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(crédit : NASA)
Le rapport 2005 sur la lutte antituberculeuse dans le monde précise que la prévalence mondiale de la tuberculose a reculé de plus de 20% depuis 1990 et que les taux d'incidence sont en baisse ou restent stables dans cinq des six régions du monde. La situation de l'Afrique contrastecontraste singulièrement avec ce tableau encourageant, puisque les taux d'incidence de la tuberculose ont triplé depuis 1990 dans les pays où la prévalence du VIH est élevée et continuent de progresser dans l'ensemble du continent à un rythme annuel de 3 à 4%.
L'Ouganda lui-même, qui représente le modèle africain dans la lutte contre le VIH, enregistre un taux de guérison des patients tuberculeux inférieur à celui d'il y a quatre ans. Plus de la moitié de l'ensemble des personnes atteintes de tuberculose en Ouganda n'ont toujours pas accès aux services DOTS1 qui pourraient leur sauver la vie.
"Les informations contenues dans ce rapport permettent réellement d'espérer que l'on parviendra à vaincre la tuberculose mais elles sont tout de même inquiétantes" a déclaré le Directeur général de l'OMSOMS, le Dr LEE Jong-wook. "Pour citer Nelson Mandela, nous ne pourrons pas vaincre le SIDASIDA si nous ne nous attaquons pas aussi à la tuberculose et il est grand temps de passer de la parole aux actes en Afrique et de lutter conjointement contre les deux épidémiesépidémies".
De sérieux progrès ont été enregistrés en Chine et en Inde, qui supportent à elles seules un tiers de la charge mondiale de tuberculose. Toutes deux ont intensifié la lutte contre la tuberculose en accélérant l'extension de la thérapiethérapie DOTS. Ainsi, le nombre de malades soignés par la thérapie DOTS dans le monde a augmenté de 8% en 2003 par rapport à l'année précédente. Une progression analogue a été enregistrée dans d'autres pays tels que l'Indonésie et les Philippines. Si l'engagement et les ressources investies se maintiennent au même niveau, l'objectif du Millénaire pour le développement concernant la réduction de l'incidence de la tuberculose d'ici 2015 sera bientôt atteint dans quatre régions : les Amériques, la Méditerranée orientale, l'Asie du Sud-Est et le Pacifique occidental. Les deux exceptions sont l'Afrique, qui est confrontée à la double épidémie de tuberculose et de VIH, et l'Europe, qui connaît des taux élevés de tuberculose polypharmacorésistante et où la stratégie DOTS progresse lentement dans les pays de l'ex-Union soviétique.
"C'est grâce au dévouement des prestataires de soins de première ligne que l'on peut atteindre les plus vulnérables" a déclaré le Dr. Mario Raviglione, Directeur du département OMS Halte à la tuberculose. "Mais cela n'est pas encore suffisant: il faut trouver dans toutes les régions de nouveaux partenaires, tant dans le secteur public que dans le secteur privé de la santé, afin d'atteindre plus de la moitié des patients qui n'ont pas encore accès aux traitements DOTS."
Depuis 1995, plus de 17 millions de tuberculeux ont bénéficié d'un traitement efficace grâce à la stratégie DOTS. Mais il est possible d'améliorer encore les résultats dans les pays et dans le domaine de la recherche consacrée aux outils diagnostiques, aux médicaments et aux vaccinsvaccins pour combler le déficit annuel de financement de US$ 1 milliard.
L'urgence de vaincre la tuberculose a été soulignée par la Commission pour l'Afrique dirigée par le Royaume-Uni, qui a associé l'amélioration de la lutte antituberculeuse au renforcement des systèmes de santé et réclamé un financement complet de la stratégie de l'OMS "deux maladies un patient" préconisant l'amélioration des interventions contre la tuberculose et le VIH.
"C'est avec une grande fierté que nous constatons que nous sommes sur le point d'atteindre l'objectif qui consiste à réduire de moitié le nombre de cas de tuberculose d'ici 2015" a déclaré le secrétaire d'Etat du Royaume uni pour le développement international, Hilary Benn. Le secrétariat d'Etat du développement international soutient vigoureusement les programmes de lutte antituberculeuse dans certains des pays qui ont réalisé les progrès les plus rapides. Cependant, comme indiqué dans le rapport de l'OMS sur la lutte antituberculeuse dans le monde et dans le rapport de la Commission pour l'Afrique, l'association destructrice entre la tuberculose et le SIDA en Afrique entraîne une augmentation du nombre de cas. "J'appelle la communauté internationale à intensifier les efforts pour combattre ces deux maladies simultanément."