Les créatures vivant actuellement dans les océans autour du continent antarctique sont adaptées à un environnement difficile. Durant l'ère glaciaire, cet écosystème a résisté durant une longue période à des températures encore plus basses. Mais il semble bien moins armé contre un réchauffement des eaux qui risque de survenir.

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    King crab. Crédit : Moondigger (reproduction libre)

    King crab. Crédit : Moondigger (reproduction libre)

    Durant le point culminant de la dernière glaciationglaciation, voici environ 18.000 ans, tous les animaux polaires, dont les oiseaux, les phoques et d'autres mammifères sont parvenus à survivre dans des régions où les températures extraordinairement basses ne laissaient aucun espoir de survie à la végétation, base de la chaîne alimentaire.

    A cette époque, la zone des glaces permanentes qui cerne l'Antarctique s'étendait bien plus loin qu'aujourd'hui, jusqu'à 45 degrés de latitude sud en hiver. Le climatclimat était à ce point froid que même quelques espècesespèces de manchots avaient dû migrer en direction des côtes de l'Argentine.

    Sur la banquisebanquise, les animaux s'étaient quelquefois regroupés dans des régions de polyniespolynies, vastes zones d'eau libre au milieu de la banquise, que l'on observe encore actuellement durant l'hiver austral (en mer de Weddel notamment). Quelques espèces, surtout des poissonspoissons, avaient appris à secréter un antigel naturel dilué dans leur système circulatoire leur permettant de survivre à des températures négatives.

    Le 15 février dernier, Sven Thatje, un biologiste polaire du National Oceanography Center (Southampton, Royaume-Uni) a présenté un rapport sur la façon dont les animaux se sont adaptés à ces changements climatiques, en extrapolant la situation à la lumièrelumière des conséquences prévisibles de l'actuel réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Cet exposé, réalisé à l'occasion de la conférence annuelleannuelle de l'American Association for the Advancement of Science, fait l'objet d'une publication dans la revue Ecology.

    Des crabes tueurs

    On s'attend en effet à ce que de nombreuses espèces marines subissent de plein fouet les conséquences d'un réchauffement global de l'eau de mer, provoqué par la croissance du taux atmosphérique de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2). Ces communautés animales, qui n'ont aucun moyen de s'adapter à l'augmentation de température, devraient se mettre à migrer en massemasse vers les zones polaires, envahissant des niches écologiques déjà occupées.

    Sven Thatje renforce sa démonstration par l'exemple du King crab (Paralithodes californiensis), habitué des eaux chaudes, qui a été repéré en 2007 autour de la péninsulepéninsule antarctique. A mesure du réchauffement, il est probable que ces crabes poursuivent leur progression vers des zones peuplées d'animaux marins sans défense contre ce prédateur inconnu. Durant le demi siècle écoulé, les températures aquatiques s'y sont déjà élevées de 1 à 2 degrés Celsiusdegrés Celsius.

    Les requins pourraient également entrer en scène dans ces eaux actuellement trop froides pour eux. Mais une augmentation de 2 degrés leur permettrait d'envahir peu à peu cette région, bouleversant complètement l'écosystèmeécosystème actuel et entraînant vraisemblablement la disparition de nombreuses espèces.