Un vaccin contre la méningite B vient de montrer son efficacité. Il cible la bactérie Neisseria meningitidis, plus connue sous le nom de méningocoque. Après deux injections, la quasi-totalité des personnes vaccinées présentent les anticorps pour lutter contre quatre souches différentes.

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    Bientôt un nouveau vaccin qui protègera de la méningite B, induite par le méningocoque, alias Neisseria meningitidis. Les chercheurs de l'étude ont aussi testé l'efficacité et l'innocuité de leur vaccin chez les tout petits, et tout fonctionne comme prévu. Test important puisque la méningite touche fréquemment des jeunes enfants. © Sanofi Pasteur / Pascal Dolémieux, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Bientôt un nouveau vaccin qui protègera de la méningite B, induite par le méningocoque, alias Neisseria meningitidis. Les chercheurs de l'étude ont aussi testé l'efficacité et l'innocuité de leur vaccin chez les tout petits, et tout fonctionne comme prévu. Test important puisque la méningite touche fréquemment des jeunes enfants. © Sanofi Pasteur / Pascal Dolémieux, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La méningite tue toujours. Cette inflammation des méninges (l'enveloppe protectrice du cerveau) peut être d'origine virale ou bactérienne et se révèle mortelle une fois sur cinq en moyenne. Parmi les espècesespèces de bactéries impliquées, la plus célèbre est le méningocoque, Neisseria meningitidis.

    Ce microbe se retrouve sur tous les continents et existe sous plusieurs formes, nommées A, B, C, Y et W135. Des vaccins sont disponibles pour toutes les souches, à l'exception de la B, représentée par de très nombreux variants. Pourtant, c'est bien elle qui prédomine en Europe et en Amérique.

    Des chercheurs de l'université du Chili ont comparé le génome de toutes les formes B pour tenter de trouver les structures communes. Ces travaux ont abouti à la conception d'un vaccinvaccin appelé 4CmenB, capable de cibler quatre régions différentes de la bactérie.

    Un vaccin efficace contre 4 souches de méningocoque B

    Pour le tester, les biologistes ont fait appel à plus de 1.600 adolescents chiliens âgés entre 11 et 17 ans, à qui ils ont inoculé le vaccin ou un placeboplacebo. Les injections ont été réalisées une, deux ou trois fois, selon des intervalles de temps compris entre un, deux et six mois. Les résultats de cette étude sont publiés dans le journal The Lancet.

    Cette analyse des tissus suite à une méningite bactérienne montre une inflammation de deux des membranes des méninges (pie-mère et arachnoïde). Dans le carré supérieur gauche, on peut voir de nombreux granulocytes neutrophiles, des cellules immunitaires, traces d'une infection importante. © Marvin 101, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Cette analyse des tissus suite à une méningite bactérienne montre une inflammation de deux des membranes des méninges (pie-mère et arachnoïde). Dans le carré supérieur gauche, on peut voir de nombreux granulocytes neutrophiles, des cellules immunitaires, traces d'une infection importante. © Marvin 101, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Pour tester l'immunogénicitéimmunogénicité chez leurs jeunes cobayes, deux méthodes ont été utilisées. Le pouvoir bactéricide du sérumsérum a servi à identifier la protection contre trois souches B. Il s'agit de tester l'efficacité du sérum sanguin du patient sur des bactéries en culture. La capacité de défense de l'organisme sur une quatrième souche a été déterminée par un test Elisa, qui met en évidence l'immunitéimmunité par la formation de complexes antigèneantigène-anticorpsanticorps.

    Les résultats sont parlants. La quasi-totalité des sujets ayant reçu deux ou trois doses du vaccin sont protégés contre les quatre souches testées de méningocoqueméningocoque B (peut-être plus) une semaine après l'injection. Pour ceux qui n'ont reçu qu'une seule injection, la protection est de 92 à 97 %, quand 29 à 50 % des personnes contrôle sont protégées.

    Méningite : deux injections pour une protection presque absolue

    Six mois plus tard, l'immunité concerne entre 91 et 100 % des cobayes vaccinés à deux reprises ou plus. Les chiffres ont davantage chuté pour ceux à qui l'on n'a administré qu'une seule dose, puisque seulement 73 à 76 % d'entre eux sont capables de se débarrasser de la bactérie Neisseria meningitidis

    Si ces valeurs manquent de précisions, c'est simplement parce qu'il ne s'agit que de probabilités statistiques.

    Aucun des adolescents ayant reçu une dose de vaccin n'a manifesté un quelconque effet secondaire, traduisant l'innocuité du traitement, qui pourrait être mis sur le marché d'ici quelques mois.

    Cependant, on a pu vérifier son efficacité sur seulement quatre souches, et on ignore son pouvoir d'action sur les nombreuses autres. La méningite B n'est peut-être pas encore vaincue. De plus, on ne dispose pas de suffisamment d'informations pour prédire la duréedurée d'action de ce vaccin. Faudra-t-il se refaire piquer tous les ans, tous les deux ans, tous les cinq ans ?