Les premières phases d’un essai clinique tendent à montrer qu’une nouvelle thérapie contre la sclérose en plaques serait sans danger pour l’Homme. Si elle se montrait efficace, elle se distinguerait des traitements existants, car elle n’affecterait pas l’immunité des patients, devenus plus sensibles aux infections.

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    La sclérose en plaques est une maladie auto-immune handicapante d'ordre neurologique. Jusque-là, les traitements agissaient en abaissant l'efficacité du système immunitaire, entraînant les effets indésirables que l'on devine : une plus grande sensibilité aux infections. Ce nouveau traitement pourrait être différent. © Emin Kuliyev, shutterstock.com

    La sclérose en plaques est une maladie auto-immune handicapante d'ordre neurologique. Jusque-là, les traitements agissaient en abaissant l'efficacité du système immunitaire, entraînant les effets indésirables que l'on devine : une plus grande sensibilité aux infections. Ce nouveau traitement pourrait être différent. © Emin Kuliyev, shutterstock.com

    Une thérapie expérimentale s'est révélée prometteuse et sûre pour traiter la sclérose en plaques, selon les résultats d'un essai clinique préliminaire publiés la semaine dernière aux États-Unis. D'après les chercheurs, il s'agit du premier traitement permettant de reprogrammer le système immunitaire des malades pour réduire sa réactivité à la myéline. Cette réduction atteint 50 à 75 %.

    La sclérose en plaques se caractérise par la destruction progressive de la gaine de myélinegaine de myéline, qui protège les nerfs du cerveau et de la moelle épinière et joue un rôle essentiel dans la conduction électrique de l'influx nerveuxinflux nerveux. Quand cette isolationisolation protectrice est détruite, les impulsions électriques ne peuvent pas circuler efficacement, entraînant alors des symptômessymptômes qui peuvent aller jusqu'à la paralysie ou la cécité.

    « Cette thérapie arrête la réponse auto-immune déjà activée et empêche l'activation de nouvelles cellules auto-immunes », explique Stephen Miller, professeur de microbiologie et d'immunologie à la faculté de médecine de l'université Northwestern à Chicago, principal auteur de cette recherche parue dans la revue américaine Science Translational Medicine. « Notre approche laisse intact le fonctionnement du système immunitairesystème immunitaire»

    Image du site Futura Sciences

    Ce schéma représente un neurone (en violet). Son axone est entouré d'une gaine de myéline servant d'isolant électrique et permettant une meilleure conduction de l'information nerveuse. Lorsque cette protection est détruite par le système immunitaire, comme c'est le cas dans la sclérose en plaques, le message circule mal, ce qui aboutit à des troubles moteurs ou visuels. © Selket, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Le système immunitaire apprend à ignorer la myéline

    Pour cet essai de phase 1 mené en Allemagne sur neuf patients, les chercheurs ont utilisé des globules blancsglobules blancs de ces malades pour injecter de façon furtive des milliards d'antigènesantigènes de myéline dans leur organisme, de manière à ce que leur système immunitaire les reconnaisse comme inoffensifs et développe une tolérance. Les thérapies actuelles, quant à elles, désactivent le système immunitaire, rendant les patients plus sensibles aux infections et accroissant le risque de cancer.

    Ces scientifiques relèvent que l'échantillon de patients dans cet essai est trop faible pour savoir si ce traitement peut prévenir la progression de la sclérose en plaques. Mais ils précisent que parmi les neuf sujets, ceux qui ont reçu la plus importante dose de cellules de globules blancs disposant de l'antigène ont eu la plus forte réduction de la réactivité à la myéline. L'essai montre ainsi que le traitement est sûr et bien toléré.

    Cette étude ouvre la voie à un essai clinique de phase 2 pour déterminer si le traitement est efficace contre la progression de la sclérose en plaques, qui touche 2,5 millions de personnes dans le monde selon l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé.