2020, ce n’est pas seulement l’année d’une pandémie qui a changé nos vies. C’est aussi celles de catastrophes climatiques en série. Futura vous propose de prendre un peu de hauteur pour revenir sur quelques-unes des plus marquantes.


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    Cette année 2020 n'aura décidément pas été une année comme les autres. Depuis les méga-incendies qui ont ravagé l'Australie jusqu'à une saison des ouragans hors normes. La crise climatique semble s'être brutalement intensifiée. Croisant même le chemin d'une crise sanitairecrise sanitaire sans précédent.

    Notre belle planète en gardera longtemps les cicatricescicatrices. Dans ses paysages. Dans son atmosphère. Mais pour nous, simples humains, la meilleure façon de saisir l'étendue de ces tristes événements reste peut-être de prendre un peu de hauteur.

    Des feux de forêt en Australie

    Pendant des semaines, les satellites — ici la suite de radiomètres pour imageurs dans l’infrarouge et le visible (VIIIRS) — ont traqué les fumées des incendies monstres qui ont dévasté l’Australie. © Colin Seftor, Nasa
    Pendant des semaines, les satellites — ici la suite de radiomètres pour imageurs dans l’infrarouge et le visible (VIIIRS) — ont traqué les fumées des incendies monstres qui ont dévasté l’Australie. © Colin Seftor, Nasa

    2020, c’est d’abord l’année des feux de forêt

    La série a commencé du côté de l'Australie avec une saison des incendies qui a battu de tristes records. Entre juillet 2019 et mars 2020mars 2020, ce ne sont pas moins de 11 millions d'hectares de brousse qui ont brûlé. Résultat : d'immenses pyrocumulonimbus concentrant des centaines de milliers de tonnes de fumée se sont élevés jusque dans la stratosphère. Ils ont même atteint une altitude record de 31 kilomètres, pénétrant la couche d'ozonecouche d'ozone qui protège la TerreTerre. S'étendant sur des milliers de kilomètres. Jusqu'à, par moments, s'enrouler tout autour de l'hémisphère sudhémisphère sud !

    Un épisode au bien triste bilan carbonebilan carbone. Fin janvier déjà, certains estimaient que les feux de forêt qui ont ravagé l'Australie en 2020 ont été à l'origine de l'émissionémission de 900 mégatonnes de CO2. C'est presque le double de ce que le pays émet annuellement.

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    Les fumées des incendiese Australie ont formé un gigantesque vortex dans la stratosphère

    Pour la vie, triste bilan également puisque quelque trois milliards d'animaux ont péri dans les flammes. Parmi lesquels, plus de 60.000 koalaskoalas et cinq millions de kangourouskangourous.

    Selon les chercheurs, le changement climatique augmente de 30 % la probabilité de voir ce type d'incendies se déclarer.

    Des feux de forêt dans l’Arctique

    En 2020, l'ArctiqueArctique a également été la proie des flammes. En cause, des températures printanières et estivales au-dessus des normales. Une situation qui, selon les chercheurs, va devenir, avec le réchauffement climatique, au moins 600 fois plus probable que par le passé.

    Les incendies au cœur du cercle polaire, le 20 juillet 2020, vus par les satellites Copernicus Sentinel. © Pierre Markuse, Flickr, CC by-2.0
    Les incendies au cœur du cercle polaire, le 20 juillet 2020, vus par les satellites Copernicus Sentinel. © Pierre Markuse, Flickr, CC by-2.0

    Les fumées émises par ces incendies ont emporté vers l'atmosphère toutes sortes de polluants. Des oxydes d'azoteoxydes d'azote, des composés organiques volatilscomposés organiques volatils, des aérosolsaérosols. Et l'équivalent de 56 mégatonnes de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) au-dessus de la Sibérie, rien que pour le mois de juin -- contre 53 mégatonnes déjà en juin 2019.

    Une mousson historique en Chine

    La Chine — mais aussi l’Inde et le sud du Japon — a connu une mousson historique. Entre le 1<sup>er</sup> juin et le 20 juillet 2020, plus d’un mètre de pluie était déjà tombé sur certaines régions. Le tout provoquant des crues importantes. Le lac Poyang, par exemple, a ainsi atteint un record de 22,6 mètres de profondeur le 13 juillet 2020, pour un niveau moyen annuel de 19,2 mètres. © <em>Nasa Earth Observatory</em>
    La Chine — mais aussi l’Inde et le sud du Japon — a connu une mousson historique. Entre le 1er juin et le 20 juillet 2020, plus d’un mètre de pluie était déjà tombé sur certaines régions. Le tout provoquant des crues importantes. Le lac Poyang, par exemple, a ainsi atteint un record de 22,6 mètres de profondeur le 13 juillet 2020, pour un niveau moyen annuel de 19,2 mètres. © Nasa Earth Observatory

    En Chine, foyer originel de la pandémiepandémie de Covid-19Covid-19, a également été le théâtre d'inondationsinondations hors normes. Résultat d'une saison de moussonmousson -- entre juin et septembre -- historique. Au 23 septembre 2020, la Chine avait connu 21 inondations remarquables, soit 1,6 fois plus que les années précédentes et autant que le record établi en 1998. Au total, plus de 830 rivières du pays ont dépassé leur niveau d'alerte.

