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Rungwecebus kipunji dans les forêts de Tanzanie
(Crédits : Tim Davenport/The Field Museum)
Un singe d'un nouveau genre…
L'année dernière, la Wildlife Conservation Society (WCS) dévoilait des clichés d'un singe africain encore jamais observé jusque là, le kipunji. Ces photographiesphotographies avaient été prises sur le mont Rungwe, en Tanzanie. On avait alors décidé de placer cette nouvelle espèceespèce dans le genre des LophocebusLophocebus - genre créé par Theodore Sherman Palmer en 1903 - aux côtés du Mangabey à joues blanches (Lophocebus albigena).
Plus tard, les scientifiques ont enfin eu l'occasion d'étudier directement le singe, par le biais d'un spécimen pris au piège et tué par un fermier. Les analyses anatomiques et ADN du kipunji ont alors révélé qu'il était si unique qu'il méritait d'avoir son propre genre : RungwecebusRungwecebus, en référence au mont Rungwe. Un nouveau genre de primatesprimates ? Un événement qu'on n'avait pas connu depuis 83 ans !
« Les singes sont les mammifèresmammifères les plus étudiés, et la découverte d'un nouveau genre nous rappelle que nous avons encore beaucoup à apprendre de notre planète. » a fait remarquer Link Olson, conservateur du musée rattaché à l'université de l'Alaska.
Crâne du singe Rungwecebus kipunji
(Crédits : John Weinstein/The Field Museum )
... Mais déjà menacé ?
Le kipunji présente un dense pelage gris-brun, dont l'épaisseur est bien adaptée aux hautes altitudes où il vit - plus de deux mille mètres, et une poitrine et une queue couleurcouleur crème. Il arbore au-dessus de sa tête une impressionnante « couronne ». Vous pouvez entendre son cri en cliquant sur ce lien ci-après : cri du Rungwecebus kipunji . Le kipunji mesure moins d'un mètre, est omnivore et se nourrit à la fois de feuilles, de fleurs, de lichen, de moussemousse, d'écorces et d'invertébrésinvertébrés. Les principaux prédateurs de ces singes vivant en groupes d'une trentaine de membres sont les aigles, vraisemblablement les léopardsléopards et... les hommes.
Tout juste découvert, le kipunji pourrait d'ores et déjà voir son nom figurer sur la liste des animaux menacés. En effet, il ne resterait à l'heure actuelle plus que 500 spécimens de kipunji en liberté. « La communauté scientifique a dû attendre 80 ans avant de vivre pareil événement ; il convient de protéger ce singe au plus vite !» a déclaré Tim Davenport, du WCS.
La Wildife Conservation Society a récemment ouvert un site consacré au kipunji. Elle espère ainsi sensibiliser le public et protéger ce singe d'un nouveau genre.