L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié mercredi l'épidémie du Covid-19, qui a contaminé plus de 110.000 personnes dans le monde depuis fin décembre, de « pandémie », mais a assuré que le coronavirus pouvait « être maîtrisé ».
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La pandémie a été annoncée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS, lors d'une conférence de presse à Genève. « Nous avons donc estimé que le Covid-19 peut être qualifié de pandémie », a-t-il dit. « Nous n'avons jamais vu une pandémie déclenchée par un coronavirus ». Au cours des deux dernières semaines, le nombre de cas en dehors de la Chine a été multiplié par 13 et le nombre de pays touchés a triplé, selon l'OMS.
« Décrire la situation comme une pandémie ne change pas l'évaluation de la menace posée par ce coronavirus. Cela ne change pas ce que fait l'OMS, et cela ne change pas ce que les pays devraient faire », a-t-il affirmé.
Le patron de l'OMS a estimé que dans « les jours et les semaines à venir », le nombre de cas, de décès et de pays touchés allaient augmenter. Mais il a appelé, une fois de plus, les pays à agir pour « contenir » l'épidémie, qui a fait plus de 4.000 morts dans le monde.
“Plusieurs pays ont démontré que le virus peut être supprimé ou maîtrisé”
« Nous devons être plus agressifs », a insisté Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Plusieurs pays ont démontré que le virus peut être supprimé ou maîtrisé ». Comme ces derniers jours, l'OMS a continué d'appeler la communauté internationale à « endiguer » l'épidémie, plutôt que de simplement en « atténuer » l'impact.
L’Italie et l’Iran en première ligne face à l’épidémie de Covid-19
Apparu en décembre en Chine, le coronavirus affecte tous les continents, sauf l'AntarctiqueAntarctique, et perturbe la vie quotidienne et économique dans un nombre croissant de pays.
« L'Iran et l'Italie sont en première ligne, ils souffrent », a souligné le directeur exécutif du Programme pour les urgences de l'OMS, Michael Ryan, assurant que d'autres pays allaient connaître la même situation. « En ce moment en Iran, il y a une pénurie d'appareils d'assistance respiratoire, d'oxygène », a-t-il détaillé.
Le directeur général de l'OMS a assuré pour sa part que « l'Iran fait de son mieux ». « Ils ont besoin de beaucoup d'équipements. Nous essayons de mobiliser davantage de soutien pour l'Iran », a-t-il insisté.
L’OMS appelle la communauté internationale à mieux communiquer et s’organiser pour lutter contre l’épidémie
Les responsables de l'OMS n'ont en revanche pas souhaité établir la liste des pays qui n'agissaient pas assez face à l'épidémie, M. Ryan faisant valoir que l'agence spécialisée des Nations unies « ne critiquait pas les États membres en public ». Il a blâmé les pays qui imposaient beaucoup trop de conditions, telles qu'être très âgé ou revenir de Chine, pour tester les personnes.
Il a également appelé la communauté internationale à renforcer son système de surveillance, à mieux protéger les centres hospitaliers et à ne pas cesser de détecter les cas et de suivre les contacts des personnes malades afin de stopper la chaîne de transmission du coronavirus. Enfin, l'expert de l'OMS estime que « d'autres pays ne communiquent pas bien avec leur population », quand d'autres peinent à s'organiser et coordonner leur action.
Covid-19 : l'OMS évoque un risque de « pandémie ». Les marchés financiers sont fébriles
Article publié le 25 février 2020 par Futura avec l'AFP-Relaxnews
Ce n'était peut-être encore que « la partie immergée de l'iceberg » avait prévenu l'OMS, début février. L'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé évoque désormais un risque de « pandémie », constatant l'accélération de la contaminationcontamination par le Sars-CoV-2Sars-CoV-2 dans le monde. Plus d'une trentaine de pays sont touchés et le coronavirus inquiète aussi les marchés financiers.
L'épidémie de pneumonie virale s'est accélérée lundi à travers le globe, l'OMS évoquant un risque de « pandémie », sur fond de dégringolade des marchés financiers inquiets pour l'économie mondiale. « Nous devons nous concentrer sur l'endiguement [de l'épidémie de nouveau coronavirus, ndlr], tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie », a déclaré le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS a notamment jugé « très préoccupante (...) l'augmentation soudaine » de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. Elle a cependant observé un déclin en Chine, pays d'origine de la maladie, depuis début février. En Europe, l'Italie, qui compte désormais sept morts, est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d'une dizaine de villes du Nord.
