Les pâturages sont indispensables à la bonne santé de la planète et de ses habitants : puits de carbone, sources de nourriture, réservoirs de biodiversité... mais le réchauffement climatique et leur mauvais usage font peser sur eux une menace aussi dangereuse que sous-estimée, alerte l'ONU dans son dernier rapport.

au sommaire

    Aujourd'hui, les pâturages représentent 54 % des terres de la planète et contribuent à un tiers du réservoir de carbonecarbone terrestre. Ils sont aussi une source de sécurité alimentaire pour des milliards de personnes... pourtant 50 % d'entre eux sont dégradés, alerte le groupe de l'ONU sur la lutte contre la désertification dans son dernier rapport sur le sujet.

    « La dégradation de vastes et souvent immenses pâturages naturels de la planète, due à la surexploitation, à la mauvaise utilisation, au changement climatique et à la perte de biodiversité, constitue une grave menace pour l'approvisionnement alimentaire de l'humanité et le bien-être ou la survie de milliards de personnes », met en garde l'institution dans un communiqué publié le 21 mai dernier. À cela s'ajoute la conversion des pâturages en terres cultivables due à la croissance démographique et à l'expansion urbaine, mêlée à des politiques qui encouragent la surexploitation.

    Lutte pour sa survie et contre le changement climatique : même combat

    Des mesures qui ne sont pas sans conséquences : baisse de la fertilité et des nutrimentsnutriments du sol, érosion, salinisation et compactage du sol, sécheressesécheresse, fluctuations des précipitationsprécipitations et perte de biodiversité sont en train de détruire la source de subsistance de deux milliards de petits éleveurs et agriculteurs. En Afrique de l'Ouest, l'élevage emploie 80 % de la population ; en Asie centrale et en Mongolie, 60 % des terres sont utilisées comme pâturages.

    Pour tenter de pallier un désastre en devenir, l'ONU appelle donc à innover pour stabiliser, restaurer et gérer ces espaces, et à protéger le mode de vie pastoral en appliquant notamment des stratégies et des politiques ambitieuses d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Aux États-Unis et au Canada, des efforts sont déjà faits pour réintroduire le bison afin de promouvoir la santé des pâturages.

    Des efforts qui doivent être intensifiés et généralisés afin d'éviter une catastrophe humanitaire qui frappera de plein fouet les plus démunis et épargnera une petite minorité de (très) privilégiés.