Ce requin-zèbre femelle vit solitaire dans un aquarium en Australie après s'être reproduite grâce à un mâle dont elle a été séparée. Des années plus tard, elle a eu à nouveau trois bébés requins, malgré l'absence de mâle : il s'agirait d'un cas de parthénogénèse. Ce phénomène rare chez les vertébrés avait déjà été observé chez cette espèce mais c'est la première fois qu'on le voit apparaître après une reproduction sexuée. Le requin-zèbre nous étonne encore...

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    La parthénogenèse est une forme de reproduction monoparentale dans laquelle des embryonsembryons se développent en l'absence de fécondationfécondation. Certains vertébrés sont capables de se reproduire de manière asexuée : des requins, des serpents, des raies, les dragons de Komodo. Mais, le plus souvent les récits de ces parthénogenèses concernent des femelles qui n'ont jamais eu de partenaire sexuel mâle.

    Or, ici, une femelle requin est devenue capable de se reproduire seule après avoir eu une descendance avec un mâle dont elle a été séparée. Elle s'appelle Léonie et c'est un requin-zèbre (Stegostoma fasciatum) qui vivait dans un aquarium de Townsville avec son partenaire depuis 1999. Les requins zèbres sont oviparesovipares ; ils atteignent leur maturité sexuelle vers sept ans et peuvent vivent environ 35 ans en captivité.

    Une parthénogenèse après une reproduction sexuée classique

    Léonie et son partenaire ont eu ensemble une vingtaine de petits, puis ont été séparés en 2012. Alors qu'elle n'a pas eu de contact avec d'autres mâles depuis cette date, Léonie  a encore eu trois petits en 2016. Christine Dudgeon de l'université du Queensland à Brisbane (Australie) et ses collègues ont donc enquêté sur ces naissances et décrit leurs résultats dans Science Reports. Une première hypothèse était que Léonie ait conservé des spermatozoïdesspermatozoïdes de son partenaire, mais les tests génétiquesgénétiques ont montré que les bébés requins n'avaient que de l'ADNADN de leur mère. Il s'agit donc d'une parthénogénèseparthénogénèse.

    Il existe très peu de cas connus de parthénogénèse chez des femelles qui ont eu auparavant une reproduction sexuée. Ce serait arrivé en captivité à une raie et à un boa constricteur. D'après la chercheuse, dont les propos sont repris dans New Scientist, il est possible que le passage de la parthénogénèse à la reproduction sexuée ne soit pas si rare, mais qu'elle ne soit pas suffisamment étudiée.


    En bref : un requin-zèbre se reproduit seul, par parthénogenèse

    Article de Bruno ScalaBruno Scala paru le 9/01/2012

    Se reproduire seul, c'est possible ! Grâce à la parthénogenèse. C'est d'ailleurs ce que fait un requin-zèbre femelle vivant en absence de mâle dans un aquarium de Dubaï, alors que ce phénomène, exploité par des insectes, est rare chez les poissons.

    Un phénomène étrange s'est déroulé dans un aquarium d'un hôtel de Dubaï (Émirats arabes unis) : un requin-zèbre femelle (Stegostoma fasciatum) s'est reproduit alors qu'il n'a croisé aucun mâle depuis plusieurs années. Cette curiosité a un nom : la parthénogénèse, phénomène par lequel un unique gamètegamète femelle conduit à la formation d'un individu. Il n'y a donc pas de fécondation et la progéniture ne peut être que d'un seul sexe.

    Chez les insectes, ce mode de reproduction est assez commun. Par exemple, les abeilles ou les fourmis mâles naissent par parthénogénèse. Lors de l'accouplement, le mâle - qui meurt juste après - remplit la spermathèque de la femelle. Elle s'en servira pour produire toutes les ouvrières ou nouvelles reines. Quand la spermathèque est vide, la reine donne naissance à des mâles et le cycle recommence. Plutôt pratique.

    Mais chez les reptiles ou les poissons, ce phénomène est beaucoup plus rare. Il y a une dizaine d'années, un requin marteau femelle avait défrayé la chronique en pondant plusieurs années de suite des œufs viables dans un aquarium du Nebraska dépourvu de mâle. Cette technique permet de se reproduire sans aucun autre individu, ce qui est commode lorsque les congénères se font rares. Ce fut le cas après les différentes extinctions de masseextinctions de masse que les requins ont traversées avec succès pendant 400 millions d'années, contrairement à de nombreuses espècesespèces qui leur étaient contemporaines.