L'épidémie de Covid-19 touche plus d'une trentaine de pays
Deux mois après l'apparition du nouveau coronavirus, cinq pays ont annoncé des premiers cas de contamination : Afghanistan, Bahrein, Koweit, Irak et Oman qui suspend ses vols avec l'Iran. La Corée du Sud et l'Iran se retrouvent en première ligne, avec respectivement le plus grand nombre de cas de contamination et de décès en dehors de la Chine. Hong Kong a décidé d'interdire à partir de mardi les arrivées de non résidents en provenance de Corée du Sud et appelé les résidents hongkongais à s'abstenir de tout voyage non nécessaire.
Moins d'une semaine après la détection du nouveau coronavirus, Téhéran a, pour sa part, annoncé quatre nouveaux décès, portant à 12 le nombre de victimes de l'épidémie en République islamique, où une mission de l'OMS est attendue. Avec 64 personnes contaminées en Iran, ce taux de mortalité d'un sur cinq semble beaucoup plus élevé que celui constaté jusqu'à présent en Chine (aux alentours de 3 %).
Un député de Qom, ville où ont été annoncés les premiers cas de coronavirus, a accusé le gouvernement de « ne pas dire la vérité » sur l'ampleur de l'épidémie. Selon une agence de presse iranienne, le député aurait évoqué le chiffre de 50 morts pour la seule ville de Qom, un bilan catégoriquement démenti par un vice-ministre de la Santé. Inquiets de la contagion en Iran, l'Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l'Irak et l'Afghanistan ont fermé leurs frontières ou restreint les échanges avec ce pays. Au moins 200 personnes ont été mises en quarantaine au Pakistan, à la frontière iranienne.
Au total, plus d'une trentaine de pays sont désormais touchés, avec un bilan qui dépasse largement les 30 morts hors de Chine. À elle seule, avec un record quotidien de 231 nouveaux cas de contamination en l'espace de 24 heures, la Corée du Sud dénombre désormais plus de 800 patients contaminés, dont sept mortellement, soit plus que le Japon où le paquebot Diamond Princess constituait jusqu'à présent le premier foyer de contamination hors de Chine. La Mongolie, qui a déjà fermé sa frontière avec la Chine mais a jusqu'à présent échappé au virus, a annoncé la suspension des liaisons aériennes avec la Corée du Sud.
Inquiétudes pour la Corée du Nord, coincée entre la Chine et la Corée du Sud
Entre Chine et Corée du Sud, la Corée du Nord n'a fait état, pour l'heure, d'aucune contamination, mais l'inquiétude monte à l'égard de ce pays au système de santé fragile. La Croix-Rouge a annoncé lundi avoir obtenu une exemption des sanctions de l'ONU pour y acheminer du matériel médical face à une éventuelle arrivée de l'épidémie.
En Chine même, où le coronavirus est apparu en décembre dans la métropole de Wuhan, l'épidémie a fait encore 150 morts selon le dernier bilan quotidien annoncé lundi matin. Alors que les autorités se montraient ces derniers jours plus optimistes quant à l'évolution de la maladie, ce chiffre constitue une nette remontée par rapport au nombre de décès annoncé la veille (97). Au total, près de 2.600 personnes ont succombé en Chine, sur 77.000 cas de contamination. Le nombre de nouveaux cas de contamination a en revanche reflué à 409 contre 648 annoncés dimanche.
L'OMS a jugé que la situation dans ce pays était globalement en voie d'amélioration. Selon l'agence spécialisée de l'ONU, l'épidémie en Chine a connu un pic, puis un plateau entre le 23 janvier et le 2 février. « Depuis lors, elle n'a cessé de décliner », a assuré son directeur général. Les études menées en Chine ont également permis de montrer « qu'il n'y a pas eu de changement significatif dans l'ADNADN du coronavirus », a-t-il ajouté.
