L'itinéraire du tour du monde de Solar Impulse vient d'être dévoilé. En douze étapes, l'avion solaire SI2 traversera l'Inde, la Chine, le Pacifique via Hawaï, les États-Unis, l'Atlantique puis reviendra à Abu Dhabi via l'Europe ou l'Afrique du nord. Soit 35.000 km en environ 5 mois entre fin février (ou début mars) et fin juillet (ou début août).

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    L'avion solaire SI2, lors de sa première sortie, le 14 avril 2014. Cet appareil de 72 m d'envergure (à peu près égale à celle d'un Boeing 747) pèse (seulement) 2,3 tonnes. Ses quatre hélices sont entraînées par des moteurs électriques de 17,5 CV alimentés par 17.248 cellules photovoltaïques et quatre batteries d'une masse totale de 633 kg. © Solar Impulse

    L'avion solaire SI2, lors de sa première sortie, le 14 avril 2014. Cet appareil de 72 m d'envergure (à peu près égale à celle d'un Boeing 747) pèse (seulement) 2,3 tonnes. Ses quatre hélices sont entraînées par des moteurs électriques de 17,5 CV alimentés par 17.248 cellules photovoltaïques et quatre batteries d'une masse totale de 633 kg. © Solar Impulse

    Bertrand Piccard et André Borschberg ont annoncé les douze étapes de leur tour du monde dans l'avion solaire SI2. Les deux pilotes effectueront environ 25 jours de vols sur les 35.000 km de la boucle, avec un départ d'Abu Dhabi, dans les Émirats arabes unis fin février ou début mars.

    Avec des vols dont les plus longs dureront cinq jours d'affilée, l'appareil traversera la mer d'Arabiemer d'Arabie entre Oman et l'Inde. Après deux étapes indiennes et deux autres en Chine (et une navigation le long des hauts sommets de l'Himalaya), le HB-SIB (immatriculation du SI2) s'envolera au-dessus de l'océan Pacifique pour se poser à Hawaï (une étape de 8.500 km). Il rejoindra ensuite les États-Unis, avec trois atterrissages et s'envolera de New York pour traverser l'Atlantique et se poser soit en Europe du sud soit en Afrique du nord. L'étape suivante sera la dernière, avec un retour à Abou Dhabi.

    Le trajet prévu pour le tour du monde de l'avion solaire Solar Impulse. On remarque trois longues traversées maritimes : de Nanjing à Hawaï (8.500 km), de Hawaï à Phoenix (4.600 km) et de New York à l'Europe du sud ou l'Afrique (environ 5.600 km). Durant ces longues étapes, le pilote devra se tenir dans son minuscule cockpit non pressurisé, où il pourra se reposer un peu en position allongée. © Solar Impulse

    Le trajet prévu pour le tour du monde de l'avion solaire Solar Impulse. On remarque trois longues traversées maritimes : de Nanjing à Hawaï (8.500 km), de Hawaï à Phoenix (4.600 km) et de New York à l'Europe du sud ou l'Afrique (environ 5.600 km). Durant ces longues étapes, le pilote devra se tenir dans son minuscule cockpit non pressurisé, où il pourra se reposer un peu en position allongée. © Solar Impulse

    Le SI2 est d'un pilotage très délicat

    Avec une vitesse de croisière estimée entre 50 et 100 km/h, ces vols seront très longs. Bertrand PiccardBertrand Piccard et André Borschberg resteront jusqu'à cinq jours dans le cockpit, qui plus est non pressurisé, alors que l'altitude atteindra souvent 8.000 m, obligeant au port d'un masque.

    Les deux pilotes se sont entraînés à cette situation dans un simulateur, d'autant plus difficile que leur avion, frêle et délicat, ne supporte pas des inclinaisons de plus de 5 °. Cette valeur est extrêmement faible, bien en-deçà, par exemple, de la limite « confort passagers » en usage dans l'aviation de transport. Un pilote automatique aidera l'équipage et un avertisseur se déclenchera dès que les ailes, en s'inclinant, atteindront cet angle fatidique. Exercices musculaires, relaxation et hypnose ont fait partie des techniques à mettre au point car personne n'a jamais réussi de tels vols en monoplace.

    En décembre 1986, Dick Rutan et Jeana Yeager ont tenu neuf jours dans l'étroit fuselage du Rutan Voyager pour boucler le premier tour du monde en avion sans escale, mais ils se relayaient (difficilement) aux commandes. Steve Fosset a bouclé deux fois un tour du monde en solitaire mais son Virgin GalacticVirgin Galactic Global Flyer (conçu par le même Burt Rutan, celui, également à l'origine des SpaceShip) volait vite et ces vols ont duré moins de trois jours.

    Seuls dans leur cockpit, Bertrand Piccard et André Borschberg, accompagnés par une équipe de 80 personnes, veulent prouver que « l'impossible peut être possible » et, en particulier, que l'énergie solaire, même si elle ne sera pas l'énergie de l'aviation du futur, est utilisable pour des solutions que l'on n'imagine pas d'emblée. Le point de départpoint de départ et d'arrivée, Abu Dhabi, a été choisi pour sa proximité avec Masdar City, une ville construite ex nihilo dans le désertdésert et dite « durable » car on n'y consomme pas de pétrole et on n'y génère pas de déchetsdéchets. C'est le credo de Solar Impulse qui veut démontrer que « ce que Solar ImpulseSolar Impulse peut réussir dans les airs, chacun peut le faire au niveau du sol », de sorte que « les énergies renouvelablesénergies renouvelables puissent devenir partie intégrante de nos vies ».

    Les étapes prévues pour le tour du monde

    • Abu Dhabi ;
    • Mascate, Sultanat d'Oman ;
    • Ahmedabad, Inde ;
    • Varanasi (Bénarès), Inde ;
    • Mandalay, Myanmar
    • Chongqing, Chine ;
    • Nanjing, Chine ;
    • Hawaï, États-Unis ;
    • PhoenixPhoenix, États-Unis ;
    • Une ville du Midwest (États-Unis), à choisir en fonction des conditions météorologiques ;
    • New York, États-Unis ;
    • Une ville en Europe du sud ou en Afrique du nord ;
    • Abu Dhabi.