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Les milieux naturels atlantiques
On voit tout de suite, en regardant la liste ci-dessous que le problème est complexe, même pour une toute petite région !
Surfaces Natura 2000 dans le NO 85
Description du site pris comme exemple : grand ensemble regroupant une vaste zone humidezone humide arrière-littorale provenant du comblement du golfe de Machecoul et de Challans après la transgressiontransgression flandrienne ; baie marine renfermant des vasières à forte productivité, île et cordons dunaires. Une partie du littoral endigué au cours des derniers siècles a donné naissance à des systèmes de polders et de marais salants. Grand intérêt paysager de l'ensemble du site. L'ensemble de la zone présente un état de conservation très intéressant. L'intérêt mycologique est également à signaler.
Habitats naturels présents dans cette zone :
- Prés salés atlantiques (Glauco-Puccinellietalia maritimae) 20 %
- Replats boueux ou sableux exondés à marée basse 10 %
- Lagunes côtières* 10 %
- Prés à Spartina (Spartinion maritimae) 10 %
- Bancs de sablesable à faible couverture permanente d'eau marine 5 %
- Végétations pionnières à Salicornia et autres espècesespèces annuellesannuelles des zones boueuses et sableuses 5 %
- Prés salés méditerranéens (Juncetalia maritimi) 5 %
- Végétation annuelle des laissés de mer 2 %
- Fourrés halophileshalophiles méditerranéens et thermo-atlantiques (Sarcocornetea fruticosi) 2 %
- Dunes mobilesmobiles à Ammophila arenaria (dunes blanches) 2 %
- Dunes avec forêts à Pinus pineaPinus pinea et/ou Pinus pinasterPinus pinaster* 2 %
- Pinèdes méditerranéennes de pins mésogéens endémiquesendémiques 2 %
- EstuairesEstuaires 1 %
- Dunes côtières fixées à végétation herbacée (dunes grises)* 1 %
- Dépressions humides intradunales 1 %
- Forêts à Quercus ilexQuercus ilex et Quercus rotundifolia 1 %
- Récifs 1 %
Marais et polders de Bouin
Le marnagemarnage est un élément important des côtes atlantiques. C'est un facteur important d'érosion mais aussi du point de vue écologique : la zone intertidalezone intertidale est un milieu très particulier.
Le marnage est la différence de hauteur d'eau entre une pleine mer et une basse mer successives. Il varie entre la période de vives eaux, moment où il est plus fort, et la période mortes eaux, où il est plus faible. En France, dans la Baie du Mont-Saint-Michel, le marnage peut atteindre 14 m par forts cœfficients et au large de la pointe de la hague les courants de marée peuvent atteindre 12 nœuds : c'est le Raz Blanchard !
En France, le marnage est associé à un coefficient de marée permettant de façon simple et rapide de connaître l'importance de la marée un jour donné et, en particulier, de déterminer les dates des grandes marées. Il permet également de comparer le marnage dans les différents ports. Le coefficient de marée correspond au rapport entre l'amplitude de la marée semi-diurnediurne et l'unité de hauteur (U=3,05 m à Brest) multiplié par 100. Celui qui est indiqué dans les annuaires de marée est calculé à Brest et il varie entre 20 et 120.
Les variations du niveau de la mer ne sont pas seulement dues à la marée. Les surcotessurcotes et les décotes, différences entre les hauteurs d'eau observées et la marée prédite, ne font pas partie de la marée à proprement parler. Elles sont dues aux phénomènes météorologiques : anticycloneanticyclone ou dépression, force et/ou direction du ventvent et peuvent atteindre jusqu'à 50 cm parfois.
Regardons quelques-uns de ces milieux un peu plus en détail, nous ne parlerons pas ici des grottes, ni des marais salants, ni des petits abersabers ou riasrias... ni des côtes au vent et sous le vent des îles, îles qui, par ailleurs, contiennent quelques espèces endémiques de France....il faut choisir un peu, parfois beaucoup, c'est toujours la même chose !
1 - Les systèmes insulaires
Ouessant, Belle-Ile, Molène... la Bretagne est riche en îles de type continental. Si le peuplement faunistique et floristique de ces territoires est très voisin du proche continent, il présente des particularités : \n-- à surface égale, la richesse spécifique d'une île est inférieure à celle du continent. \n-- les îles présentent des peuplements dysharmoniques, certains groupes, souvent les mammifèresmammifères, en sont absents. \n-- les phénomènes d'endémismeendémisme y sont fréquents, commente Michel Pascal, chercheur au centre Inra de RennesRennes.
