La saison des champignons bat son plein, mais avant de rassembler panier, couteau et ustensiles de cuisines, mieux vaut être sûr de son coup : un des champignons les plus mortels au monde s'épanouit dans nos forêts. Zoom sur l'amanite phalloïde.
au sommaire
La saison des champignons offre généralement de réjouissantes perspectives : promenades familiales en forêt, découverte de coins secrets, bon repas... à condition de ne pas faire d'erreurs fatales au cours de sa cueillette. En France, l'empoisonnement aux champignons est responsable, chaque année, de 95 % des intoxications mortelles ! Le principal responsable est particulièrement redoutable : il s'agit de l'amanite phalloïde.
L'amanite phalloïde est un petit champignon blanc caractérisé par les lames blanches sous son chapeau, un anneau sur le tiers supérieur et un volve -- une membrane qui entoure les jeunes champignons -- et laisse, chez les adultes, une sorte d'étui à la base du pied. Il peut avoir une teinte légèrement verdâtre, mais ce n'est pas systématique. Certains les confondent parfois avec l'agaric des bois, le tricholome colombette ou les vesses-de-loup, au péril de leur vie.
Un des champignons les plus mortels connus
Et pour cause : l'amanite phalloïde est responsable du syndrome phalloïdien. L'ingestioningestion d'un seul champignon suffit à provoquer une très grave intoxication nécessitant une hospitalisation le plus rapidement possible. Elle est d'autant plus dangereuse que le goût de ce champignon est plaisant et n'appelle donc pas à la méfiance. Le syndromesyndrome se déroule généralement en quatre phases :
- première phase de latencelatence (6 à 24 heures) : aucun symptômesymptôme apparent ;
- deuxième phase d'agression digestive (12 à 24 heures) : symptômes de gastro-entéritegastro-entérite aigüe ;
- troisième phase de rémissionrémission (12 à 24 heures) : l'état semble s'améliorer ;
- quatrième phase d'hépatitehépatite clinique (4 à 7 jours) : l'état très détérioré du foiefoie entraîne des troubles de la coagulationcoagulation, une élévation du taux d'ammoniaqueammoniaque dans le sang, puis un comacoma. Les cas les plus graves peuvent également développer une insuffisance rénaleinsuffisance rénale aiguë.
Mieux vaut prévenir qu’essayer de guérir
« Environ 17 % des intoxications évoluent vers le décès du patient », explique le centre anti-poison de Belgique. D'après l’Anses, pour faire baisser ce chiffre, une seule solution : la prévention. Ne cueillez que les champignons que vous connaissez parfaitement et qui sont en bon état, et n'ingérez rien si vous avez le moindre doute ! Évitez également les cueillettes réalisées après les fortes pluies ou le gel, car cela peut altérer la couleurcouleur des champignons. Suivre ces quelques conseils devrait vous permettre d'effectuer encore de nombreuses récoltes en toute sérénité.