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Sur Terre, les images dites « avant-après », c'est-à-dire des sites photographiés à plusieurs mois ou années d'intervalle, montrent les effets de l'urbanisation et des changements environnementaux. Sur Mars, ces comparaisons sont également réalisées mais elles sont surtout utilisées pour surveiller la géologiegéologie de la planète, la formation de nouvelles ravines et de nouveaux cratères.
C'est la sonde MRO (Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter) que la Nasa astreint à cette tâche. Elle utilise pour cela la caméra dite de contexte (CTX) ainsi que la célèbre Hirise, d'une résolutionrésolution d'environ un mètre. À elles deux, elles ont repéré quelque 400 nouveaux cratères d'impact depuis 2006. La découverte d'un nouveau cratère aurait donc pu passer inaperçue si on ne la devait à Marci, une caméra utilisée pour caractériser les variations journalières, saisonnières et annuellesannuelles du climatclimat martien.
Un double cratère découvert fortuitement
Il y a deux mois, Bruce Cantor, l'utilisateur principal de Marci, a remarqué un point noir sur un des clichés de la caméra. Ce chercheur, sorte de prévisionniste de la météorologiemétéorologie martienne, qui travaille pour Malin Space Science Systems, utilise ces clichés pour surveiller l'état du temps qu'il fait sur Mars (tempêtestempêtes de poussière, dust devils, ventsvents violents ...) et les niveaux d'ensoleillement. Loin d'être anodines ces données servent à préparer les activités routinières des rovers martiensrovers martiens et gérer au mieux les ressources énergétiques d'OpportunityOpportunity qui utilise des panneaux solaires pour produire son électricité, à la différence de CuriosityCuriosity alimenté par générateur thermoélectrique radioisotopique (RTG).
Le cratère découvert par la caméra Marci et photographié par Hirise. © Nasa/JPL-Caltech/University of Arizona
Ce point noir l'intriguant, Bruce Cantor décide d'examiner les images précédentes de la même région et découvre que ce point noir est apparu entre le 27 ou le 28 mars 2012. Il en conclut qu'il s'agit d'un cratère nouvellement formé grand comme la moitié d'un terrain de football. Compte tenu de la faible résolution de Marci, le chercheur décide d'utiliser les autres caméras de la sonde pour mieux le caractériser. CTX et Hirise sont alors pointées sur ce point. La réalité apparaît : ce sont en fait deux cratères, entourés d'une douzaine de petits enfoncements plus ou moins prononcés et vraisemblablement formés par des morceaux de l'objet tombé là et par les éjectas après la collision.
Le plus grand cratère est assez peu profond et mesure 43,5 par 48,5 m. Les chercheurs en concluent qu'il a été formé par un objet de 3 à 5 m. L'impact a probablement été précédé d'une explosion dans le ciel martien qui a réparti au sol des débris sur une surface d'environ 8 km de large.
Cette série d'événements peut être comparée à l'explosion de la météorite de l’Oural qui, le matin du 15 février 2013, près de Tcheliabinsk, en Oural, a explosé dans le ciel et provoqué des dégâts matériels assez significatifs. Si sur Terre ce type d'événement est rare, sur Mars la chute de bolides est quasi quotidienne. On estime qu'il tombe sur la planète plus de deux cents astéroïdes et autres bolides de toutes tailles. À la différence de la Terre qui possède une atmosphèreatmosphère dense brûlant les objets de taille modeste, Mars n'est entourée que d'une fine couche de gaz qui en laisse passer beaucoup plus.