportement ont définitivement démontré que ces primates disposent d'une forme de culture. Mais il faudra faire vite pour en apprendre davantage sur eux car leur temps est sans doute compté...
Washoe, la guenon qui vécut parmi les humains.
14 août : Le corail disparaît plus rapidement que la forêt amazonienne !
Comment étudier les populations du passé ? Simple : en regardant dans la littérature scientifique les observations anciennes. En remontant jusqu'en 1968, John Bruno et Elizabeth Selig ont compilé les données de plus de 6.000 études portant sur 2.600 récifs coralliensrécifs coralliens de l'Indo-Pacifique.
La Grande Barrière de Corail au large de l’Australie, vue depuis la Station Spatiale Internationale. Crédit Nasa
Conclusion : la couverture se réduit de 1 % par an, soit davantage que la forêt amazonienne, elle-même bien menacée. Ces résultats corroborent une autre étude, montrant que l'augmentation de gaz carboniquegaz carbonique dans l'atmosphère défavorise la croissance corallienne et pourrait même avoir raison de tous les massifs à la fin du siècle.
28 août : L'Islande met un terme à la chasse à la baleine
La bonne nouvelle de l'été...
16 septembre : Bernard Vaissière : « oui, les abeilles pourraient disparaître »
Dans de nombreuses régions du monde, les insectesinsectes pollinisateurs voient leurs populations diminuer, pour des raisons mal connues et parfois de façon étrange. Bernard Vaissière, chercheur à l'Inra, détaille le phénomène et déplore le manque de moyens mis en œuvre pour comprendre et enrayer ce phénomène grave pour l'agricultureagriculture mondiale.
Mais il n'y a pas que les abeilles : « Un mammifèremammifère sur quatre, un oiseauoiseau sur huit, un tiers de tous les amphibiensamphibiens et 70 % de toutes les plantes évaluées sont en péril » détaille l'UICNUICN (Union mondiale pour la nature) dans sa liste rouge annuelleannuelle.
7 octobre : Des corneilles filmées en train d'utiliser des outils
En B, un pic à larves, imaginé, réalisé et utilisé par une corneille de Nouvelle-Calédonie.
On est facilement surpris par la fabrication d'outils par les chimpanzés, une activité qui n'a été découverte que dans les années 1960 par la Britannique Jane GoodallJane Goodall. Mais on l'est encore plus en voyant l'étonnante variété d'outils utilisés -- et fabriqués -- par des corvidés.
29 octobre : Mutagénèse dirigée : un Nobel pour des souris mutantes
Le prix Nobel de médecine 2007 récompense de longues recherches menées par Mario Capecchi et Oliver Smithies (Etats-Unis) et Martin EvansMartin Evans (Royaume-Uni), pour leur travail sur la mutagénèse. Grâce à eux, on sait provoquer des mutations à des endroits du génomegénome précisément choisis, rendant possibles de nombreuses expérimentations aux applicationsapplications innombrables.
9 novembre : L'espoir d'une nouvelle arme anti-sida
A l'Université de Montpellier, une équipe a testé une moléculemolécule, l'IDC-16, empêchant le virusvirus de se multiplier dans la cellule qu'il vient d'infecter. Pour l'instant, tous les essais réalisés se révèlent encourageants.
14 novembre : Clonage : une première chez les primates
Des embryons de macaques ont pu être obtenus par clonageclonage, ce qui n'avait jamais été fait chez les primatesprimates (un groupe dont l'homme fait partie). Le but n'était pas de produire des clonesclones mais des lignées de cellules souches, une technique dont on espère qu'elle pourra être utile en médecine humaine. L'espoir est réel puisque, en janvier 2008, la même expérience a pu être réalisée chez l'homme, mais sans production de cellules souches.
11 décembre : Huile de palme : « On marche sur la tête ! »
Menacé par notre goût pour les barres chocolatées...
Syvlain Angerand, ingénieur forestier et membre des Amis de la Terre, dénonce l'aberrationaberration écologique consistant à dévaster des forêts tropicalesforêts tropicales, notamment en Indonésie, pour planter des palmiers à huile. La production de ces arbresarbres est destinée essentiellement à l'industrie agro-alimentaire qui s'en sert dans de nombreuses préparations, comme les viennoiseries ou les barres chocolatées. Pour ces petits luxes gustatifsgustatifs, des écosystèmes entiers sont dévastés, et des espèces disparaissent, comme les emblématiques orangs-outans.
15 décembre : Accord minimum à Bali
Réunis à Bali pour définir « l'après Kyoto », les ministres de l'environnement de quelque 190 pays se sont mis d'accord sur un certain nombre de points pour réduire les émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre. Les actions sont jugées timorées par les défenseurs de l'environnement mais les avancées sont réelles et les Etats-Unis ont enfin adhéré au mouvementmouvement général...
(Les crédits des images figurent dans les articles cités.)