L'introduction d'espèces étrangères constitue un facteur important de dégradation de ces écosystèmesécosystèmes, en raison de la vulnérabilité des espèces autochtones ou endémiques, et parce que les effectifs sont faibles, compte tenu de la surface disponible. Des mesures d'éradication des rats, par exemple, introduits par l'homme dans 82% des îles du monde, ont d'ailleurs été prises sur 10 îles de 3 archipelsarchipels de Bretagne.
2 - Les zones humides
Les zones humides présentent un intérêt hydrologique : véritables éponges, elles absorbent les surplus d'eau, évitant les crues, mais, dans les marais de l'ouest, les pesticidespesticides des cultures de céréalescéréales ont perturbé la conchyliculture utilisatrice des eaux issues des marais...l'eau n'étant pas forcément très filtrée.
Situées entre terre, air et eau, les zones humides sont des écosystèmes dans lesquels une multitude d'habitats sont disponibles pour de multiples espèces : elles sont parmi les écosystèmes les plus productifs d'Europe, dans lesquels s'emmêlent des chaînes alimentaireschaînes alimentaires complexes. Les eaux continentales représentent moins de 0,01% des eaux de la planète mais elles hébergent 10500 espèces de poissonspoissons sur les 24000 recensées. Si l'on ajoute les mammifères, les oiseaux, les reptilesreptiles et les batraciensbatraciens de ces zones, on peut estimer qu'au moins un tiers des vertébrésvertébrés dépendent des eaux continentales. En France, la moitié des espèces d'oiseaux se retrouvent dans les zones humides, considérées comme des sanctuaires ornithologiques. Pourtant, ces zones sont parmi les plus menacées d'Europe, surtout en France !
3 - De la destruction à quelle protection ?
La politique d'assèchement menée date du 16e siècle et c'est au 19ème que les pressions deviennent trop fortes. En 1960, les ornithologuesornithologues alertent les pouvoirs publics sur les problèmes liés à leur destruction (passage pour des oiseaux migrateursmigrateurs). Cette prise de conscience a permis la Convention de RamsarConvention de Ramsar (Iran) en 1971, mais la France attendra 1986 pour ratifier ce traité ! et elle continue à mener une politique allant à l'encontre de cette position : l'agricultureagriculture intensive encouragée par les pouvoirs publics (subventions au drainagedrainage, exonération fiscale), ne facilite en rien la protection de ces zones. Entre 1970 et 1980, la surface des zones humides de France a diminué de moitié, aménagements agricoles et portuaires étant les principaux responsables, commente Jean-Claude Lefeuvre de l'Université de Rennes.
Plus inquiétant, la situation ne semble pas s'améliorer : en 1994 une analyse effectuée sur les 87 zones humides d'importance majeure au plan national montre que, sauf trois, tous les sites continuaient à se dégrader !
4 - Marais et prés salés atlantiques, exemple : le Mont St Michel
Le long des côtes basses, les marais littoraux peuvent s'étendre sur des grandes surfaces, sur toute la zone de balancement des marées, c'est à dire entre marée basse et haute des vives eaux. Ils constituent des espaces de nourrissage et de repos pour de nombreux oiseaux, surtout lors de la période de migration.
Un marais salé littoral comporte deux parties :
-- la "slikke" (du néerlandais "slijk" = "boue") partie basse, immergée à chaque marée\n-- le schorre (du néerlandais "schor" = "pré salé") au-dessus des marées de morte-eau et les inondationsinondations varient en fonction des coefficients de marée et du niveau topographique.
Les espèces sont exposées à des cycles de submersionsubmersion et d'émersion par l'eau de mer et la teneur en sel peut ainsi varier de la teneur en sel de l'océan à une salinité très élevée suite à l'évaporation de l'eau ou au contraire une dessalure de la vase lors des précipitationsprécipitations. Le substratsubstrat est constitué de vase et de sable fin ce qui rend la circulation de l'eau et de l'air difficiles, donc on y rencontre des conditions asphyxiantes - noircissement de la vase et une odeur désagréable - conditions impropres pour des racines. Mais ce sont des milieux riches en éléments nutritifs et très productifs, alimentés en matièrematière organique par les rivières et le milieu marin. Dans un tel habitat peu d'espèces peuvent vivre mais de façon abondante, sans concurrence et grâce à la richesse en éléments nutritifs. Ces espèces appelées "halophytes" disposent de mécanismes de régulation leur permettant de gérer le sel. En fonction des inondations marines, des variations de salinité et des variations de la nature du substrat et de la topographie (cuvettes, chenaux, plateaux), on observe une zonation typique de la végétation.
