En Antarctique, la neige passe du blanc au vert. La cause ? Des communautés de microalgues vertes qui deviennent si denses qu'elles sont visibles à l'œil nu. La première carte de ces zones vertes a été émise par des chercheurs anglais, ces dernières semblent liées au réchauffement climatique.
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Avec le réchauffement climatique, le continent blanc qu'est l'Antarctique se teinte peu à peu de vert. On doit ce phénomène à la prolifération d'une microalgue qui se développe sur la neige de l'Antarctique. Quand elle est présente en grande quantité, elle forme de larges taches vertes sur la neige fondue.
Grâce à six années d'images prises par les satellites Sentinelsatellites Sentinel-2 de l'ESAESA et des données du terrain, des chercheurs de l'université de Cambridge ont pu cartographier les zones devenues vertes de la péninsule Antarctique, la région la plus au nord du continent. Les détails de cette carte inédite sont publiés dans Nature Communications.
L'Antarctique tachée de vert
Sur la carte produite par les scientifiques, on dénombre 1.679 efflorescences d'algue verte. Assemblées, c'est 1,9 kilomètre carré de glace qui tourne au vert. Les efflorescences se situent là où les températures ont le plus augmenté, notamment sur les innombrables îlots de la péninsule Antarctique qui ont connu des records de température l’été dernier. Elles sont moins présentes dans les régions plus froides, au sud de la péninsule.
Mais ce n'est pas le seul facteur qui favorise la poussée de ces larges zones vertes. En effet, la faunefaune marine fournit aux microalgues les nutrimentsnutriments dont elles ont besoin pour se multiplier. Ainsi, 49 % des zones de prolifération sont à moins de 100 mètres du rivage et 60 % dans un périmètre de cinq kilomètres autour d'une colonie de manchots. Les efflorescences les plus denses ont été observées à moins d'un kilomètre des pingouins.
Cette explosion de biomassebiomasse, qui représente plus de 1.000 tonnes de biomasse sèche à l'année, est aussi un formidable puits de carbonepuits de carbone. Selon l'estimation des scientifiques, ces algues photosynthétiques peuvent absorber 479 tonnes de CO2 chaque année. Cela peut paraître beaucoup mais c'est une goutte d'eau dans l'océan des émissionsémissions anthropiques de CO2 annuellesannuelles.