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    Ici, le nord-est de la Chine, d’abord le 1er novembre 2019 puis le 25 octobre 2020. Des images — dans l’infrarouge et dans le visible — en fausses couleurs pour distinguer l’eau de la terre. © <em>Nasa Earth Observatory</em>
    Ici, le nord-est de la Chine, d’abord le 1er novembre 2019 puis le 25 octobre 2020. Des images — dans l’infrarouge et dans le visible — en fausses couleurs pour distinguer l’eau de la terre. © Nasa Earth Observatory

    Ces inondations ont coûté près de 280 vies et 27 milliards d'euros -- selon les chiffres des courtiers en assurance de Aon. La troisième catastrophe météorologique la plus coûteuse jamais enregistrée hors États-Unis. Les chercheurs estiment par ailleurs que les pertes annuellesannuelles moyennes dues aux inondations en Chine s'élevaient, entre 1984 et 2018 à un peu plus de 15 milliards d'euros. Mais que cette moyenne passe déjà à plus de 20 milliards d'euros pour la période 2006-2018.

    Des températures record

    Alors que 2020 semble bien placée pour figurer sur le podium des années les plus chaudes jamais enregistrées -- et que les six dernières années passées ont été les six plus chaudes jamais enregistrées --, deux records de températures mesurées cette année illustrent plutôt bien la situation.

    Le 20 juin 2020, une température record de 38,0 °C a été atteinte à Verkhoyansk, dans le nord de la Sibérie. Ni plus ni moins que... 17 °C au-dessus des normales de saison dans la région ! Et du jamais vu à de telles latitudeslatitudes. Le tout au cœur d'une vague de chaleur sans précédent. Des températures moyennes de plus de 5 °C supérieures à la normale ont été mesurées entre janvier et juin 2020. Selon les chercheurs, le risque d'une telle vaguevague de chaleurchaleur prolongée est multiplié au moins par 600 sous l'influence du changement climatique.

    Le 16 août 2020, aux États-Unis, cette fois, c'est dans la Death Valley (Californie) qu'un record a été atteint : 54,4 °C ! Sans doute la température la plus chaude jamais mesurée sur Terre.

    Les États-Unis en feu

    Sur cette image du satellite Aqua, les feux de forêt dans l’Oregon (États-Unis) attisé par des rafales à plus de 100 km/entre le 7 et le 8 septembre 2020. © <em>Nasa Worldview</em>
    Sur cette image du satellite Aqua, les feux de forêt dans l’Oregon (États-Unis) attisé par des rafales à plus de 100 km/entre le 7 et le 8 septembre 2020. © Nasa Worldview

    Sur la côte ouest des États-Unis, à l'autonome 2020, toujours des images de forêts -- et cette fois aussi, de quartiers entiers -- ravagées par les flammes. Un bilan à la mi-novembre faisait état de plus e 9,200 incendies pour 1,7 million d'hectares brûlés pour la seule Californie. Le double du précédent record établi en 2018.

    En cause : une grande sécheressesécheresse et une vague de chaleur intense. Ainsi qu'un réchauffement climatiqueréchauffement climatique qui encourage de type de conditions météorologiques extrêmes.

    Le saviez-vous ?

    Selon les courtiers en assurance de Aon, une multinationale britannique, les feux de forêt qui ont ravagé la planète en 2020 nous auront coûté près de 14 milliards d’euros. Juste un peu moins que les incendies de 2017, 2018, 2015 et 2010 !

    Au total, fin novembre, le coût des catastrophes naturelles était estimé dans le monde — toujours par Aon — pour cette année 2020 à quelque 36 milliards d’euros. Le record en la matière — qui date de 2010 : 38 milliards d’euros — pourrait bien être battu.

    Le recul de la glace arctique

    Du côté de l'Arctique, les glaces ont particulièrement souffert de la hausse des températures due au réchauffement climatique. Et de la vague de chaleur déjà responsable de feux de forêt gigantesques dans la région. Les mers de Laptev et de Barents ont été les plus touchées. La glace de mer a atteint son deuxième plus bas minimum -- après 2012 -- le 15 septembre 2020. La route maritime du Nord, le long de la côte russe, a été ouverte pendant un nombre record de 112 jours. Permettant... aux pétroliers de traverser la région comme jamais !

    Selon les chercheurs, ce recul de la couverture glaciaire pourrait être fatal aux ours polairesours polaires d'ici la fin de notre siècle.

    Fin octobre, et pour la toute première fois depuis le début des relevés, la glace de mer ne s'était pas encore reformée du côté de la mer de Laptev.

    Les États-Unis durement touchés

     

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    Dans l’Iowa, le passage d’un derecho a laissé des traces dans les champs de maïs. En haut, une image prise le 10 juillet 2020. En bas, la même région le 11 août 2020. Les cultures endommagées apparaissent en vert plus clair. © Nasa
    Dans l’Iowa, le passage d’un derecho a laissé des traces dans les champs de maïs. En haut, une image prise le 10 juillet 2020. En bas, la même région le 11 août 2020. Les cultures endommagées apparaissent en vert plus clair. © Nasa

    En 2020, les États-Unis ont subi pas moins de 18 catastrophes « à plus d'un milliard de dollars ».

