Cela s’appelle l’immunité de groupe. Alors que le vaccin contre le papillomavirus humain a montré son efficacité, il protégerait également la moitié des femmes qui n’ont reçu aucune injection. Les vaccins marquent des points contre le cancer du col de l’utérus.

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    La vaccination contre le papillomavirus humain est conseillée aux jeunes filles avant leur premier rapport sexuel. Il s'agit d'un vaccin qui protège, en même temps, contre le cancer du col de l'utérus. © Judy Smith, CDC, DP

    La vaccination contre le papillomavirus humain est conseillée aux jeunes filles avant leur premier rapport sexuel. Il s'agit d'un vaccin qui protège, en même temps, contre le cancer du col de l'utérus. © Judy Smith, CDC, DP

    Bonne nouvelle ! Selon un travail américain, la vaccination contre le papillomavirus humain (VPHVPH) permettrait non seulement de prévenir l'infection responsable de 80 % des cancers du col de l’utérus, mais aussi de réduire la circulation du virus. Il offrirait donc une protection, à la fois aux femmes vaccinées, mais également à celles qui ne l'ont pas été. Par ailleurs, d'autres études soulignent un recul de l'incidence des verruesverrues génitales parmi les populations vaccinées.

    Jessica Kahn et son équipe de l'University Hospital de Cincinnati, dans l'Ohio, ont comparé la fréquence des infections au VPH entre deux groupes de femmes. Le premier était constitué de 368 jeunes femmes non vaccinées, âgées de 13 à 16 ans. Toutes avaient déjà une activité sexuelle. Le second groupe rassemblait 409 adolescentes aux caractéristiques similaires, mais dont un peu plus de la moitié avait reçu une dose de vaccin. Or, le protocoleprotocole vaccinal pour être complet doit comporter 3 injections de vaccin.

    Résultat, le taux d'infection a diminué de 69 % parmi les jeunes filles vaccinées, alors même qu'elles ne l'étaient pas complètement. Plus intéressant, il a également reculé de 49 % chez celles qui n'étaient pas vaccinées. C'est ce que les spécialistes appellent une immunité de groupe. Un phénomène que l'on observe également pour la vaccination contre la grippe ou encore la rougeole, à partir d'une certaine couverture vaccinale.

    Le papillomavirus humain contaminerait, selon les estimations, entre 10 et 30 % des personnes. Il est le principal responsable des cancers du col de l'utérus. © NIH, Wikipédia, DP

    Le papillomavirus humain contaminerait, selon les estimations, entre 10 et 30 % des personnes. Il est le principal responsable des cancers du col de l'utérus. © NIH, Wikipédia, DP

    Un recul prochain du cancer du col de l’utérus ?

    Par ailleurs, plusieurs études ont été présentées dans le cadre du congrès de l'European Research Organisation on Genital Infection and Neoplasia (Eurogin)), qui s'est tenu à Prague du 8 au 11 juillet. Une équipe de l'Institut allemand d'épidémiologie et de recherche préventive (Bips) a montré que l'incidence des verrues génitales avait diminué de 23 % parmi les jeunes allemandes vaccinées contre le VPH. Selon un autre travail réalisé en Belgique, les populations non vaccinées présentent un risque de verrues génitales 8 fois plus élevé que celui des femmes vaccinées.

    Rappelons que deux vaccins (Gardasil et Cervarix) permettent de prévenir la survenue d'un cancercancer du col de l’utérus. Celui-ci, en effet, est d'origine infectieuse dans plus de 80 % des cas. La vaccination, toutefois, ne doit pas dispenser du frottisfrottis cervical : la contaminationcontamination virale peut survenir dès la petite enfance, avant même l'âge où la vaccination est recommandée. On estime entre 720.000 et 790.000 le nombre annuel de nouveaux cas de verrues génitales en Europe chaque année. Et 90 % d'entre elles sont dues à deux souches de VPH.