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La carapace de notre tortuetortue malgache est caractéristique avec ses lignes jaunes dessinant comme des rayons à l'intérieur de chaque écaille noire, irradiant vers l'extérieur, d'où son nom de tortue étoilée ou tortue rayonnéetortue rayonnée. La variation morphologique des carapaces (donc des dessins) est considérable dans la Nature.
Les tortues terrestrestortues terrestres appartiennent à la grande famille des testudinidés.
- Phylum : cordéscordés
- EmbranchementEmbranchement : vertébrésvertébrés
- Sous-embranchement : gnathostomes
- Super classe : tétrapodestétrapodes
- Classe : reptilesreptiles
- Ordre : chélonienschéloniens
- Sous-ordre : cryptodires
- Famille : testunidés
- Genre : geochelone
- EspèceEspèce : radiata
Nom vernaculaire : tortue étoilée de Madagascar
Comme je le précisais en introduction, la tortue étoilée, ou rayonnée, est une espèce protégée inscrite à l'Annexe I (espèces les plus menacées) de la Convention de Washington (voir Cites). Cette espèce est aussi inscrite dans le Livre rouge de l'IUCN.
C'est une espèce que l'on trouve à l'état sauvage au sud et au sud-ouest de Madagascar mais aussi à La Réunion et à Maurice où elle a été introduite par l'Homme depuis très longtemps. Les gens, à La Réunion, leur confèrent un pouvoir médical contre l'asthmeasthme et un apport d'ondes positives dans les maisons. Avoir une tortue terrestre dans son jardin est gage de « bon climatclimat » social et relationnel. Autre catégorie, les « chélonophiles », dont je fais partie, apprécie tout simplement leur compagnie. La tortue est un des rares organismes communs à toutes les religions et toutes les cultures. Symbole de sagesse et de force tranquille, on la représente pour ces qualités majeures.
Zoologie fonctionnelle simplifiée de la tortue malgache
Morphologie... primitive
Parce que leur carapace bombée et les grosses écailles recouvrant leurs membres leur offrent une protection efficace, les tortues terrestres, dont notre radiata, sont généralement pacifiques. Stratégie sage et efficace d'autodéfense... Cette carapace est également propice à l'emmagasinement de chaleur et une réponse aux changements brutaux de température.
Leurs pattes avant sont particulièrement bien adaptées pour ébaucher des trous plus ou moins profonds où elles se réfugient en cas de forte chaleur. Les pattes arrière des femelles leur servent à creuser des nids pour y déposer leurs œufs.
Il existe un dimorphisme sexueldimorphisme sexuel marqué, plus facile à faire chez les animaux adultes ou subadultessubadultes. Les individus mâles sont en général plus gros que les individus femelles. La taille maximale : 35 à 40 cm de long pour les mâles et 28 à 32 cm pour les femelles. Le poids adulte varie de 15 à 20 kgkg pour les mâles et de 10 à 15 kg pour les femelles.
Chez le mâle, le plastron est creux (ce qui facilite l'accouplementaccouplement) alors qu'il ne l'est pas chez la femelle. L'espace au bas du plastron au niveau de la queue est aussi plus grand chez le mâle. La queue du mâle est aussi plus longue et plus épaisse à sa base que celle de la femelle.
Système circulatoire, limité en efficacité
Le cœur, organe propulseur, de la tortue possède deux oreillettesoreillettes et un seul ventriculeventricule partiellement cloisonné. Tout le sang veineux parvient jusqu'au cœur à travers deux veines caves supérieures et une veine cave inférieure, et passe ensuite dans l'oreillette droite avant de pénétrer dans le côté droit du ventricule. Au moment de la contraction, il est chassé dans l'artère pulmonaireartère pulmonaire et la crosse aortique gauche. Puis le sang atteint les poumonspoumons, où il est oxygéné, et retourne au cœur par les veines pulmonaires et l'oreillette gauche. Schéma classique des animaux supérieurs.
Système respiratoire, hyperfonctionnel !
