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Artemisia annua
La conférence, convoquée par l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS), réunit les cultivateurs d'Artemisia annua - la plante contenant l'artémisinine, la matièrematière première nécessaire à la fabrication des ACT - et des représentants d'organisations internationales et non gouvernementales, du secteur public et des entreprises qui fournissent ces médicaments aux malades, ainsi que des responsables des ministères de la santé et de l'agricultureagriculture de la Tanzanie, du Kenya et de l'Ouganda et du ministère tanzanien du commerce.
C'est la première fois que se réuniront des acteurs associés aux diverses étapes de la chaîne de production des ACT - de la plantation des semences à la transformation de l'artémisinine en vue de la fabrication des produits finis.
Depuis 2001, 51 pays dont 34 en Afrique, ont suivi la recommandation de l'OMS concernant l'adoption des ACT comme traitement de première intention contre le paludisme. Pas moins de 18 pays les ont adoptés au cours de la seule année 2004. La forte augmentation de la demande qui a suivi - on est passé de 2 millions de traitements complets en 2003 à 30 millions en 2004, et l'on en prévoit 70 millions en 2005 - a conduit à une pénurie d'artémisinine et d'ACT comme l'a annoncé l'OMS en novembre 2004. Les participants à la réunion chercheront à élaborer des stratégies pour éviter toute nouvelle pénurie.
Une stratégie clé consiste à étendre la production d'Artemisia annua et les regards se sont portés sur l'Afrique orientale où les conditions sont favorables à sa culture. Comme l'a souligné le Dr Jack Chow, Sous-Directeur général de l'OMS chargé du VIH/SIDA, de la tuberculose et du paludisme, « l'augmentation de la production de cette plante constitue aussi une excellente occasion pour l'Afrique du point de vue du développement économique. Nous assistons déjà aux premiers résultats encourageants ici en Tanzanie où la culture à grande échelle d'Artemisia annua a commencé en 2004. Les cultivateurs africains et leurs partenaires de l'industrie et de la recherche et développement joueront un rôle critique pour assurer une offre suffisante d'ACT et contribuer en fin de compte à réduire la charge de paludisme ».
Les participants à la réunion feront le point de l'approvisionnement en ACT et de la demande prévue à la lumièrelumière des expériences de ces deux dernières années ; ils préciseront les questions techniques que devront résoudre les chercheurs et définiront les appuis financiers, commerciaux et techniques qu'exige la production d'Artemisia annua, d'artémisinine et d'ACT approuvées par l'OMS. Ils examineront également des stratégies visant à créer un marché durable de façon à réduire le prix de ces médicaments indispensables.
Les ACT sont au moins dix fois plus coûteux que la chloroquinechloroquine et d'autres antipaludiques courants qui ont perdu leur efficacité dans bien des régions en raison de la résistancerésistance du parasiteparasite. Vingt cinq pays africains ont reçu une aide financière pour l'achat d'ACT du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, ce qui leur permet actuellement de se procurer ces médicaments destinés aux établissements de santé publique.
Ainsi que l'a fait observer le Dr Fatoumata Nafo-Traoré, Directeur du Département Faire reculer le paludisme de l'OMS, « la réunion intervient à un moment crucial. Jusqu'ici 25 pays dont 12 en Afrique ont commencé à acheter ces médicaments. Nous voulons encourager les autres à commencer à passer des commandes rapidement en sachant que les stocks sont suffisants ».
On prévoit que les commandes des pays atteindront au moins 130 millions de traitements ACT en 2006 et qu'il sera possible de faire face à la demande. Comme l'a ajouté le Dr Nafo-Traoré, « une des tâches importantes que devra aborder la réunion consistera à établir des plans pour 2007 et au-delà ».