Un millier de jeunes manchots de Magellan ont été retrouvés morts ou mourants, échoués sur les côtes brésiliennes à 3000 km au nord de Sao Paulo.


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    Manchot de Magellan photographié en Argentine. Crédit Commons.

    Manchot de Magellan photographié en Argentine. Crédit Commons.

    D'origine sud-américaine, le manchot de Magellan (Spheniscus magellanicusSpheniscus magellanicus) se reproduit sur les côtes Argentines, Chiliennes ainsi que dans les îles Malouines. Il émigre aussi vers le Brésil. D'une taille de 76 centimètres, ils se nourrissent essentiellement de poissons, calmars, Krills et petits crustacés. L'espèce ne serait pas considérée comme menacés sans la sempiternelle intervention de l'homme, dont la pollution par le pétrolepétrole en tue 20.000 spécimens adultes et 22.000 jeunes individus chaque année.

    Après leur période de reproduction, les manchots migrent vers le Nord entre mars et septembre de chaque année, jusqu'au Sud-Ouest du Brésil. Mais le réchauffement anormal des eaux océaniques (1°C de plus que la moyenne annuelleannuelle) aurait trompé leur instinct, les conduisant à poursuivre leur route au-delà des limites habituelles. Ils ont été alors privés de leur nourriture habituelle, et faute d'une alimentation adéquate, se sont échoués sur les côtes brésiliennes en état d'extrême faiblesse.

    « Cet événement semble être d'origine naturelle et il a déjà été observé à 2 ou 3 reprises au cours des 20 dernières années, entraînant la mort de milliers d'oiseaux. Cependant, cette fois nous avons été particulièrement surpris par l'énorme augmentation de leur nombre », annonce Valeria Ruoppolo de l'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux).

    Une opération sauvetage de grande envergure

    Une équipe d'experts spécialisés dans la réhabilitation des manchots a été déployée dans la région par l'IFAW, afin de prêter activement assistance aux centres animaliers locaux, qui prennent cette espèce en charge pour la première fois. Elle travaille en collaboration avec l'Instituto Mamiferos Aquáticos de Salvador, Bahía et l'Instituto ORCA de Vitoria, dans l'état d'Espiritu Santo, tandis que l'IBAMA (Institut brésilien pour l'environnement et les ressources naturelles) a accueilli chaleureusement les experts de l'IFAW, toutes ces organisations tentant de sauver le plus grand nombre possible de ces oiseaux en danger de mort.

    Actuellement, plusieurs centaines de ces manchots de Magellan sont hébergés dans des centres et nagent afin de se rééduquer et récupérer un maximum de forces. Ils sont alimentés de poissons et reçoivent aussi des compléments vitaminés.

    Manchots de Magellan en bassin de réacclimatation. Crédit IFAW.

    Manchots de Magellan en bassin de réacclimatation. Crédit IFAW.

    Le rôle de l'IFAW ne sera pas terminé pour autant, car ses conseils seront tout aussi précieux pour déterminer les critères de libération des manchots, ainsi que les endroits où ils pourront être libérés en tenant compte de la disponibilité de nourriture en suffisance pour les y accueillir.

    En 2000 déjà, l'IFAW avait réussi à sauver une espèce entière en réhabilitant et relâchant plus de 19.000 manchots du Capmanchots du Cap, suite au naufrage du vraquier Treasure en baie de la Table le 23 juin 2000, y déversant 500 tonnes de fuelfuel de soute. 17.000 oiseaux sains avaient aussi été capturés en un seul week-end (plus de 40.000 au total), enfermés dans des cages, et transportés sur trois bateaux et un hélicoptèrehélicoptère affrétés pour l'occasion avant d'être relâchés dans la mer à Cape Recife. L'IFAW indiquait le 16 août, soit 8 semaines après l'accidentaccident, que 39.614 volontaires avaient été impliqués dans les opérations de sauvetage des oiseaux (fournissant l'équivalent de 554.596 heures de travail sur une base de 14 heures par jour) ainsi que 100 membres de la Marine sud africaine.