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Il va certes falloir apprendre à résoudre les problèmes sanitaires spécifiques posés par cette activité en milieu aqueuxaqueux : pollution des côtes par les déchetsdéchets des élevages, les antibiotiquesantibiotiques et autres produits chimiques utilisés à l'excès et les parasitesparasites qui pullulent dans ce milieu très concentré. Deux exemples parmi d'autres.
Les exploitations « industrielles » de crevettes tropicales sur les littoraux maritimes détruisent les mangroves et fragilisent les côtes, en particulier en cas de tsunamis. Ils génèrent également d'énormes problèmes sanitaires, dans des mers chaudes et propices à la multiplication des microbes et virus. D'où en particulier le recours très fréquent aux antibiotiques, qui provoquent une accoutumance préoccupante chez le consommateur, amoindrissant ses défenses potentielles en cas de maladies graves chez lui. Sans parler des effets allergènesallergènes, ou des produits conservateurs à base de sulfites, ou de la concertation en mercure et autres métauxmétaux lourds...
On peut également évoquer la « contaminationcontamination sociale » : de nombreuses ONG dénoncent régulièrement des pratiques d'esclavage en cours sur de nombreux bateaux de pêchepêche asiatiques qui fournissent le poissonpoisson servi comme nourriture dans les élevages de crevettes...
Autre exemple : le pou du saumon
Autre exemple significatif : l'infestationinfestation des élevages de saumonsaumon par le pou de mer. Il s'agit d'un parasite de quelques millimètres qui se fixe sur la peau du saumon pour manger son mucusmucus, et parfois la peau et le sang. Il cause des plaies ulcérées, entretenues ou élargies par des infections bactériennes et fongiques opportunistes, qui finissent par tuer de très nombreux sujets.
Quand le pou se trouve en présence de milliers de proies réunies dans une même cage, il n'a plus que l'embarras du choix et pullule. De plus, comme très souvent les élevages de saumon sont situés dans les couloirs de migration des jeunes saumons sauvages, les poux voyagent gratuitement d'un élevage à l'autre. Et ils deviennent malheureusement (mais logiquement) de plus en plus résistants aux pesticidespesticides antiparasitaires.
On parle bien d'élevages de centaines de millions de poissons sur des surfaces réduites, essentiellement dans les fjordsfjords norvégiens, chiliens et canadiens. De plus, à la suite de ruptures de filets, des centaines de milliers de poissons retrouvent chaque année la liberté, emportant avec eux leurs maladies et leurs parasites !
Le développement de cette activité d'aquacultureaquaculture gagnera évidemment à se faire chaque fois que possible sur terre plutôt qu'en mer, car les problèmes de maladies et de parasites y seront quand même plus faciles à contrôler. C'est un immense défi que d'apprendre à élever des poissons sans trop d'atteintes à l'environnement ; mais ça vaut la peine de tenter d'arrêter d'épuiser purement et simplement les poissons de la mer !
Des solutions sanitaires
Rien n'empêche de se lancer dans l'élevage de crevettes tropicales dans des bâtiments à énergie positive situés en bordure de mer, par exemple sur les côtes bretonnes. L'intérieur de ces fermes aquacoles serait maintenu à une température constante de 24 °C favorable à cet élevage, avec une combinaison d'excellente isolation thermiqueisolation thermique, et d'énergie solaire et de géothermiegéothermie, ainsi que des systèmes sophistiqués de filtrationfiltration de l'eau. Quand on sait qu'une seule crevette peut pondre 25.000 œufs, on imagine qu'il peut y avoir de bonnes perspectives dans la maîtrise de cet élevage. Un aliment qui a une très bonne acceptabilité sociale et dont la France importe 100.000 tonnes par an. Juste derrière le thonthon (120.000 tonnes) et le saumon (160.000 tonnes).
Et d'une manière générale, construire des fermes verticales qui n'occupent pas trop de surface au sol peut représenter un bon choix pour développer cette activité, car la maîtrise et la disponibilité des sols en bord de mer est une question très difficile à résoudre tant ces espaces sont convoités à la fois pour des raisons esthétiques et pour le développement de nombreuses activités économiques et touristiques. Ceci peut concerner à la fois les fermes d'élevage de poissons et celles d'insectesinsectes pour les nourrir.
Sans oublier bien entendu de tenir compte du bien-être animal ! Même les poissons sont des êtres sensibles. Puisque l'on démarre après les autres sur cette activité d'élevage, à une époque où l'opinion publique est devenue très sensible à ces questions, il convient d'étudier sérieusement ce que sont réellement les conditions de vie « naturelles » des poissons, pour tenter de s'en rapprocher le plus possible... Sachant que leur éviter d'office la peur permanente d'être la proie de prédateurs est une contribution énorme à ce bien-être. Mais cela ne suffit pas !