Le numérique prend une place de plus en plus importante dans nos vies et le secteur est désormais indispensable au fonctionnement de notre société. Pourtant, son développement explosif n'est pas anodin : il pollue énormément et participe donc à l’accélération du réchauffement climatique, tout comme à la destruction des terres.
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Le numériquenumérique émet désormais autant de gaz à effet de serre que le tri de nos déchets, soit 2,5 % de l'empreinte carbonecarbone annuelle de la France et 10 % de sa consommation électrique. Soyons honnêtes, il paraît impossible de se priver des technologies numériques, ni même de limiter leur utilisation. L’Ademe vient de publier deux rapports sur les deux sujets les plus épineux du secteur : les conséquences des data centers et l’extraction des métaux lourds.
Les datas centers sont des catastrophes environnementales sans aucune réglementation
« L'arrivée d'un data centerdata center sur un territoire a des impacts forts en captant une grande quantité d'électricité et plus modestement des ressources en eau possibles avec la valorisation de la chaleurchaleur fatale », explique l'Ademe.
Et toutes les prévisions indiquent que le secteur des data centers va continuer à se développer de manière explosive : « les perspectives montrent une augmentation très rapide de la consommation électrique due aux data centers à moyen terme qui pourrait représenter 6 % de la consommation d'électricité en France en 2050 ; des gains d'efficacité énergétique de plus de 50 % sont atteignables dès aujourd'hui en agissant sur les serveursserveurs, le refroidissement et les alimentations de secours en priorité ». Car ce développement inévitable ne doit pas se faire de manière anarchique : l'emplacement des data centers doit être réfléchi en fonction de l'environnement, ceux-ci ne doivent donc pas nécessiter la constructionconstruction de bâtiments sur des zones naturelles ou agricoles. « Son implantation doit s'inscrire dans les objectifs du "Zéro Artificialisation Nette" de division par deux du rythme de consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers en 2031 par rapport à la décennie précédente (2011-2021), puis l'atteinte de l'absence d'artificialisation nette en 2050. »
La chaleur qui est produite doit être réutilisée, comme cela commence à être le cas, par exemple pour chauffer des piscines. De même, la surchauffe engendrée par ces data centers nécessite un grand refroidissement, très énergivore, notamment en eau. Des solutions existent pour minimiser cet impact, mais il n'y a aucune obligation.
L’extraction des métaux lourds, un problème environnemental passé sous silence
La construction de tous les équipements nécessaires au numérique passe par l'extraction de métauxmétaux lourds : l'or, le galliumgallium, l'yttriumyttrium, le manganèsemanganèse, le germaniumgermanium, le cuivrecuivre, l'aluminiumaluminium ou encore le siliciumsilicium. Cependant, il est difficile de savoir ce que contiennent exactement tous les produits que nous utilisons : « les données de composition matièrematière sont le plus souvent lacunaires, en particulier du fait de leur caractère sensible (avantages technologiques et de marché, propriété intellectuelle, etc.) ». L'Ademe note également « la quasi-absence de réglementation sur le recyclage des différents métaux ».
C'est la Chine qui est « le premier producteur mondial de 15 des 25 métaux considérés dans l'étude, et en situation de quasi-monopole pour 7 d'entre eux ». L'Ademe s'inquiète de « la disponibilité pour répondre à la demande future à 2030, des impacts sociaux, du risque sur la longévité des réserves connues, des incertitudes sur la disponibilité du métal, des risques géopolitiques de l'approvisionnement » ou encore de « l'impact environnemental de l'extraction et de l'impact sociétal de l'extraction ».
Les activités sont quasiment toutes localisées en dehors de l'Union européenne et il est donc très difficile d'obtenir de véritables informations sur le sujet, comme de faire pressionpression pour mettre en place des normes environnementales.