Les menaces principales sont l'érosion ou ensablement souvent dus à l'aménagement du littoral et aux remblaiements, les activités conchylicoles et piscicoles, l'extension voire l'invasion de la Spartine anglaise et les pollutions.
Les gazons à salicornes annuelles représentent la végétation pionnière sur la haute slikke : clairsemés sur les bas-niveaux, les tapis deviennent denses autour du niveau de la mi-marée.
Salicorne
Les prés à spartine, graminée vivace, s'installent au niveau de la haute slikke. Elle se propage par la croissance de ses racines, s'installe dans les les fonds de baie et d'estuaire, dans les situations abritées, non sujettes aux courants et aux vaguesvagues. Une espèce de spartine est indigèneindigène de nos côtes
Les prés salés au gazon vert vif de la Glycérie maritime, graminée supportant l'inondation régulière et une salinité élevée, caractérisent les prés du bas schorre. D'excellente qualité fourragère, ils sont souvent pâturés ou fauchés.
(D'après un texte de la Diren Bretagne et CBN Brest)
-- Voir aussi le dossier sur le marais d'Yves en Charentes :
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier327-1.php
-- Voir aussi le dossier sur l'envasement de la baie du Mont St Michel
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier79-1.php
-- Voir la galerie photo des travaux en cours au Mont Saint-Michel, cliquez ici
5 - Les marais doux côtiers, exemple : le Marais Breton Vendéen
Le Marais Breton VendéenVendéen - 45 000 ha - est une zone géographique humide située au bord de l'océan Atlantique. L'ensemble totalisant 60 000 hectares que forment le Marais Breton et la Baie de Bourgneuf comprend des marais doux et salés, le trait de côte (le cordon dunaire ou des endiguements), les 9 500 hectares de l'estran, ainsi qu'un bras de mer de faible profondeur. Il marque la limite entre deux régions, la Bretagne et le Poitou et s'étend sur deux départements la Loire-Atlantique et la Vendée qui appartiennent à la région administrative des Pays de la Loire.
Il est protégé par des digues et des dunes stabilisées par des pins qui protège le marais, car les terres sont parfois en dessous du niveau de l'océan. Pour rendre le marais compatible avec l'agriculture, un système de vannage empêche les eaux salées de remonter dans plusieurs zones du marais, que l'on appelle marais doux par opposition au marais salé. Certaines de ces zones sont encore inondées tous les hivershivers par les pluies, marais de Sallertaine par exemple, et ceci permet à certains animaux (vanneaux de moins en moins) et certaines plantes (Renoncule à feuilles d'ophioglosse, rare aussi) de s'y reproduire.
A l'origine, la zone faisait partie d'une ancienne grande baie. De nombreuses îles parsemaient cette baie et seule l'île de Noirmoutier est encore présente. Bouin, Beauvoir-sur-Mer, Sallertaine sont des anciennes îles. Pendant la Préhistoire, la sédimentationsédimentation fluviale de la Loire créa une zone de dépôt : l'homme a favorisé cet ensablement en construisant des digues et des canaux lors de la constructionconstruction des marais salants - début de l'ère chrétienne sous l'influence des romains - et des premiers polders - moines du XIe au XIIIe siècle.
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Du Moyen Âge au XVIIIe siècle ses marais salants avaient fait du Marais Breton le plus grand producteur de sel de toute la France avec Bouin et Bourgneuf, exporté vers les pays nordiques. Aujourd'hui, l'eau du marais est complètement douce sur toute la partie est de la zone. Les menaces : engrais et agriculture intensive sur les parcelles de polders, élevages nombreux dans la région avec les inconvénients bien connus en Bretagne, activités ostréicoles de plus en plus étendues, et surtout la pression touristique très mal endiguée par les autorités avec des exemples à ne pas suivre comme le remblai de St-Jean-de-Monts !
