Bien s’alimenter est une des clés d’une bonne santé. Souvent, le régime végétarien est jugé meilleur pour notre organisme. Néanmoins, une nouvelle étude semble indiquer que les amateurs de verdure ne se portent pas forcément mieux que les mangeurs de viande, et souffrent plus fréquemment de certains maux.

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    La société moderne souffre d'un mal nouveau depuis quelques décennies : une recrudescence des maladies métaboliques liées à notre mode de vie et à notre alimentation. La malbouffe s'accompagne d'un apport excédentaire en sucres et en graisses, au détriment des bienfaits des fruits et légumes. Cependant, les personnes végétariennesvégétariennes semblent mieux armées pour détenir les clés d'une plus grande longévité.

    Ce régime alimentaire vert a été associé à de nombreux avantages d'un point de vue de la santé : IMCIMC inférieur, meilleure espérance de vie, bénéfices sur le risque cardiaque, le diabète et l'hypertensionhypertension ou limitation des risques d'occurrence de certains cancers associés à la viande rouge, entre autres. Néanmoins, de telles habitudes alimentaires se paient avec quelques conséquences, parfois l'apparition de quelques carences ou un taux plus important de troubles mentaux (comme l'anxiété ou la dépression), bien que les études ne soient pas unanimes sur cette question.

    Nathalie Burkert et ses collègues de l'université de médecine de Graz (Autriche) ont voulu vérifier certaines de ces conclusions pour voir si un régime sans viande constitue réellement un avantage sanitaire. Et leurs résultats, accessibles dans Plos One, tranchent avec ceux avancés jusque-là.

    Des végétariens d’horizons différents

    Dans un premier temps, les chercheurs ont soumis 15.474 Autrichiens de plus de 15 ans à des questionnaires sur leurs caractéristiques sociodémographiques, certains des comportements associés à la santé (tabagisme, consommation d'alcoolalcool, niveau d'activité physiquephysique), leur IMC, les éventuelles maladies dont ils souffrent et les traitements pris, ou la santé psychologique, puis, évidemment, leur régime alimentaire afin de les ranger en six groupes bien distincts :

    • les végétaliensvégétaliens ;
    • les végétariens mangeant du lait et des œufs ;
    • les végétariens mangeant, en plus du lait et des œufs, du poisson ;
    • les carnivorescarnivores fortement tournés vers les fruits et légumes ;
    • les carnivores avec un apport modéré en viande ;
    • les grands mangeurs de viande.
    Ce tableau révèle les variations pour divers troubles de santé selon les différents groupes. En gras figurent les maladies pour lesquelles les différences sont statistiquement significatives, toutes à la défaveur des végétariens. Dans les colonnes verticales sont regroupés les différents régimes alimentaires : <em>vegetarian</em> pour végétarien, <em>Carnivorous diet rich in fruits and vegetables</em> pour les carnivores mangeant beaucoup de fruits et légumes, <em>Carnivorous diet less rich in meats</em> pour les carnivores mangeant peu de viande, et <em>Carnivorous diet rich in meat</em> pour les grands mangeurs de viande. © Nathalie Burkert<em> et al.</em>, <em>Plos One</em>, cc by 2.5

    Ce tableau révèle les variations pour divers troubles de santé selon les différents groupes. En gras figurent les maladies pour lesquelles les différences sont statistiquement significatives, toutes à la défaveur des végétariens. Dans les colonnes verticales sont regroupés les différents régimes alimentaires : vegetarian pour végétarien, Carnivorous diet rich in fruits and vegetables pour les carnivores mangeant beaucoup de fruits et légumes, Carnivorous diet less rich in meats pour les carnivores mangeant peu de viande, et Carnivorous diet rich in meat pour les grands mangeurs de viande. © Nathalie Burkert et al., Plos One, cc by 2.5

    Après un écrémage, seuls 1.320 participants ont été retenus : 330 pour l'ensemble des trois groupes de végétariens, en plus de 330 dans chaque groupe de carnivores, afin de comparer les amateurs de verdure aux mangeurs de viande.

    L’apologie du régime carnivore ?

    Les résultats de leurs analyses montrent, comme les recherches précédentes, que l'IMC des végétariens est inférieur à celui des différents groupes de mangeurs de viande (22,9 contre 23,4 à 24,9). D'autre part, la consommation d'alcool est globalement inférieure aux deux lots composés des plus carnivores. Cependant, aucune différence n'a été constatée au niveau du tabagisme ou de l'activité physique selon les régimes alimentaires.

    Là où les conclusions surprennent et font naître une polémique, c'est lorsqu'elles montrent que les végétariens se sentent en moins bonne santé que leurs homologues soumis aux autres régimes alimentaires, d'après les questionnaires d'auto-évaluation. Ce n'est pas seulement un ressenti puisqu'ils souffrent davantage d'allergies (30,6 % contre 16,7 à 18,2 %)), de cancers (4,8 % contre 1,2 à 3,3 %) ou de troubles de l'humeur (9,4 % contre 4,5 à 5,8 %).

    Certains ont déjà accusé les auteurs de faire l'apologie de la consommation de viande. Des critiques balayées de la main par les chercheurs qui rappellent que leur étude ne révèle qu'une association entre le régime alimentaire et la santé, et non une relation de cause à effet. Ils expliquent par exemple que des personnes malades se tournent peut-être alors vers une alimentation végétarienne, pour les bénéfices qui lui sont associés.