    Parmi elles : un derecho, un phénomène météorologique rare de convection profondeconvection profonde extratropicale qui se déplace rapidement et produit de très fortes rafales. Il s'est abattu sur le Midwest au mois d'août, causant des dégâts considérables avec ses ventsvents soufflants jusqu'à 160 km/h. Les dommages sur les champs de maïsmaïs de la région ont été estimés à quelque 10 milliards de dollars. Avec l'impossibilité de replanter à cette période de l'année.

    Une saison des ouragans exceptionnelle

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    Ce sont tous les ouragans et tempêtes qui se sont formés durant cette incroyable saison 2020. © NOAA, CIRA

    Comme l'avaient annoncé les météorologuesmétéorologues, la saison 2020 des ouragans au-dessus de l’Atlantique a été extrêmement active. Plusieurs records sont tombés à l'occasion. D'abord celui du nombre de tempêtestempêtes nommées en une seule saison : 30 ! Les chercheurs ont dû recourir à l'alphabet grec pour les désigner dès le 18 septembre. Parmi elles, 13 ouragans -- c'est le deuxième nombre le plus élevé jamais enregistré et même 6 ouragans majeurs -- également le deuxième nombre le plus élevé jamais enregistré. Au total, cela représente une activité plus de deux fois supérieure à la moyenne.

    Autres records

    • 10 tempêtes se sont intensifiées rapidement ;
    • 12 tempêtes ont touché terre aux États-Unis parmi lesquelles 6 ouragans de telle sorte que chaque kilomètre de la côte continentale, du Texas au Maine, s'est retrouvé menacé, à un moment ou à un autre de la saison ;
    • À la mi-novembre, l'ouragan Iota a été le plus tardif ouragan de catégorie 5 jamais enregistré dans l'Atlantique.

    Au total, au moins sept ouragans de 2020 mériteraient que leur nom soit retiré de la liste de noms à venir -- pour avoir causé un nombre de morts et des dommages importants. Le précédent record date de 2005. Cinq noms avaient alors définitivement été retirés de la liste des noms à donner à un ouragan. Affaire à suivre d'ici quelques semaines...

    En septembre 2020, les satellites de la Nasa ont saisi des images stupéfiantes des fumées des incendies (en couleurs chaudes sur les images) qui brûlaient alors la côte ouest des États-Unis pris dans les tourbillons de deux ouragans : Paulette (en haut à droite de la 2<sup>e</sup> image) et Sally (en bas au centre de la 2<sup>e</sup> image). © <em>Nasa Earth Observatory</em>
    En septembre 2020, les satellites de la Nasa ont saisi des images stupéfiantes des fumées des incendies (en couleurs chaudes sur les images) qui brûlaient alors la côte ouest des États-Unis pris dans les tourbillons de deux ouragans : Paulette (en haut à droite de la 2e image) et Sally (en bas au centre de la 2e image). © Nasa Earth Observatory

    Un super typhon dévaste les Philippines

    Le 1er novembre 2020, un super typhon exceptionnel a frappé les Philippines. Nommé Goni, il donné naissance aux vents les plus violents de l'histoire -- moyenne sur une minute --, soufflant à plus de 310 km/h.

    Plus généralement, sept des dix typhons les plus violents ont été enregistrés depuis 2006.

    Des taux record de CO2

    L’évolution des émissions de CO<sub>2</sub> pendant la crise sanitaire. © <em>Global Carbon Project</em>
    L’évolution des émissions de CO2 pendant la crise sanitaire. © Global Carbon Project

    La crise sanitaire que nous connaissons depuis le début de cette année 2020 aura au moins eu un effet bénéfique : une réduction de 6 à 7 % des émissions de nos émissions de CO2. C'est la réduction la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Bien plus que le 1 % enregistré lors de la grande récession de 2008.

    Un répit de courte duréedurée, toutefois, car les niveaux de CO2 dans l'atmosphère ont tout de même grimpé de 2,6 parties par million (PPMPPM) cette année, atteignant en 2020, les 414 ppm.

    Un drame évité de peu

    L'iceberg A-68A alors qu'il se trouvait à moins de 200 kilomètres de l'île de Georgie du Sud, le 4 décembre 2020. © Pierre Markuse, Flickr, CC by-2.0

    Depuis qu'il a vêlé de la barrière Larsen C, en AntarctiqueAntarctique, en 2017, l'iceberg A-68A était suivi de près par les chercheurs. Et plus encore depuis qu'il avait été emporté vers le nord par le courant circumpolairecircumpolaire antarctique. S'approchant de l'île de Georgie du Sud et menaçant les animaux sauvages qui y vivent.

    Fin décembre 2020, il s'est disloqué et s'est aminci. Pris dans les courants, les morceaux semblaient désormais vouloir contourner l'île.