L'appareil respiratoireappareil respiratoire de la tortue est l'un des plus évolués parmi les reptiles. Il se compose d'une glotteglotte qui s'ouvre afin de laisser passer l'air inspiré par les narinesnarines dans le pharynxpharynx, et de l'envoyer vers le larynxlarynx et la trachéetrachée, composée d'anneaux cartilagineux ; cette dernière se divise en deux bronchesbronches reliées chacune à un poumon. Les poumons sont sacciformes avec de nombreux replis internes. Ils sont situés juste sous la dossière, c'est pourquoi une tortue retournée peut mourir étouffée.
Système digestif : pourquoi faire compliqué ?
L'appareil digestifappareil digestif est représenté par un œsophageœsophage, un estomacestomac, un intestin, et possède les différentes glandesglandes digestives (foiefoie volumineux, vésicule biliairevésicule biliaire, pancréaspancréas). Il se termine par un cloaquecloaque (chambre cylindrique) où se déverse le contenu de la vessievessie, des oviductesoviductes et du gros intestingros intestin.
Système excréteur : simple à l'extrême
L'excrétion est permise par deux reinsreins. Il peut y avoir stockage d'urine dans la vessie avant le rejet. Des déchets azotés toxiques sont éliminés sous forme de concrétionsconcrétions blanches d'acide uriqueacide urique mélangées aux excréments.
L'appareil reproducteur… classique
L'appareil génital femelle se compose de deux ovairesovaires, chacun relié à un oviducte qui se jette séparément dans le cloaque. Il possède aussi un réceptacle (pavillons ciliés) permettant de conserver pendant un certain temps les gamètesgamètes mâles.
L'appareil génital mâle se compose de deux testiculestesticules reliés chacun à un spermiductespermiducte, de glandes annexes, et d'un pénispénis, organe copulateur interne invaginé habituellement qui est en fait un épaississement du plancherplancher du cloaque.
Le pouvoir de régénération
Nos radiata peuvent, en cas de blessures ou de brûlures, régénérer en partie leur carapace, phénomène de cicatrisationcicatrisation incroyable chez des reptiles. Phénomènes d'adaptation pouvant expliquer, notamment, leur succès évolutif depuis des millions d'années.
Les organes des sens : tout ce qu'il faut !
Les tortues ne possèdent pas d'oreilles externesoreilles externes. Les tympanstympans sont parfaitement visibles et assurent une audition efficace, elles perçoivent donc très bien les vibrations répercutées par le sol.
Sa vue est bonne. Son odoratodorat est particulièrement développé, ce qui lui permet de choisir sa nourriture.
Bon nombre de personnes pensent que la carapace est insensible, la tortue perçoit parfaitement bien les caresses où l'eau de la douche, moment de bonheur absolu.
La régulation thermique
Comme nous le disions en introduction, ce sont des animaux poïkilothermespoïkilothermes, leur température corporelletempérature corporelle se rapprochant de celle de l'environnement lorsque l'animal est endormi ou au repos. Le métabolismemétabolisme basalbasal a besoin d'une température minimale pour assurer pleinement les fonctions vitales de l'animal. Quotidiennement, au réveil, les tortues s'exposent au soleil, toutes pattes dehors, ces « bains de soleil » servant à augmenter leur température interne. À l'inverse, quand le soleil est au zénithzénith, elles affectionnent les coins ombragés en attendant les fins d'après-midi, où la température sera plus clémente.
Le régime alimentaire
Véritable omnivoreomnivore en captivité, elles font mentir l'adage qui stipule que les tortues terrestres sont essentiellement végétariennesvégétariennes. Elles se nourrissent de fruits, de feuilles, d'herbes, de cactées mais aussi de riz, de croquettes pour chats et des déchetsdéchets alimentaires ménagers.
Croissance et longévité
La croissance des radiata est lente jusqu'à la maturité sexuelle et diminue encore en vieillissant. Mais elle grandit toute sa vie. Il est évident que la disponibilité de nourriture, dans la nature, joue un rôle considérable dans cette croissance. La température du milieu est également importante puisqu'elle agit sur le métabolisme général. Au sein d'une population, il existe aussi une variation de taille liée au facteur génétiquegénétique intrinsèque aux individus. Sur les écailles composant la carapace, des stries concentriques partant de l'aréolearéole centrale, sont visibles. Elles nous permettent de visualiser la croissance annuelleannuelle (comme sur les coupes d'un tronc d'arbresarbres).
