L'équipe australienne à l'origine de l'essor du concept d'index glycémique (IG) a publié une mise à jour des valeurs concernant les IG des aliments. Une entreprise salutaire étant donné qu'aucune révision n'avait été effectuée depuis 2008 tandis que plus de 5.000 publications concernant l'IG ont vu le jour ces 12 dernières années.
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L'index glycémique (IG) fait partie de ces concepts encore mal connus du grand public, parfois même des cliniciens en nutrition. D'un côté, subsiste encore l'idée reçue de la distinction entre sucres lents et sucres rapides par rapport à leur goût, tandis que de l'autre côté, on les distingue parfois par rapport à leur structure chimique. Si ces deux paramètres de distinction font office de bonnes heuristiquesheuristiques, ils ne correspondent pas à la réalité empirique. En effet, des aliments au goût non sucré pourraient être qualifiés de « sucre rapide », de même que des aliments contenant de l'amidon (une moléculemolécule composée de longue chaîne de glucose). Pourtant, ce concept est essentiel à comprendre, notamment pour les patients souffrant de diabète. En effet, l'index glycémique traduit le potentiel d'un aliment isolé à faire s'élever notre glycémie.
Ce qui a changé
Cet article se démarque des précédents par la quantité de données beaucoup plus importantes à la disposition des chercheurs pour construire ces tables internationales de valeurs d'IG. Le concept a progressivement gagné l'intérêt de la communauté scientifique et de plus en plus de mesures standardisées ont été réalisées, ce qui permet d'obtenir des fourchettes de valeur d'IG et non plus des valeurs uniques, comme c'était le cas pour les éditions précédentes. On peut également constater que de nouveaux paramètres comme le lieu de production ont été pris en compte et que l'IG des aliments peut parfois changer en conséquence étant donné l'hétérogénéité des modes de production entre les cultures et les pays.
Rappelons qu'en dehors de la composition nutritionnelle de l'aliment, tout ce qui affecte son intégritéintégrité (température, découpage, mixage, etc.) ou dans un langage plus scientifique, sa matrice alimentaire, va impacter son IG. Des nouveaux aliments ont fait leur entrée dans la table comme le lait maternel, l'orgeorge perlé de Chine, les fruits asiatiques tels que le litchilitchi, le fruit du dragon et le pomelopomelo, de nouvelles variétés de dattes et nombre de produits sans gluten.
Un outil plus fiable pour chercheurs et cliniciens
Une critique qui a longtemps frappé l'IG était celle-ci : les valeurs qu'ils proposent ne sont utilisables ni pour la recherche ni pour la clinique. Cela n'est plus vrai désormais grâce aux nombres toujours plus importants de publications qui associent l'IG à un nombre considérable de variables et à la précision accrue de ces nouvelles tables de données. Bien évidemment, il faut garder à l'esprit que l'IG n'est qu'un indicateur parmi d'autres. S'il peut permettre de discriminer des aliments isolés, il n'est que peu utile pour départager des régimes alimentaires ou des repas.
Un autre concept connexeconnexe, qui est présent dans les tables internationales, est celui de charge glycémique, il permet de mieux se représenter l'effet d'un repas sur la glycémie. Néanmoins, la glycémie n'est, elle aussi, qu'un paramètre parmi tant d'autres, même si elle est considérée comme une variable d'intérêt majeur, tant par les épidémiologistes que par les cliniciens.