Les effets de la lumière bleue sur l’endormissement commencent à être bien documentés. Cependant, des questions persistent sur son action réelle sur la faim, les hormones et la prise de poids.
au sommaire
Il y a un mois, une étude parue dans le Journal de l'Association américaine de médecine (Jama) suggérait que dormir avec une lumièrelumière dans la chambre accroît le risque d'obésité. Ici, l'expérience présentée à la conférence annuelleannuelle de la société pour l'étude du comportement a été effectuée sur des rongeursrongeurs. Elle est donc mieux contrôlée, mais ces résultats sont moins sujets à une extrapolation vers l'Homme. Néanmoins, elle nous apprend qu'une exposition d'une heure seulement à la lumière bleuelumière bleue sur des rats diurnesdiurnes, perturbe la tolérance au glucose, altère les niveaux d'insuline et accroît la consommation de sucre. Le cocktail parfait pour un prédiabète.
La lumière bleue et le sommeil
Au début de leur papier, les chercheurs rappellent qu'il est désormais admis qu'une exposition chronique à la lumière bleue (dont la longueur d'ondelongueur d'onde se situe entre 400 et 500 nanomètresnanomètres) peut perturber l'horloge biologiquehorloge biologique, les cycles veille-sommeil et induire des changements métaboliques.
C'est sur ces effets métaboliques tels que la sécrétionsécrétion d'insuline, la tolérance au glucose que cette équipe de chercheurs franco-néerlandais s'est concentrée sur des groupes de rats diurnes exposés ou non exposés à la lumière bleue le soir. Enfin, ils se sont également intéressés à leur conséquences comme, par exemple, la prise alimentaire.
Le saviez-vous ?
L'exposition à la lumière bleue sur le long terme peut également impacter la rétine et accélérer l'apparition des troubles visuels tels que la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).
L'expérience scientifique
Des résultats similaires avaient déjà été obtenus chez des rats nocturnesnocturnes. Mais étant donné que ces altérations intervenaient durant leur période d'activité, il était difficile de quantifier l'impact précis de la lumière bleue sur leur métabolismemétabolisme.
Les scientifiques ont donc exposé des rats actifs en journée à de la lumière bleue artificielle (490 nanomètres de longueur d'onde) au moment où leur horloge biologique amorçait un état de repos. Un peu après, les tests oraux de glucose ont commencé. Les rongeurs étaient soit nourris de façon régulière, soit avaient un accès libre à de la nourriture sucrée et grasse.
La semaine suivante, les investigateurs ont réitéré leur expérience et ont mesuré les ingestas des rats toutes les 12 heures les jours avant et après l'exposition. La troisième et dernière semaine, les rats ont été - une nouvelle fois - exposés à une impulsion de lumière bleue identique aux précédentes et des analyses de sang ont été effectuées afin de mesurer les concentrations de glucose, d'insuline et de corticostérone plasmatique.
Des résultats inquiétants chez les rongeurs mâles
Chez les animaux nourris de façon régulière, la tolérance au glucose était significativement altérée chez les mâles et les femelles en comparaison au groupe contrôle. Les mêmes résultats ont été observés chez les mâles avec la nourriture en accès libre mais pas chez les femelles. Chez ces derniers, une augmentation de la consommation de sucre a également été relevée. Enfin, qu'importe leur nourriture, tous les mâles ont vu leur insuline plasmatique décroître après l'exposition à la lumière bleue.
Ces résultats sont inquiétants surtout que l'on sait que la lumière bleue a également des effets nocifs chez l'Homme. Il convient donc de « limiter le temps que nous passons devant les écrans la nuit. C'est pour le moment, la meilleure mesure pour nous protéger des effets nocifs de la lumière bleue », conseille Anayanci Masís-Vargas, auteure principale de l'étude.
Ce qu’il faut
retenir
- Une heure d'exposition à la lumière bleue altère la sécrétion d'insuline et la tolérance au glucose chez le rat diurne.
- Cette même durée de lumière bleue augmente la consommation d'aliments sucrés chez ce type de rat.
- Les symptômes que développent les rats sont caractéristiques d'un prédiabète.