6 - Une gestion de l'eau complètement déficiente.
En 1983, un groupe de chercheurs nantais s'intéressant à la Baie de Bourgneuf lançait un programme d'études qui mit rapidement en évidence les éléments d'une crise économique, sociale, et spatiale de cet espace fortement aménagé, caractérisé cependant, comme la plupart des zones humides, par une productivité biologique considérable. Au cours de ce siècle, le déclin des activités traditionnelles, les mutations de l'agriculture et le développement d'activités nouvelles (conchyliculture, tourisme) furent autant de facteurs qui marquèrent la rupture des équilibres anciens :
-- les agriculteurs craignent les inondations prolongées et demandent une évacuation d'un maximum d'eau douceeau douce en hiver, \n-- les maraîchersmaraîchers de la rive veulent disposer de stocks d'eau pour irriguer leurs cultures et ils en consomment trop en été \n-- les ostréiculteurs redoutent les arrivées d'eau douce qui abaissent le taux de salinité au détriment de la pousse et des qualités organoleptiquesorganoleptiques des coquillages et qui peuvent transporter des polluants d'origine terrigène ; \n-- les paludiers veulent prendre, en été, une eau salée et propre, \n-- les estivants sont très sensibles à la couleurcouleur des eaux de baignade et consomment trop d'eau douce en été\n-- l'écologieécologie demande des inondations plus longues
Le système traditionnel de polyactivité savait tirer profit des variations cycliques affectant le niveau hydraulique et valoriser naturellement le potentiel aquatique : sur les rives, et sur les bosses issues du curagecurage des fossés : les cultures et le maraîchage ; dans les riches prairies naturelles humides : l'élevage des bovins, des ovins et des chevaux ; dans les fossés, celui des canards ; la pêchepêche dans ces mêmes fossés, dans les marais à poisson et en mer ; la production de sel, la chasse...
Toutes ces activités avaient le grand mérite d'être compatibles entre elles, et d'être par conséquent éminemment durables. A contrario, les spéculations très spécialisées qui visent à les remplacer entrent en concurrence les unes avec les autres, sur le double plan de l'occupation du territoire et de la gestion de l'eau.
Est-il envisageable de réconcilier les contraires ? un rapport officiel vient de confirmer leurs scénarios les plus pessimistes, constatant la nette dégradation quantitative et qualitative de l'eau, ce qui se traduit par la perte de fonctions écologiquement essentielles et ne laisse à ces espaces que des perspectives d'avenir très incertaines.
7 - Les dunes atlantiques littorales : il y en a partout !
Nord-Pas-de-Calais 12 000 ha de dunes (100 km) avec deux grands types de dunes :
- de type "flamand", étroites sur un littoral parallèle aux vents dominants ;
- de type "picard", puissants massifs perpendiculaire aux vents dominants. C'est le cas par exemple des dunes de la Slack.
Normandie (essentiellement Manche) et Bretagne (y compris Loire-Atlantique) 15 000 ha de dunes (360 km). Les dunes sont relativement continues entre les havres de la côte ouest du Cotentin ; les cordons dunaires sont discontinus en Bretagne, en général en fond de baies. De faible volumevolume, ces dunes sont souvent bien stabilisées par la végétation naturelle.
Vendée et Charente-Maritime 15 000 ha de dunes (210 km).
Aquitaine 115 000 ha de dunes (240 km) qui se divisent en :
- 85 000 ha de dunes modernes de type barkhanoïde,
- 30 000 ha de dunes anciennes de type parabolique, dont 20 000 dans le Marensin (sud des Landes). C'est le cas des dunes de Grave.
8 - Une végétation organisée en bandes parallèles à la côte.
De la plage vers l'intérieur, on rencontre une succession de facièsfaciès dont les caractères morphologiques et végétaux sont liés à la modification progressive de : salinité, puissance du vent, mouvementsmouvements sableux décroissant de l'ouest vers l'est. L'importance relative d'un faciès, sa progression et la rapiditérapidité du changement sont des indicateurs biologiques d'évolutions progressives ou régressives selon que la stabilité du milieu augmente ou diminue.
A proximité immédiate les facteurs de dynamique côtière (marées, houlehoule, salinité, tempêtestempêtes...) déterminent une végétation homogène.
