L'évolution des régimes alimentaires chez les Européens provoque des carences en iode, s'inquiète l'OMS. L'offre foisonnante d'alternatives végétales aux produits laitiers, tout comme la consommation d'aliments transformés, fait courir des risques sanitaires, en particulier aux femmes enceintes et à leur fœtus. Mais, au fait, pourquoi le corps a-t-il besoin d'iode ? 


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    Un récent rapport de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé tire la sonnettesonnette d'alarme sur un problème de santé publique croissant : une carence en iodeiode dans la région européenne. Une situation en partie due à la popularité grandissante des alternatives végétales aux principales sources d'iode comme le lait et les produits laitiers.

    L’iode est un oligo-élémentoligo-élément impliqué dans la synthèse des hormones thyroïdiennes, mais aussi dans la croissance cérébrale du fœtus. Le lait et les produits laitiers sont d'importantes sources d'iode dans de nombreux pays d'Europe occidentale et centrale, en particulier pour les enfants.

    Pourtant, un rapport de l'OMS met en évidence une diminution de la consommation de produits laitiers chez les adolescents et les adultes. De quoi inquiéter l'organisation. Comme le souligne le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe, « l'évolution vers des alternatives aux produits laitiers d'origine végétale, en particulier chez les femmes, qui présentent déjà un risque plus élevé de carence en iode et de maladies thyroïdiennes que les hommes, est préoccupante ».

    Le lait et les produits laitiers sont de bonnes sources d'iode mais la consommation croissante des substituts végétaux provoque des carences préjudiciables au développement du fœtus, et à la croissance des enfants et des adolescents. © Julia Jones, Adobe Stock
    Le lait et les produits laitiers sont de bonnes sources d'iode mais la consommation croissante des substituts végétaux provoque des carences préjudiciables au développement du fœtus, et à la croissance des enfants et des adolescents. © Julia Jones, Adobe Stock

    Un sel qui n'est pas iodé 

    Le sel, autre source d'iode, semble aussi impacté par nos changements de régime alimentaire et de mode de vie. « Les produits transformés, comme le pain, la charcuterie ou les plats préparés, sont désormais les principales sources de sel dans l'alimentation occidentale, représentant 70 à 80 % du total, note l'OMS. Pourtant, de récentes études de marché ont révélé que le sel utilisé pour la préparation de ces produits était majoritairement non iodé ».

    L'OMS demande en outre à ce que les différents pays de la région Europe imposent « l'utilisation de sel iodé de qualité dans les aliments transformés. Il est également nécessaire de veiller à ce que le lait et les produits laitiers de substitution soient enrichis en iode de manière appropriée ».

    Rappelons qu'une déficience en iode est associée à une augmentation de volumevolume de la thyroïde avec l'apparition d'un goitre. Par ailleurs, une carence en cours de grossesse expose le fœtus à des risques de lésions cérébrales.