À chaque année qui passe, un triste record est battu, celui de la concentration des gaz à effet de serre dans notre atmosphère (CO2, méthane et protoxyde d’azote). L’année dernière n’échappe pas à la règle : en 2018, la concentration atmosphérique a dépassé les 408 parties par million (ppm) de CO2. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser.
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L'ONU tire la sonnettesonnette d'alarme à quelques jours de la COP 25 de Madrid : les principaux gaz à effet de serre (GES) à l'origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018, et « aucun signe de ralentissement » n'est visible. D'après les scientifiques, le dioxyde de carbone (CO2), qui est associé aux activités humaines et constitue le principal gaz à effet de serre persistant dans l'atmosphère, a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppmppm). C'est 147 % de plus que le niveau préindustriel de 1750.
« Il n'y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère malgré tous les engagements pris au titre de l'Accord de Paris sur le climat », a pointé le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, à l'occasion de la publication du bulletin annuel de l'OMM sur les concentrations de GES.
“Le taux actuel de CO2 est le même qu’il y a 3 à 5 millions d’années”
Ce rapport rend compte non pas des quantités de gaz à effet de serre qui sont libérées dans l'atmosphère mais de celles qui y restent, sachant que les océans absorbent environ le quart des émissionsémissions totales, tout comme la biosphèrebiosphère, dont font partie les forêts.
Selon Petteri Taalas, la dernière fois que la TerreTerre a connue des concentrations semblables c'était il y a trois à cinq millions d'années. La température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau des océans plus hauts de 10 à 20 mètres.
De plus en plus de méthane et de protoxyde d’azote en 2018
En 2018, l'augmentation annuelleannuelle de la concentration de CO2 est d'autant plus inquiétante qu'elle est supérieure au taux d'accroissement moyen des dix derniers années. Et le constat est le même pour les concentrations de méthane (CH4) et le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote (NONO) dont la part d'émission humaine représente, respectivement 60 % et 40 %. Ces gaz ont un rôle important dans la destruction de la couche d'ozonecouche d'ozone qui nous protège des rayons nocifs du SoleilSoleil.
Face à l'urgence climatique, les pays se sont engagés à Paris en 2015 à appliquer des plans de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, mais les émissions mondiales ne cessent d'augmenter.
Petteri Taalas a appelé lundi les pays à traduire leurs « engagements en actes et revoir à la hausse (leurs) ambitions dans l'intérêt de l'humanité ».
Les quatre plus importants émetteurs de gaz à effet de serre -- Chine, États-Unis, Union Européenne et Inde -- représentent 56 % des émissions mondiales. Seule l'UE (9 % du total des émissions de gaz à effet de serre mondiales) est en passe de remplir, et même dépasser, ses objectifs, selon une récente étude de l'ONG américaine Fondation écologique universelle (FEU-US).
Gaz à effet de serre : nouveau record en 2017
Article publié le 8 août 2018 par Nathalie MayerNathalie Mayer
Dans son dernier « État du climat », l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAANOAA) pose un diagnosticdiagnostic inquiétant. Les concentrations des principaux gaz à effet de serre dans notre atmosphère ont atteint des niveaux records en 2017.
Depuis 1996, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) propose annuellement un « État du climat ». Pour 2017, ce rapport est basé sur les contributions de plus de 500 chercheurs répartis dans quelque 65 pays. Et ses conclusions sont alarmantes.
En 2017, la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone (CO2) a atteint une moyenne de 405 parties par million (ppm), soit 2,2 ppm de plus par rapport à 2016. Selon l'analyse de bulles d'airair piégées dans la glace, il s'agit de la plus forte concentration enregistrée depuis 800.000 ans. Les concentrations en méthane (CH4) et en protoxyde d'azote (N2O), deux importants gaz à effet de serre, ont également atteint des records : 6,9 parties par milliard de plus par rapport à 2016 pour le premier et 0,9 partie par milliard de plus pour le second.