Voir à ce sujet dossier sur les plantes et la sécheresse et en particulier l'oyat :
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier476-6.php
Voir à ce sujet dossier sur les aménagements de la côte picarde à propos de l'oyat de nouveau :
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier621-2.php
Au fur et à mesure que l'on s'éloigne, les conditions locales prennent le dessus, les groupements végétaux de l'arrière-dune sont plus diversifiés.
Une double érosion : marine et éolienne, tous les massifs dunaires ou presque sont en recul.
Directement exposées au phénomène d'érosion , elles constituent une barrière naturelle aux vents. Leur rôle d'interface mer-terre est très important lorsque la surface terrestre à l'abri est à faible altitude; les dunes vont alors empêcher l'eau de mer d'envahir les terres en cas de tempêtes ou de fortes marées.
Les dunes peuvent subir deux types d'érosion:
- l'érosion liée à la mer, entraînant le sable vers la mer par des courants
- l'érosion par le vent
Les dunes littorales, le plus souvent cernées entre routes et infrastructures humaines et les plages, surfréquentées, sont soumises à de nombreux impacts directs ou indirects : accumulation de déchetsdéchets, pollutions, piétinement intense sur des zones très sensibles et multiples dérangements de la faunefaune. L'artificialisation des cours d'eau et des côtes empêche l'apport naturel de particules finesparticules fines. L'équilibre sédimentaire est rompu et l'érosion - marine et éolienneéolienne - prend le dessus, ce qui entraîne un recul du trait de côte.
9 - Les baies, exemple : la baie de l'Aiguillon
Voir aussi, à propos des environs immédiats de la baie de l'Aiguillon le site des marais communaux
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier556-1.php
Bien sûr il y a beaucoup de baies le long de la côte et les hâvre normands en sont aussi ; cependant ne pas confondre baie et golfe ! Disons pour simplifier que la baies est peu profonde et a des formations du type slikke et schorre avec une tendance à l'envasement et que le golfe est plus profond, souvent une côte rocheuse...
Entre terre et mer, la baie de l'Aiguillon, gracieuse transition du continent à l'océan est dominée par de gigantesques vasières ou de vastes prés salés, jusqu'à l'immersion quasi totale de la baie cantonnée par des digues érigées par l'homme. L'aspect actuel de la baie de l'Aiguillon résulte des endigages successifs depuis le Moyen-âge à 1965 qui ont isolé près de 100 000 hectares de l'ancien Golfe des Pictons pour créer le Marais Poitevin.
Baie de l'Aiguillon
La Baie de l'Aiguillon est à l'interface de deux écosystèmes : l'écosystème marin du Pertuis Breton et l'agro-écosystème du Marais Poitevin, confrontation des eaux continentales et marines, typiques des milieux estuariens ou des golfes fermés à la sédimentation active. C'est un des sites français les plus importants pour l'accueil des oiseaux d'eau migrateurs, répertorié à ce titre comme un site d'hivernage et de halte migratoire d'importance nationale et internationale - réserves naturelles (RNN 130 et 146) dont la gestion à été confiée à l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFSONCFS) et à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPOLPO). Elle constitue ainsi l'un site protégé majeur du marais poitevin avec lequel elle entretien une importante complémentarité écologique.
NB : toutes les baies sont en voie de comblement et pas seulement du comblement naturel !
10 - Falaises maritimes exemple : pays de Cau.
De l'estuaire de la Seine à celui de la Somme, sur 140 kilomètres, s'étire le plus bel ensemble de falaises de France. Ces falaises, taillées dans des couches sédimentaires de craiecraie d'âge crétacécrétacé entrelardées de banc de silex, attaquées par les flots, sont à l'origine des galets si caractéristiques à la côte cauchoise. Ces galets protègent le pied des falaises, mais en certains endroits de forts courants les déplacent vers le nord. Au dessus s'étale un manteaumanteau de " formation à silex ", provenant de la dissolution de la craie à l'air libre. Sous l'action de la pluie ce manteau se répand sur la falaise lui donnant la teinte ocreocre que nous lui connaissons. Constamment attaquée la falaise cauchoise recule, de plus de 50 cm par an en certains endroits.
C'est en Normandie, à l'ouest du Cotentin que se trouvent les falaises les plus hautes de France.
