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En 48 heures, des avions ont charrié 190 ministres de toutes les régions du globe jusqu'à Cancùn, au bout du Yucatàn. Tous sont, dans leurs pays respectifs, en charge de l'environnement, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, fraîchement nommée à ce poste.
Elle y rencontrera Serge Orru, directeur général du WWF-France, à la tête de la délégation française, forte d'une cinquantaine de personnes, et qui a confié à Futura-Sciences ses sentiments sur les objectifs à tenir. « Il faut décarboner nos économies. Il faut parvenir à limiter la hausse des températures à 2° C en 2050, martèle-t-il. Ce qui veut dire réduire nos émissionsémissions annuelles de CO2 à 44 milliards de tonnes, contre 48 aujourd'hui. »
Pour lui, l'accord de Cancùn doit mettre en place une aide pour les pays en développement à enrayer la déforestation. Il semble effectivement que cela puisse être là l'une des avancées de ce sommet mondial. « C'est le point le plus facile, et le moins cher », commente Serge Orru. Ce n'est sûrement pas le seul puisque cette déforestation compte pour 20 % des émissions de carbonecarbone dans l'atmosphère dues aux activités humaines.
Riches contre pauvres
À Cancùn, l'une des confrontations majeures est, comme à Copenhague pour le COP 15, celles des pays pauvres et des pays riches. Ces derniers, rappelle Serge Orru, « ont une empreinte écologique cinq fois supérieure à celle des pays en développement ». Avec l'émergenceémergence de grands pays, à commencer par la Chine et l'Inde, mais aussi le Brésil, et d'autres, les négociations mettent en évidence un « multilatéralisme », comme l'a souligné Connie Hedegaard, commissaire européenne à l'Action pour le climatclimat. Les grands sommets de l'ONU, comme celui de Cancùn, doivent démontrer qu'ils peuvent intégrer cette nouvelle donne du XXIe siècle.
Pour l'instant, le Canada, la Russie et le Japon refusent en bloc de définir un nouveau protocoleprotocole après l'expiration en 2012 de celui dit de Kyoto si les pays en développement ne prennent pas des engagements fermes. De leur côté, ces derniers, Bolivie en tête, attendent que les pays industrialisés revoient à la hausse, à partir de 2013, leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. « On a l'impression de ne pas avancer, voire de reculer, conclut Serge Orru. En fait, de COP en COP, on avance millimètre par millimètre. Pourtant, il s'agit d'une course contre la montre pour freiner le dérèglement climatique. Le principal enjeu doit être d'éviter aux pays en développement de commettre les erreurs qu'ont commises dans le passé les pays industrialisés. »