En Estonie, en Roumanie, en Grèce et même en Allemagne, la production d’électricité à partir de charbon s’est effondrée. En Grande-Bretagne, les centrales à charbon ont été à l’arrêt pendant plus de 18 jours. Résultat, avec le confinement imposé par la crise du coronavirus, les émissions de CO2 dues à la production d’électricité en Europe ont chuté de près de 40 %.


au sommaire


    Pour ralentir la propagation du coronaviruscoronavirus SARS-CoV-2SARS-CoV-2, les gouvernements de nombreux pays ont opté pour le confinement de leur population. Depuis plusieurs semaines, la vie et l'économie tournent au ralenti. Résultat : l'Agence internationale de l’énergie (AIE) vient d'annoncer que la consommation mondiale d'énergieénergie devrait chuter de 6 % cette année. C'est sept fois plus qu'au moment de la crise économique de 2008. Et l'équivalent de la consommation annuelle de l'Inde qui devrait être économisée. Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale.

    En Europe, la demande en électricité en baisse de 14 %

    « En Europe, la demande en électricité, depuis le début de cette crise sanitairecrise sanitaire et depuis le début du confinement, a chuté de 14 % », analyse Dave Jones, un expert de la question, pour Carbon Brief. Une baisse de la demande qui a fortement impacté les productions fossiles. Avec pour effet de réduire les émissionsémissions de CO2 du secteur de l'électricité en Europe.

    Entre le 28 mars et le 26 avril 2020, ces émissions de CO2 se sont avérées inférieures de 39 % à celles des mêmes 30 jours de l'année dernière. De quoi passer d'environ 78 à 48 millions de tonnes (Mt) de CO2 émises sur un mois. Rappelons qu'en 2019, les émissions de CO2 du secteur de l'électricité s'élevaient à 844 Mt de CO2 pour la zone Europe des 27 plus Royaume-Uni.

    L’Europe se passe de charbon

    La production d'électricité à partir de gazgaz a diminué de 30 %. Celle à partir de charbon a chuté de 40 %. Une question de prix notamment. Ainsi plusieurs pays d'Europe ont fonctionné sur de longues périodes sans brûler de charbon. La Grande-Bretagne a même établi un nouveau record en la matièrematière. Plus de 18 jours sans que les centrales soient lancées. Alors que le Portugal produit de l'électricité sans charbon depuis un mois.

    Dans le même temps, les productions solaires et éoliennes ont atteint une part record de 23 % de la production d'électricité européenne. C'est cinq points de plus que l'année dernière à la même période. Cette production renouvelable a même atteint les 65 % au Danemark -- contre 57 % à la même époque l'année dernière. L'effet aussi d'un mois d'avril particulièrement ensoleillé.

    Une situation inédite qui a mis en lumièrelumière un certain manque de flexibilité des réseaux électriques européens. Avec des centrales fossiles qui se sont avérées dans l'incapacité de s'arrêter, malgré des prix sur le marché négatifs -- en raison d'une demande inférieure à l'offre. Mais une situation qui a aussi montré que ces mêmes réseaux pouvaient d'ores et déjà fonctionner de manière fiable lorsque ce type d'énergies renouvelables intermittentes répondent à une part non négligeable de la demande. Une part que les responsables n'avaient pas prévu d'atteindre avant 2025.