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Les objectifs du protocole de Kyoto attendront encore un peu, car les émissionsémissions mondiales de gaz carboniquegaz carbonique liées à la combustion de carburants fossiles et à la filière cimentciment ont connu une nouvelle augmentation en 2012 : +2,2 %. À elles seules, ces activités ont libéré 9,7 milliards de tonnes de carbonecarbone dans l'atmosphère depuis 1990 et la signature du protocole (soit 35,5 milliards de tonnes de CO2, +58 % par rapport à l'année de référence). Ces chiffres ont été présentés le 19 novembre dernier, après la publication du rapport 2013 du Global Carbon Project (GCP).
Comme chaque année depuis 2001, ce groupement de 77 experts a également réalisé des projections sur la situation attendue en 2013. Résultat : une nouvelle augmentation de 2,1 % devrait être observée, ce qui fera monter le total des émissions à 9,9 milliards de tonnes de carbone (soit 36,3 milliards de tonnes de CO2, +61 % par rapport l'année de référence). Néanmoins, tout n'est pas négatif pour autant. En effet, les valeurs de 2012 et 2013 sont inférieures à l'augmentation moyenne annuelle de +2,7 % calculée entre 2003 et 2012.
Ces augmentations s'expliquent principalement par un accroissement de 2,8 % des émissions liées à la combustioncombustion de charbon dans le monde, contre +2,5 % pour le gaz et +1,2 % pour le pétrolepétrole. Ainsi, en 2012, ce combustiblecombustible a contribué à hauteur de 54 % à la croissance observée, contre 21 % pour le gaz et 18 % pour le pétrole. Bien évidemment, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.
Cartographie des quantités de CO2 émises par différents pays à la suite de la combustion de carburants fossiles (les chiffres sont d'Enerdata, et non du Global Carbon Project). Pour l'année 2012, la Chine et les États-Unis étaient encore en tête de la liste des plus gros émetteurs, devant l'Union européenne. © Idé
Forte augmentation des émissions de CO2 en Chine et en Inde
En effet, certaines contrées ont renforcé leur dépendance à la houille, tandis que d'autres l'ont diminuée. Par exemple, le Japon affiche en 2012 une augmentation de 5,6 % de ses émissions de CO2 liées à la combustion de ce carburant, ce qui représente environ la moitié de la valeur déterminée pour l'Inde (+10,2 %). Plus près de chez nous, une hausse de 4,2 % a été observée en Allemagne, ce qui est supérieur à la moyenne de l'Union européenne (+3,0 %).
Cependant, l'Europe affiche un bilan plutôt positif si l'on considère les émissions liées à la combustion de l'ensemble des carburants fossiles et aux cimenteries, puisqu'elles ont baissé de 1,3 %. Une tendance similaire a été observée aux États-Unis (-3,7 %), principalement grâce à la réduction de la consommation de charbon au profit du gaz de schiste. Malgré ces diminutions, ces deux régions occupent toujours respectivement les troisième et deuxième places du podium des plus gros émetteurs de la planète, juste derrière l'indétrônable Chine (+5,9 % entre 2011 et 2012). Notons que l'Inde, avec une progression de 7,7 %, s'est doucement rapprochée de l'Union européenne en 2012.
Le CO2 émis par habitant diminue en Europe et aux États-Unis
Logiquement, la quantité moyenne de CO2 émise par citoyen en 2012 a diminué dans l'Union européenne et vaut 1,9 tonne de carbone (tC) par habitant. C'est aussi le cas aux États-Unis, avec 4,4 tC/habitant, pays qui reste néanmoins largement en tête dans cette catégorie. Fait notable, la Chine a rattrapé l'Union européenne en 2012 (1,9 tC/habitant, soit sept tonnes de CO2 par citoyen en 2012). Au niveau mondial, la moyenne est de 1,4 tC/habitant.
Avec ces quelques chiffres, l'objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C d'ici la fin du siècle s'éloigne encore un peu plus. Le message est donc toujours le même : il faut réduire nos émissions de CO2 de manière drastique et rapide. Les données utilisées dans le cadre des calculs sont disponibles sur le site du journal Earth System Science Data Discussion (ESSDD).