Le réchauffement climatique et ses conséquences
Conséquence : 2017 arrive en tête des années les plus chaudes hors phénomène El Niño, et elle se place en deuxième ou troisième position -- selon les données considérées -- depuis que les enregistrements existent, soit depuis la deuxième moitié des années 1800. Plusieurs pays rapportent par ailleurs avoir établi, au cours de 2017, de nouveaux records de température.
Parmi les autres faits marquants de 2017 :
- des précipitationsprécipitations supérieures à la moyenne ;
- une banquisebanquise arctiquearctique qui a atteint son plus bas niveau (étendue et épaisseur) depuis 37 ans malgré une couverture neigeuse printanière supérieure à la moyenne ;
- le niveau moyen de la mer qui a aussi atteint un record, dépassant de 77 mm la hauteur moyenne enregistrée en 1993.
Les gaz à effet de serre dépassent (de nouveau) leurs records
La teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone a poursuivi sa hausse, avec près de 400 parties par million en 2014 sur l'ensemble de la planète, selon le dernier rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Les autres gaz à effet de serre ont eux aussi dépassé leurs concentrations de 2013.
Article de Jean-Luc GoudetJean-Luc Goudet paru le 9/11/2015
Sans surprise, le nouveau rapport de l’OMM (Organisation météorologique mondiale, une agence de l'ONU), paru aujourd'hui, fait état d'une concentration record en gaz à effet de serre en 2014. La comptabilité tenue ici par cet organisme n'est pas celle des émissions mais celle des quantités mesurées dans l'atmosphère en différents endroits du globe et exprimées en nombre de moléculesmolécules (plus précisément en proportions), les principaux gaz à effet de serre (GES) étant le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4, dont 60 % des émissions sont d'origine humaine) et le protoxyde d'azote (N2O, à 40 % d'origine humaine). S'y ajoutent d'autres gaz, comme les CFCCFC (chlorofluorocarbures)... et la vapeur d'eau. L'effet de cette dernière est important et, qui plus est, augmente avec la température puisque l'air chaud peut en emmagasiner davantage. L'ensemble des mesures est disponible dans le bulletin de l'OMM du 9 novembre.
CO2 : les plus fortes valeurs jamais enregistrées
C'est le dioxyde de carbone, ou gaz carbonique, qui contribue au réchauffement, responsable de 65 % du forçage radiatifforçage radiatif dû aux gaz à effet de serre. « Il est à l'origine de l'augmentation de ce forçage à hauteur de 83 % environ depuis une décennie et de 82 % ces cinq dernières années », détaille le bulletin de l'OMM. Les valeurs atteintes sont les plus fortes jamais enregistrées pour les trois premiers GES :
- dioxyde de carbone (CO2) 397,7 ± 0,1 parties par million (ppm) ;
- méthane (CH4) 1.833 ± 1 parties par milliard (ppb) ;
- protoxyde d'azote (N2O) 327,1 ± 0,1 ppb.
Ces valeurs, souligne l'OMM, « représentent respectivement 143 %, 254 % et 121 % des niveaux préindustriels, en 1750 ». Ces chiffres ne sont cependant pas surprenants car ils s'inscrivent dans une tendance bien établie. L'accroissement du dioxyde de carbone entre 2014 et 2013 (1,9 ppm, en valeur absolue) est d'ailleurs voisin de la moyenne des dix dernières années (2,06 ppm/an). En revanche, pour le méthane et le protoxyde d'azote, la hausse constatée est plus forte qu'entre 2012 et 2013 et, également, que la croissance moyenne durant les dix dernières années.
Globalement, « selon l'indice annuel d'accumulation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère (AGGI) publié par la NOAA (Administration américaine pour les océans et l'atmosphère), le forçage radiatif de l'atmosphère induit par les gaz à effet de serre persistants s'est accru de 36 % entre 1990 et 2014 ».