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Giove-B au banc à l'Estec (Pays-Bas). Crédit : Esa
Le nouvel optimisme ambiant ne doit pas nous faire oublier que ce programme vital pour l'Europe revient de loin, et qu'il se trouve toujours en phase de soins intensifs. La sixième édition du Munich Satellite Navigation Summit, qui s'est tenue du 19 au 21 février dernier en Allemagne avec plus de 400 participants, devenue référence principale en la matièrematière, s'inscrivait sur le thème « Galileo back on track » (Galileo remis sur pied)... Tout un symbole !
Lors de cette conférence annuelleannuelle, que l'on doit au professeur Guenter W. Hein (université FAF de Munich), tous les intervenants européens, qui appartenaient au monde politique, n'ont cessé d'insister sur l'impérieuse nécessité que Galileo soit mis en service opérationnel dans cinq ans. Mais les mêmes font preuve d'un certain embarras lorsqu'ils évoquent les accords restant à conclure pour que le budget de 3,4 milliards d'euros décidé en décembre dernier par le Conseil Transports soit complètement débloqué. Le nerfnerf de la guerre est aussi celui de l'espace...
Grosso modo, le plan financier de Galileo est divisé en six segments : ingénierie du système, infrastructure sol (fourniture des signaux), segment terrestre de contrôle, segment spatial (26 satellites répartis en trois lots), services de lancements, gestion des opérations. Une clause de non-cumul interdit d'attribuer plus de deux lots par groupe industriel et s'assortit d'une obligation de sous-traiter à des PME à hauteur de 4 %. L'objectif est de trouver l'équilibre entre les règles de concurrence de la Commission et le principe du juste retour de l'EsaEsa.
Giove-B en orbite (vue d'artiste). Crédit : Esa
Mais le programme accumule les retards, et Giove-A, premier satellite Galileosatellite Galileo à l'état de prototype, fonctionne en solitaire depuis maintenant deux ans, collectant de précieuses données sur le comportement de ses composants dans un environnement sévère de radiations. Il aurait dû être suivi par Giove-B pour tester l'horloge de type masermaser passif à hydrogènehydrogène qui constitue la grande innovation du système européen. Mais ce second prototype ne sera lancé que le 27 avril 2008, si le programme est respecté.
Entre financement et bureaucratie
L'Esa dispose aujourd'hui de l'argentargent nécessaire pour financer la phase suivante IOV (In Orbit Validation), qui comporte quatre satellites devant être placés en orbiteorbite par deux lancements SoyouzSoyouz depuis le port spatial européen de Kourou en 2010, avec quatre années de retard sur le planning initial...
Cette phase accomplie ouvrira enfin la voie au lancement des 26 satellites opérationnels FOC (Full Operation Capability), dont les premiers exemplaires devraient prendre la route de l'espace de 2011 à 2013.
Ne nous faisons cependant pas trop d'illusion : mettre Galileo sur pied pour 2013 au plus tard sera un véritable défi pour l'Europe, non sur le plan technologique (il ne s'agit pas, et de loin, du programme le plus ambitieux à ce point de vue), mais sur le terrain politico-administratif. Si les politiciens ont accordé leur aval au financement de Galileo jusqu'à son déploiement final, des semaines de négociations et de discussions sont encore nécessaires pour régler toutes les procédures administratives. Sans elles, l'argent à dépenser reste en suspens...
Galileo en 2008
Plusieurs phases capitales sont encore prévues cette année, dont le lancement le 27 avril de Giove-B constituera le point de départpoint de départ. En juin prochain s'ouvrira le Conseil Esa durant lequel doit être signé l'accord de délégation avec la Commission pour le développement du système opérationnel Galileo ; il implique que les règles de compétition aient été adaptées pour les contrats Galileo de l'Esa. L'appel d'offres pour la réalisation des 26 satellites opérationnels sera officiellement lancé par l'ESA en juillet, et enfin, le choix des industriels pour finaliser les contrats Galileo devrait être avalisé en décembre. Deux groupes d'industriels devraient se disputer le segment spatial : EADSEADS Astrium (avec Thales Alenia Space) et OHB-System (avec SSTL). Cette compétition pourrait donner lieu à un jugement de Salomon avec un partage entre deux fournisseurs des satellites à réaliser.