Dans le jargon du jardinage que l’on ne comprend pas toujours, on demande les plantes « bio-indicatrices » ! Si les jardiniers experts en connaissent certainement l’utilité, les amateurs se questionnent certainement sur ces « drôles » de plantes. Que vous soyez l’un ou l’autre, vous savez identifier un liseron, un coquelicot, un pissenlit ou un plantain. Mais que vont vous indiquer ces végétaux ?


au sommaire


    Dans la quête des humains pour la protection de l'environnement, les plantes bio-indicatrices ont toute leur place et se révèlent même précieuses pour rendre compte de l'état des sols.

    Les plantes bio-indicatrices : de quoi s’agit-il ?

    Les plantes bio-indicatrices sont des variétés sauvages dont les graines sont en dormance dans le sol de votre jardin. Elles vont y patienter sagement et pousser naturellement lorsque leurs besoins en hygrométriehygrométrie, structure et acidité du sol -- mais aussi les conditions climatiques -- seront réunies. Cela s'appelle « la levée de la dormance ». Leur dormance peut durer des années, voire même des dizaines d'années.

    Souvent, ces plantes sont considérées comme étant des mauvaises herbes, néanmoins, elles apportent des renseignements extrêmement utiles sur la nature des sols et les opérations à réaliser pour les ré-équilibrer.

    La renoncule rampante, une mauvaise herbe ? Pas seulement ! ©Reflexpixel, Adobe Stock
    La renoncule rampante, une mauvaise herbe ? Pas seulement ! ©Reflexpixel, Adobe Stock

    Le botanistebotaniste Gérard Ducerf est un fin connaisseur de ces plantes auxquelles il a consacré plusieurs ouvrages. Il a identifié plus de 750 espècesespèces, permettant ainsi aux amoureux de la nature de comprendre en quoi elles sont des alliées pour appréhender le fonctionnement de leurs sols.

    Quelles informations précieuses apportent les plantes bio-indicatrices ?

    Les plantes bio-indicatrices sont considérées comme un outil d'analyse du sol. Elles vont donner des indications essentielles à l'agriculteur ou au jardinier comme :

    • le pH du sol : est-il acideacide ?
    • sa structure : le sol est-il tassé, aéré ou compact ?
    • la fertilité et la richesse organique du sol ;
    • la constitution du sol : est-il plutôt argileux, limoneux ou sableux ?
    • le sol est-il pollué ?
    • la présence et la quantité d'eau : est-elle excessive ou non ?
    Du muscari pousse à foison dans votre jardin ? Votre sol est carencé en potasse. ©shambelle, Adobe Stock
    Du muscari pousse à foison dans votre jardin ? Votre sol est carencé en potasse. ©shambelle, Adobe Stock

    Comment reconnaître une plante bio-indicatrice ?

    Attention, deux ou trois coquelicots en plein milieu de votre jardin ne vous donneront pas d'informations probantes sur l'état de votre sol. Pour que ces mauvaises herbes soient réellement indicatrices, elles doivent être présentes de façon abondante.

    Vous pourrez identifier des espèces dominantes (au moins 70 %)) comme les pâquerettespâquerettes, le chiendentchiendent ou le muscarimuscari, néanmoins, certaines d'entre elles seront également moins représentées (environ 50 %).

    La période idéale pour observer les plantes bio-indicatrices dans votre jardin est le printemps, plutôt avant les premières fauches. Un sol bien entretenu va évidemment rendre difficile la reconnaissance de ces adventicesadventices. Ainsi, laissez pousser quelques espaces de végétation pour faciliter l'identification des plantes bio-indicatrices présentes dans votre jardin. En prime, vous contribuerez à faire revenir la biodiversité !

    Quelques plantes bio-indicatrices faciles à remarquer dans son jardin

    Dans ses livres, Gérard Ducerf a décrit les spécificités de plantes bio-indicatrices. Si elles ne donnent pas un compte-rendu précis et définitif de l'état de votre sol, elles vous en donneront une petite idée déjà bien précieuse !

    La véronique est signe d'un sol où l'azote est bien présent ! ©KKleaf, Adobe Stock
    La véronique est signe d'un sol où l'azote est bien présent ! ©KKleaf, Adobe Stock
    • la renoncule rampante : communément surnommée « bouton d'or », sa présence indique un sol asphyxié, gorgé en eau et en matièresmatières organiques. Attention, c'est une plante toxique !
    • le muscari négligé : il signifie que le sol est carencé en potasse, son pH est élevé et la vie microbienne est inactive ;
    • la véronique de Perse : le sol commence à être compact et la présence d'azoteazote est très importante puisque la plante en a grandement besoin pour se développer ;
    Le mouron blanc est synonyme d'un sol parfaitement équilibré, bonne nouvelle ! ©Marina, Adobe Stock
    Le mouron blanc est synonyme d'un sol parfaitement équilibré, bonne nouvelle ! ©Marina, Adobe Stock
    • L'ortie : elle indique un excès de ferfer dans le sol, peut-être une pollution (vieilles boîtes de conserve, ferraille...), mais aussi une grande présence excessive de matières organiques végétale (boisbois mort, feuilles...) et animale (sur-pâturage...). Elle est comestible !
    • Le mouron blanc : il rend compte d'un sol fertile et bien équilibré avec une vie bactérienne, du carbonecarbone et des nitrates. Le mouron fait partie des plantes qui indique une bonne santé du sol ;
    • Le trèfle : le sol est compact et riche en calcairecalcaire, mais il est également gorgé d'eau et de matière organique et animale.