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Quatre des auteurs du rapport : de gauche à droite, les scientifiques Rob Pratt et Tom Secrest et les ingénieurs Michael Kintner-Meyer (assis) et Kevin Schneider. © PNNL CC by-nc-sa
Les chercheurs du Département de l'Energie du Pacific Northwest National Laboratory (PNNL) ont voulu démontrer l'intérêt des smart grids dans la lutte d'un Etat contre le changement climatiquechangement climatique.
Dans leur rapport, ils font la synthèse entre les domaines de recherche des smart grids et des émissions de CO2 pour mettre en valeur les bénéfices additionnels de ces réseaux intelligents en termes de réduction de la consommation électrique et des émissionsémissions de CO2.
Selon leurs estimations, un déploiement intégral des smart grids sur le réseau électriqueréseau électrique permettrait d'atteindre au moins 12% d'économie d'énergieénergie et de réduction des émissions de dioxyde de carbone en 20 ans.
Cela représente 442 millions de tonnes de CO2, soit la production annuelle de 66 centrales à charbons conventionnelles et l'alimentation de 70 millions de foyers aux standards d'aujourd'hui.
Si l'on intègre en outre les mécanismes indirects (voir tableau), comme le soutien aux énergies renouvelables induit par un tel réseau, ce chiffre peut monter à 18%.
Cliquer pour agrandir. Les principaux mécanismes de réductions de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 des smart grids. © PNNL (traduction G. Macqueron)
En effet, un réseau intelligent permet de connaître précisément et en temps réel la production et les consommations d'électricité. Il est donc possible de gérer très finement les besoins énergétiques, les pics de consommation et les capacités de stockage de manière centralisée mais aussi distribuée (centrale domestique, parc de batteries d'entreprise, etc.).
Un réseau électrique accueillant pour les éoliennes et les voitures électriques
Les productions intermittentes des énergies renouvelables et les capacités de stockage dans les batteries des voitures électriques rechargeables sont ainsi mieux exploitées, ce qui favorise leur développement.
Au final, l'optimisation et le suivi précis des moyens de production et de la consommation énergétiqueconsommation énergétique engendrent des économies d'énergie et une réduction des émissions de CO2.
« En rendant le réseau intelligent, nous le rendons plus efficace et plus pratique pour les énergies renouvelables, et nous pouvons réduire la quantité de carbone que nous émettons pour produire l'électricité dont nous avons besoin, explique le scientifique Rob Pratt. Ce rapport suggère que nous pouvons réduire les émissions de manière substantielle en déployant un réseau intelligent. »
Les travaux des chercheurs du PNNL se basent sur les hypothèses d'une pénétration des smart grids de 100%, c'est-à-dire dans la totalité du réseau de distribution d'électricité, et sur la présence d'un pool d'énergies renouvelables de 20 à 30% d'ici 2030. Cependant, ils indiquent que le taux de réduction est proportionnel au taux d'équipement du réseau. Donc si seule la moitié du réseau devient intelligente, les réductions seront de 6% (9% avec les effets indirects).
Bien évidemment, dans un pays où le coktail des sources énergétiques est différent des Etats-Unis, plus particulièrement du point de vue des énergies renouvelables (Danemark) ou du nucléaire (France), ces estimations seront plus faibles.
L'équipe du PNNL met cependant en garde sur les incertitudes élevées de leurs estimations. Ils recommandent donc d'affiner ces estimations, notamment en ce qui concerne l'impact sur les consommateurs des informations délivrées par les réseaux intelligents.
Seules des estimations plus fines des bénéfices de ces réseaux pourront convaincre réellement les organismes chargés de la réglementation des réseaux électriques en établissant la qualité et la fiabilité de cette évolution technologique des réseaux.