L'OMS se rend à Wuhan
Pour la première fois depuis la découverte du virus, une équipe d'experts de l'OMS s'est rendue pendant le week-end dans la ville en quarantaine. Signe de la gravitégravité de la situation, le régime communiste a décidé de reporter la session annuelleannuelle du parlement, qui devait s'ouvrir le 5 mars, une première en trois décennies.
À Wuhan, la mairie a renoncé aux mesures d'assouplissement sous conditions de la quarantaine qu'elle avait elle-même annoncées dans la matinée en faveur de ses non-résidents. La ville et sa province du Hubei sont coupées du monde depuis un mois. Conséquence de l'apparition du virus sur un marché de la ville, le parlement chinois a décidé lundi d'interdire complètement et immédiatement le commerce et la consommation d'animaux sauvages.
Le coronavirus plombe les places financières
En Italie, outre le cordon sanitaire établi autour de 11 villes du nord, le célèbre Carnaval de Venise, qui devait se terminer mardi, a été annulé dès dimanche. Un avion de la compagnie italienne Alitalia a été bloqué à son atterrissage à l'île Maurice. Les passagers ont été autorisés à débarquer, à l'exception d'une soixantaine de personnes originaires de Lombardie et Vénétie, les régions les plus touchées.
Face à la flambée de cas en Italie, passés de 6 à 219 en quatre jours, la Commission européenne ne souhaite cependant pas dans l'immédiat le rétablissement de contrôles aux frontières à l'intérieur de l'UE, une décision qui reste à l'initiative des États membres.
L'accélération mondiale des contaminations a fait décrocher les marchés boursiers, particulièrement en Europe. La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a averti que la crise « pourrait mettre en péril la reprise » mondiale. Le FMI a déjà abaissé de 0,4 point sa prévision de croissance pour la Chine en 2020, à 5,6 %. La Chine étant la deuxième économie mondiale, ce repli devrait coûter 0,1 point de croissance au PIBPIB planétaire.
Coronavirus : ce n'est peut-être que la partie émergée de l'iceberg
Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews, publié le 10 février 2020
En France, cinq nouveaux cas, tous de nationalité britannique, ont été confirmés samedi, en Haute-Savoie ; le bilan s'élève à 11 cas sur le territoire français. En dehors de la Chine, où plus de 900 personnes sont mortes, l'épidémie du nouveau coronavirus pourrait s'accélérer avec la transmission de la maladie par des personnes n'ayant jamais voyagé dans ce pays, prévient l'OMS.
« Il y a eu des cas inquiétants de propagation du # 2019nCoV par des personnes sans antécédents de voyage (en Chine), a tweeté le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en utilisant la dénomination scientifique provisoire du virus. La détection d'un petit nombre de cas peut indiquer une transmission plus répandue dans d'autres pays ; bref, nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l'iceberg. »
L'opportunité de la stratégie du confinement
Alors que l'expansion de l'épidémie hors de Chine semble plutôt mesurée, M. Ghebreyesus a prévenu qu'elle pourrait s'accélérer : « Le confinement (du virus) reste notre objectif, mais tous les pays doivent utiliser la fenêtrefenêtre d'opportunité créée par la stratégie de confinement pour se préparer à l'arrivée éventuelle du virus ». En dehors de la Chine continentale, plus de 350 malades ont été répertoriés dans une trentaine de pays et territoires, et il y a eu deux morts, le premier aux Philippines, le second à Hong Kong.
Plusieurs pays ont interdit les arrivées de Chine et les grandes compagnies aériennes ont suspendu leurs vols en lien avec ce pays. AirAir China a annulé certains de ses vols vers les États-Unis. En Chine continentale, le nouveau coronavirus a fait 908 morts, et le nombre des personnes infectées dépasse les 40.000, selon le bilan établi lundi par les autorités. Une mission internationale d'experts de l'OMS dirigée par Bruce Aylward, vétéran ayant travaillé sur d'autres urgences sanitaires, est partie dimanche soir pour la Chine, où elle compte aider à coordonner une réponse à la crise sanitaire déclenchée fin 2019 dans la ville de Wuhan (centre de la Chine).
Coronavirus : quels sont les risques de propagation de l’épidémie en Europe ?
Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews, publié le 24 janvier 2020
L'épidémie de coronavirus qui sévit en Chine va-t-elle arriver en Europe et quand ? Tout le monde se pose la question, d'autant que le nombre de victimes ne cesse d'augmenter dans ce pays. Alors quelle est la probabilité qu'au moins un cas soit importé en Europe dans la prochaine quinzaine ? Une équipe de l'Inserm vient d'élaborer deux scénarios de diffusiondiffusion possibles de l'épidémie en direction des autorités sanitaires afin de les guider dans la préventionprévention et la surveillance du virus 2019-nCovnCov, même si ce ne sont que des outils théoriques et non prédictifs.
Deux semaines seulement après avoir annoncé la découverte d'un nouveau virus de la famille des coronavirus, responsable de pneumoniespneumonies sévères, la Chine comptabilisait 571 cas sur son territoire. Afin de contenir l'épidémie, déjà à l'origine de 18 décès, plusieurs mesures drastiques ont déjà été mises en place par les autorités chinoises, notamment des restrictions de voyage au départ de la province de Hubei, où se trouve la ville de Wuhan.
À l'heure actuelle, de nombreuses questions se posent encore sur l'origine de ce nouveau virus, baptisé 2019-nCov, mais aussi sur la capacité de l’épidémie à s'étendre à d'autres régions du monde, notamment à l'Europe. En deux semaines, huit cas ont déjà été exportés depuis la Chine vers le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis, la Thaïlande, Taiwan et l'Australie. Dès le début de l'épidémie, des chercheurs Inserm sous l'égide du groupe de recherche REACTing ont travaillé pour développer des modèles de diffusion possibles de l'épidémie.
Sous la direction de la chercheuse Inserm, Vittoria Colizza, au sein de l'Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Inserm-Sorbonne Université), une équipe est désormais en mesure de proposer un modèle permettant d'anticiper une potentielle arrivée de l'épidémie en Europe afin d'orienter les mesures de surveillance et de prévention. Il est néanmoins important de noter que ce modèle ne constitue en aucun cas une prédiction du nombre de cas à venir sur le territoire français et européen, mais bien un outil théorique d'aide à la décision publique.
Deux scénarios possibles selon les flux aériens en provenance de la Chine
Pour développer leur modèle, les chercheurs se sont intéressées à toutes les provinces chinoises déclarant plus de dix cas. Leurs estimations des risques d'exportation de ces cas s'appuient sur les données des flux aériens en provenance de ces régions vers l'Europe datant de janvier 2019 et issues de l'OAG, une organisation mondiale leader dans la collecte de données sur les vols aériens. Quel est le risque qu'au moins un cas soit importé en Europe dans les deux prochaines semaines ? C'est la question à laquelle l'équipe a cherché à répondre en élaborant deux scénarios, celui d'un faible risque de diffusion de l’épidémie et celui d'un risque élevé de diffusion.
Le scénario à faible risque de diffusion se base sur l'état de la situation (7 cas exportés hors de Chine) avant la quarantaine aérienne décidée par le gouvernement chinois. Il estime ainsi le risque de l'exportation d'au moins un cas en Europe si sept cas étaient exportés depuis les provinces chinoises affectées par l'épidémie dans les deux prochaines semaines.
Le scénario à haut risque de diffusion de l'épidémie propose une estimation de ce même risque si trois fois plus de cas étaient exportés hors de Chine. « Il s'agit là d'un choix arbitraire, mais qui reflète le fait que le nombre de cas chinois ne cesse d'augmenter, et qui permet d'anticiper le cas d'une exportation plus massive du nombre de personnes infectées », souligne Vittoria Colizza.
Quels seraient les pays d'Europe les plus exposés ?
D'après les chercheurs, le risque qu'au moins un cas soit importé en Europe dans le premier scénario est de 33 % et de 70 % dans le deuxième scénario. Étant donné les flux aériens, les pays les plus exposés seraient l'Allemagne et le Royaume-Uni. Le risque qu'un passager infecté arrive en France est lui de 5 % dans le scénario 1 et de 13 % dans le scénario 2, et se concentrerait surtout sur les aéroports de la région parisienne.
« Nos résultats ne sont pas des prédictions, ils permettent simplement d'identifier là où se situe le risque et là où il faut déployer des moyens de surveillance et de prévention accrus », insiste Vittoria Colizza.
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