NB : toutes les falaises reculent, c'est le propre d'une falaise ! et c'est naturel, évidemment l'homme par ses comportements peut accélérer le processus, par exemple en prélevant les galets qui sont au pied des falaises et qui la protègent, un peu, de l'érosion des vagues.
Falaise et galets
Cordons de galets de plages basses, exemples nombreux en Bretagne et en Normandie.
Les premières communautés végétales se développent au niveau des laisses de mer, amas d'alguesalgues et de débris, déposés en haut de plage lors des tempêtes et des grandes marées hivernales : bande étroite, discontinue, parallèle au trait de côte et marquent la zone de contact entre mer et terre. La décomposition rapide fournit, au printemps, un milieu riche pour des espèces nitrophilesnitrophiles. Le sol contient peu de sel - galets et sable - le lessivage est rapide. Les végétaux sont des plantes annuelles dont les semences sont emportées par les vagues et redéposées en haut de plage avec les laisses de mer. Sur des substrats stabilisés, des espèces vivaces apparaissent. Elles profitent toujours d'un substrat enrichi en débris organiques, mais moins instable.
Les menaces principales sont la surfréquentation des plages, le nettoyage des plages qui enlève les laisses de mer donc détruit le substrat des végétations des hauts de plage, les pollutions marines, les aménagements côtiers modifiant la sédimentation.
Les laisses de mer : végétation ouverte, arroches et roquette de mer. La végétation se reconstitue tous les printemps. Elle atteint son optimum durant l'été avec les touristes...
Les rivages de galets : le substrat plus stabilisé moins sujet à l'inondation donc des espèces pérennes peuvent s'installer : pourpier de mer et le chou marin.
Falaises avec végétation : milieux à priori hostiles au développement de végétation : substrats rocheux, sols peu épais, exposition aux vents et aux embruns influencent la composition floristique et la physionomie des communautés végétales.
NB : Ne pas ramasser les galets, ils protègent la côte .
(D'après un texte de la Diren Bretagne et CBN Brest)
11 - Les Landes
Les landes, zones d'inculture et non zones incultes !, jouent un rôle important sur la régulation des flux d'eau et de nutrimentsnutriments (azoteazote, phosphorephosphore).
Ce sont des formations arbustives occupant des sols pauvres acidesacides et secs avec une forte prépondérance de sable. Du fait de ces conditions difficiles, ces habitats sont occupés par une flore et une faune spécialisées. La diversité réduite possède un fort intérêt écologique : ajoncs et genêts jaunes, bruyères roses, etc.
Le Poitou-Charentes, par exemple, présente deux types de landes en fonction de l'humidité du sol :
- Les landes humides atlantiques, telles les landes de Montendre (Natura 2000Natura 2000 en Charente-Maritime, 3132 ha) et de Cadeuil (site Natura 2000 en Charente-Maritime, 301 ha), qui sont le domaine des bruyères, du Genêt d'Angleterre (Genista anglica), de l'Ajonc nain (Ulex minor) et de graminéesgraminées telle la Molinie (Molinia caerulea).
- Les landes sèches, basses, sont constituées de Callune (Calluna vulgaris), ajoncs et surtout bruyères - ces brandes sont en régression : leur surface à été divisée par 10 au cours du XXè siècle.
Les landes constituent des habitats de prédilection pour de nombreux oiseaux menacés et protégés en France: Fauvette pitchou (Sylvia undata), les Busards cendrés et Saint-Martin (Circus pygargus et C. cyaneus), le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus).
Tous ces milieux de landes résultent de l'action humaine et sont en régression par colonisation par les ligneux (pins, bouleaux.), et évolution vers la forêt suite à l'abandon des pratiques anciennes. Leur conservation nécessite donc une gestion par coupe, pâturage ou écobuage. (Document tiré- et modifié- de l'observatoire régional de l'environnement de Poitou-Charentes)
12 - Les estuaires, exemple : l'estuaire de la Seine
Lire le dossier en entier ici
13 - Le milieu marin
Le littoral régional s'étire sur l'ensemble des côtes et s'étale sur la largeur des eaux territoriales, soit 12 milles nautiques à partir de la ligne de base, c'est-à-dire la zone la plus riche en vie.
Le plateau continentalplateau continental est vaste et étendu en certains endroits (Vendée, Charente, toute la Manche est du plateau continental), et ne dépasse pas 10 mètres de profondeur sur environ 2,5 milles marins (4,6 km).
