De nouveaux tests de diagnostic rapide de la méningite à méningocoques ont été développés et validés par l'Institut Pasteur à Paris et le CERMES à Niamey (Niger), institut associé au Réseau International des Instituts Pasteur. Ces tests sont utilisables au chevet du malade. Sous forme de deux bandelettes, ils permettent de faire le diagnostic de 4 sérogroupes de méningocoques (A,C, W135 et Y). Ils devraient contribuer à améliorer dans les zones à risque l'alerte en cas d'épidémie, et à fournir une meilleure prise en charge des malades. Les résultats viennent d'être publiés dans PloS Medicine.

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    La surveillance microbiologique des méningites bactériennes est plus nécessaire que jamais au Niger alors que les laboratoires restent rares et peu équipés. Les tests-bandelettes mis au point par les pasteuriens ont été conçus pour être adaptés à cette su

    La surveillance microbiologique des méningites bactériennes est plus nécessaire que jamais au Niger alors que les laboratoires restent rares et peu équipés. Les tests-bandelettes mis au point par les pasteuriens ont été conçus pour être adaptés à cette su

    Le développement de nouveaux outils pour un diagnostic simple et rapide des méningites à méningocoques, réalisable si possible au lit du malade, est un enjeu majeur de santé publique. Les méningites bactériennes sont en effet un problème sanitaire de premier plan dans tous les pays situés dans la "ceinture africaine de la méningite", qui s'étend du Sénégal à l'Ethiopie (21 pays, soit une population à risque de 250 millions d'habitants). Et 50% des cas mondiaux de méningites à méningocoque (Neisseria meningitidis) surviennent dans cette zone. A la recrudescence saisonnière des cas, observée chaque année en saisonsaison sèche, viennent s'ajouter périodiquement des épidémies dévastatrices durant lesquelles on peut observer des taux d'attaque atteignant 1000 cas pour 100 000 habitants. En période interépidémique, les milliers de cas annuels sont dus à N. meningitidis, mais aussi à S. pneumoniae et à H. influenzae b.

    En Afrique, la mise en culture des germesgermes en cause n'est possible que dans les capitales et les grandes villes. Les seules méthodes sans culture existantes pour le diagnostic de la méningite à méningocoques sont coûteuses et peu pratiques en conditions de terrain.

    Les tests mis au point par les équipes de Farida Nato à l'Institut Pasteur à Paris et de Suzanne Chanteau au CERMES à Niamey, sont deux bandelettes duplexduplex (A et Y/W135) et (C et Y). Ils ont été validés au Niger sur des cultures de méningocoques et sur des liquidesliquides céphalocéphalo-rachidiens (LCR) de malades. Les résultats sont obtenus en 10 minutes à partir de quelques gouttes de LCR. Leurs spécificité et sensibilité sont excellentes en conditions de laboratoire. Leur validation par les infirmiersinfirmiers, en conditions de terrain dans les dispensaires de brousse est en cours. Ils sont utilisables à 25°C comme à 45°C, température souvent rencontrée pendant la saison de la méningite dans les pays de la ceinture africaine. Autre avantage conséquent par rapport aux tests classiques de diagnostic, leur conservation au réfrigérateur n'est pas obligatoire. Leur impact au bénéfice de la santé publique en Afrique est important, en particulier pour la surveillance microbiologique des épidémies afin de guider le choix du vaccin à utiliser.

    En effet, l'évolution de l'incidenceincidence de différents sérogroupes de méningocoques dans la "ceinture de la méningite" complique les stratégies de vaccinationvaccination. Les épidémies à méningocoques dans cette région du monde étaient classiquement liées au sérogroupe A. Depuis quelques années, le sérogroupe W135 a été observé à l'occasion de cas sporadiques, mais en 2002, il a révélé son potentiel épidémiogène par une épidémie de grande ampleur au Burkina Faso. Les vaccins contre le sérogroupe W135 (A/C/W135, A/C/Y/W135) étant produits en quantité réduite et étant encore assez coûteux, leur emploi pour la riposte aux épidémies doit être justifié par un diagnostic précis du sérogroupe en cause. Depuis 2 ans, le sérogroupe X contre lequel aucun vaccin n'existe actuellement, est de plus en plus prévalent au Niger. Le risque épidémique lié à ce sérogroupe est réel et un test rapide est aussi en cours de développement à l'Institut Pasteur.

    La surveillance microbiologique des méningites bactériennes dans cette région d'Afrique est donc plus nécessaire que jamais alors que les laboratoires restent rares et peu équipés. Les tests-bandelettes mis au point par les pasteuriens ont été conçus pour être adaptés à cette surveillance. Leur validation dans d'autres pays est prévue. Des tests seront produits au CERMES à la fin de l'année 2006, grâce à un transfert de technologie de l'Institut Pasteur et au soutien financier de Sanofi Pasteur