Ne pas dépasser la barre des +1,5 °C de réchauffement. C’est l’objectif fixé par l’Accord de Paris. Et l’objectif discuté pendant la COP28. Mais au fait, comment saurons-nous si cette limite est franchie ?
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Les dirigeants du monde sont actuellement réunis à Dubaï à l'occasion de la COP28 pour en discuter. Ce que l'Accord de Paris prévoit, c'est que le monde mette tout en œuvre pour maintenir le réchauffement climatique anthropique sous la barre des +1,5 °C. Le tout par rapport aux moyennes préindustrielles et « à long terme ». La formulation est ambigüe, remarquent aujourd'hui dans la revue Nature, des chercheurs du Met Office, le service national britannique de météorologie. Il n'existe, en réalité, à l'heure actuelle, aucune manière formellement convenue de définir le niveau de réchauffement climatique pertinent pour l'Accord de Paris.
+1,5 °C, un seuil de réchauffement climatique à définir
Tous les experts s'accordent à dire que dépasser le seuil pendant une année ne sera pas suffisant à acter une violation de l'Accord de Paris sur le climat. Mais, dans un communiqué, les chercheurs du Met Office soulignent que « sans un accord sur ce qui sera réellement considéré comme dépassant +1,5 °C, nous risquons de nous distraire et de créer une confusion au moment précis où il devient encore plus urgent d'agir pour éviter les pires effets du changement climatique ».
Pour éviter cela, les chercheurs proposent un indicateur qui, au lieu de reposer sur les vingt dernières années de relevés, combine les dix dernières années de relevés de température dans le monde avec une projection sur les dix années à venir. Une manière efficace, selon eux, d'atténuer les effets des variations annuellesannuelles naturelles et de révéler le réchauffement climatique induit pas les activités humaines. L'approche donne un « niveau actuel de réchauffement climatique » autour de +1,26 °C avec une plage d'incertitude allant de +1,13 °C à +1,43 °C.
Un réchauffement qui se joue des variations naturelles
Rappelons que l'année 2023 est dores et déjà l’année la plus chaude jamais enregistrée, détrônant 2016 qui détenait le record jusqu'ici. Toutes les deux ont « profité » pour cela d'un coup de pouce naturel d'El NiñoEl Niño. Mais depuis 2015, d'autres années auraient dû être plus fraîches. « Le fait que les années les plus chaudes jamais enregistrées incluent à la fois des hauts et des bas de la variabilité naturelle du climat est une preuve supplémentaire que le changement climatique provoqué par les émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre d'origine humaine domine les récents records climatiques », conclut Richard Betts, auteur principal de l'étude.