Le milieu marin offre une grande diversité de biotopesbiotopes et constitue ainsi un véritable réservoir de biodiversitébiodiversité. Plusieurs paramètres physiquesphysiques interagissent : nature du fond, salinité, température, lumièrelumière, etc. Ces facteurs définissent la composition des biocénosesbiocénoses qui vont se développer.
Quatre étages du milieu benthiquebenthique littoral peuvent être délimités de façon théorique par les limites atteintes par la mer en période de vives et de mortes eaux.
Voir à ce sujet le dossier "Les algues, première lignée végétale"http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier523-1.php
- Le supralittoral : cette zone aspergée par les embruns, est caractérisée par les lichens du genre Verrucaria qui donnent une teinte noirâtre à la roche. La faune est composée d'espèces capables de résister à des phases d'émersion tels les bigorneaux ou littorines (GastéropodesGastéropodes Littorina) et les Lygie (CrustacésCrustacés Isopodes Lygia). Sur les falaises on rencontre le Goéland brun (Larus fuscus), Goéland argentéGoéland argenté (Larus argentatus) et Goéland leucophée, la Charente-Maritime représente pour ces deux espèces un point de chevauchement de leurs aires de répartitionaires de répartition. Plus rarement la Mouette tridactyleMouette tridactyle (Rissa tridactyla) le Guillemot de TroïlGuillemot de Troïl (Uria aalge)
- Le médiolittoral sur substrat rocheux, est colonisé par les algues vertes (Laitue de mer - Ulva lactuca) et brunes (Goémon noir - Ascophyllum nodosum et Fucus ) qui attirent de nombreux gastéropodes brouteurs (littorines ou bigorneaux, patelles) et crustacés détritivoresdétritivores et filtreurs (balanesbalanes, crevettes)
Sur substrat plus meubles, certaines espèces vivent à la surface du sable (Echinodermes, Crustacés et Poissons) tandis que d'autres s'y enfouissent : on parle alors de faune interstitielle marine représentée majoritairement par des Vers marins.
- L'infralittoral toujours immergé : on y trouve des laminaireslaminaires (grandes Algues brunes) et des herbiers de zostères (Zoostera noltii - Phanérogames) - rôle essentiel dans les écosystèmes par leur production massive d'oxygèneoxygène (14L/m2/jour), par leur fort potentiel de rétention d'azote et importants supports pour le développement et nurserie de nombreuses espèces. Cet étage est colonisé par des mollusquesmollusques (Gastéropodes et CéphalopodesCéphalopodes), vers, ascidies, cnidairescnidaires (Aurelia aurita), coraux, anémones (Corynactis viridis), crustacés, échinodermeséchinodermes et poissons. Les herbiers de. L'état de ces herbiers aux multiples fonctions va donc déterminer fortement la composition de la biocénose des côtes.
- Le circalittoral : occupé par des algues rouges calcairescalcaires, les anémones telle (Metridium sphyrodeta), les gorgones (Eunicella verrucosa), des crustacés (Maja squinado) et la langouste commune, des échinodermes et des poissons (Loup/BarBar - Dicentrarchus labrax, Lotte/Baudroie - Lophius piscatorius, Sole - Solea solea, Tacaud - Trisopterus luscus).
Le planctonplancton est composé d'organismes se déplaçant au gré du courant, de petites tailles, d'origine animale (zooplanctonzooplancton) ou végétale (phytoplanctonphytoplancton). Le phytoplancton est la base de la chaîne alimentaire et nourrit de nombreux organismes hétérotropheshétérotrophes. Il représente également l'une des principales sources d'oxygène de la planète (35% de l'oxygène atmosphérique). Depuis 1984, l' IFREMERIFREMER a mis en place un Réseau de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines (REPHY) ayant pour mission l'observation de l'ensemble des espèces phytoplanctoniques des eaux côtières, principalement à des fins sanitaires.
Le nectonnecton : Ce sont des animaux capables de se déplacer à leur propre gré, et il est composé dans le cas de nos côtes de tout ce qui nage sur le plateau continental et qui n'est pas microscopique !
(Document tiré- et modifié- de l'observatoire régional de l'environnement de Poitou-Charentes)
A propos de la relation mer-côte, voir le dossier sur le Pas-de-Calais
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier273-1.php