Leur longévité est exceptionnelle, de 60 à 100 ans. Le record s'établissant pour notre radiata à 137 ans. Il existe des exemples, chez d'autres espèces de tortues terrestres, dépassant les 150 ans.
La reproduction
La maturité sexuelle se situe vers l'âge de 13-15 ans. En règle générale, les mâles sont plus précoces que les femelles.
À la fin de l'hiverhiver, généralement au début de l'été austral, la femelle émet des odeurs qui attirent les mâles. Les mâles, attirés par les effluves de la femelle, se mettent alors à entreprendre la femelle en lui donnant des coups de carapace et en la percutant pour tenter de la lever, sûrement pour prouver sa force et ses qualités de bon géniteur. Systématiquement, la femelle n'est pas consentante au début et c'est après moult tentatives qu'un des mâles parvient à lui monter sur le dosdos. Il n'y a pas forcément pénétration mais le mâle commence à s'agiter, mimant l'acte sexuel.
Son plastron creux lui permet de rester en équilibre sur la carapace de la femelle, exercice périlleux car les autres mâles éconduits continuent à bousculer les « amoureux ». Lors des coïts, le mâle émet des sons gutturaux, plutôt bruyants, le cou tendu à l'extrême. Le mâle possède un long pénis, organe copulateur, et transmet sa semence dans le cloaque de la femelle au bout de quelques minutes. Il y a fécondation internefécondation interne. La femelle peut parfois stocker les produits mâles dans un réceptacle de son appareil génital et conserver cette semence pendant un certain temps (pouvant féconder des pontes différentes*).
Après fécondation, l'œuf s'entoure d'enveloppes secondaires qui vont former la coquille et les réserves pour le développement de la future tortue. Aux beaux jours, les accouplements sont fréquents avec plusieurs mâles sur toute la période chaude.
Lorsque la femelle est prête à pondre, elle recherche un endroit où elle n'a pas encore pondu (une femelle ne creuse jamais au même endroit) et creuse un trou assez profond (20 cm) à l'aide de ses pattes arrière munies de griffes. Il arrive que pour des raisons obscures, la femelle commence à creuser puis abandonne ce site après quelques minutes.
Une fois le lieu choisi, elle dépose ses six ou sept œufs, un par un. Une fois la ponte terminée, elle rebouche le trou en urinant abondamment (cela laisse peut-être une odeur caractéristique qui l'empêche de recreuser au même endroit). Une fois le trou rebouché, si on n'a pas vu la tortue pondre, il est impossible de deviner qu'elle y a déposé ses œufs. Stratégie adaptative remarquable, quel que soit le terrain. La tortue radiata peut pondre jusqu'à fois fois par saisonsaison. Mère peu attentionnée, les radiata femelles ne prennent pas soin de leur ponte, et encore moins de leurs futurs bébés.
La duréedurée d'incubation des œufs dépend des facteurs abiotiquesabiotiques, notamment de la température. Des durées de 10 mois sont données pour des tortues en captivité mais à La Réunion, le mystère perdure... Il faut compter au moins un an, voire plus, jusqu'à 16 mois (observation personnelle).
Les petits, indépendants dès l'éclosion, ont des rayures caractéristiques de leur espèce qui n'apparaîtront que lorsqu'ils grandiront. À la saison des pluies, les juvéniles éclosent et creusent avec leur patte pour atteindre la surface. Dotés d'une énergieénergie extraordinaire, les bébés tortue entrent de plain-pied dans leur nouvel universunivers avec comme leitmotiv de survivre face à tous les dangers menaçants.
Rôle de la température sur la différenciation sexuelle
Lorsque les températures d'incubation sont élevées, le résultat des naissances va tendre à une majorité de femelle (voire 100 %) et inversement, avec un plus fort pourcentage de mâle aux températures d'incubation plus faibles. À une température intermédiaire, qualifiée de critique, il y aura un sex-ratio équilibré.
*Ce dernier point a été trouvé dans la littérature peu importante sur les tortues terrestres. Je le mentionne pour compléter la partie « Reproduction ».
