Presque 40 ans après l’alunissage de la deuxième mission habitée sur la Lune, Apollo 12, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter a survolé et photographié le site où se trouve encore le module lunaire et la sonde Surveyor 3. Toutes les zones d'atterrissages des missions Apollo sont désormais retrouvées.

au sommaire


    Il y a peu de temps, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) a survolé plusieurs des sites d'atterrissage des missions ApolloApollo. A cette occasion, des images du site d'Apollo 11Apollo 11 ont été prises et on a même pu voir des traces de pas des astronautes de la mission Apollo 14. Cependant, le site d'Apollo 12 manquait encore à l'appel. La liste est désormais complète..

    La mission Apollo 12 avait effectué un alunissage le 14 novembre 1969. A bord du module lunaire se trouvaient les astronautes Pete Conrad et Alan Bean. Le site choisi par les chercheurs de la Nasa était situé dans la partie ouest de Oceanus Procellarum (Océan des TempêtesTempêtes en latin), et l'un des buts de la mission était de se poser tout près de la sonde Surveyor 3.

    L'astronaute Alan Bean descendant du LEM. Crédit : Nasa

    L'astronaute Alan Bean descendant du LEM. Crédit : Nasa

    Un autre des buts de la mission était bien sûr de rapporter des roches lunaires. Pendant les 32 heures qu'ils sont restés sur la Lune, les astronautes ont effectué deux marches lunaires durant chacune un peu moins de 4 heures. Ils en ont profité pour récolter 32 kgkg de roches lunaires qui ont apporté des renseignements précieux sur la composition du sol lunaire. C'est ainsi que l'on a pu établir que l'Océan des Tempêtes était constitué d'un immense épanchement basaltiquebasaltique et que le cratère Copernicus était âgé de 810 millions d'années seulement.

    L'ensemble d'instruments baptisé Alsep déposé par les astronautes d'Apollo 12. Crédit : Nasa

    L'ensemble d'instruments baptisé Alsep déposé par les astronautes d'Apollo 12. Crédit : Nasa

    La Lune reçoit un équipement scientifique autonome

    La mission Apollo 12 fut aussi l'occasion de déposer pour la première fois un ensemble d'instruments baptisé Apollo Lunar Surface Experiments Package (Alsep). Plusieurs autres Alsep ont été installés lors des missions suivantes et, pendant des années, leurs instruments ont transmis sur Terre des renseignements précieux sur l'activité sismique de la Lune et son très faible champ magnétique.

    Des gravimètres ont mesuré les variations dans le temps du champ gravitationnel local ainsi d'autres instruments ont mesuré le flux thermique et de particules chargées à la surface de la Lune. Un générateurgénérateur à radio-isotopeisotope alimentait le tout grâce à la chaleurchaleur dégagée par les désintégrations radioactives du plutoniumplutonium 238, des thermocouples générant environ 70 wattswatts. Les différentes stations restèrent en service jusqu'en 1977.

    L'astronaute Alan Bean examinant la sonde américaine <em>Surveyor 3</em> ayant précédé l'Homme sur la Lune en 1967. Crédit : Nasa

    L'astronaute Alan Bean examinant la sonde américaine Surveyor 3 ayant précédé l'Homme sur la Lune en 1967. Crédit : Nasa

    En se posant à presque 200 mètres de Surveyor 3, il devenait possible de récupérer une partie des instruments de cette sonde envoyée par la Nasa en 1967. Ramenée sur Terre, la caméra a par exemple fourni des renseignements sur la tenue des matériaux et des instruments à une exposition de presque deux années de vide spatial et de flux de micrométéorites et autres particules du vent solairevent solaire ou des rayons cosmiquesrayons cosmiques. Ces composants ramenés sur Terre recélaient une autre surprise : il s'y trouvait encore quelques bactéries qui avaient survécu à l'environnement spatial. Ces observations ont par la suite permis de mieux concevoir les sondes et les véhicules destinés à explorer le système solairesystème solaire.

    La récupération de certains des instruments de Surveyor 3 était risquée car, comme le montre les images, la sonde était sur la pente d’un petit cratère logiquement baptisé depuis Surveyor. On craignait donc un possible déséquilibre de la sonde qui aurait pu basculer sur les astronautes.